Chapitre 49 - Sur le terrain

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Lorsque nous arrivons à la maison, les gardes sont assis sur le perron, armes à la main. Ils saluent celui qu’ils pensent être Lino puis nous entrons. Je m’assois sur le lit pour me changer mais Vicente me rejoint aussitôt.

- Comment se fait-il que j’aie encore envie de toi ? demande-t-il en m’observant attentivement.

- A croire que tu m’as vraiment dans la peau, je réponds tout sourire.

Il doit être plus de vingt-deux heures et il fait sombre dans la chambre. Sentir son odeur près de moi sans pouvoir le voir ni le toucher me rend folle. Je suis assise en sous-vêtements mais cela ne m’empêche pas de tendre la main vers l’homme que j’aime.

Je touche son t-shirt puis je descends vers son jean que je déboutonne encore une fois. Je sens la bosse de son érection grossir sous ma main et je frémis. Ma vision commence à s’habituer à la faible luminosité.

Vicente retire rapidement tous ses vêtements. Dans la pénombre, je le vois saisir son sexe puis commencer à se masturber devant moi. Oh, c’est la première fois que j’assiste à ça et je ne peux m’empêcher de rougir. Heureusement, il ne peut pas le discerner.

Soudain, le criminel s’arrête puis m’allonge sur le lit. Je le sens passer ses doigts sur mon corps laissant des brûlures existantes à chacun de ses passages. Il me retire mon soutien-gorge et ma culotte puis s’allonge au-dessus de moi.

- J’aimerais te prendre par derrière mais avec ta jambe, ce n’est pas possible pour le moment, susurre-t-il.

Mon amant arrête sa main sur mes tétons puis avance sa bouche vers mes seins. Il n’hésite pas à me les lécher et titiller. Je commence à gigoter sous son corps car la pression est de plus en plus forte. Je sens qu’il se caresse en même temps qu’il me donne du plaisir.

Impossible pour moi ne résister, ma vue se brouille et je commence à partir dans un autre monde. Brusquement, j’explose entre les mains et la bouche experte de mon amant.

Quelques secondes plus tard, je sens un liquide chaud sur mon ventre. Vicente se redresse alors que je comprends qu’il a éjaculé sur moi.

- Bon, je crois qu’il est temps de reprendre un bain princesa, commente-t-il en souriant malicieusement.

***

Aujourd’hui l’homme que j’aime a décidé de me faire venir avec lui sur le terrain. En effet, il a eu un appel d’urgence concernant l’un des cargaisons de drogue. Au lieu de me laisser seule à la maison, je peux l’accompagner et j’en suis heureuse.

- Tout le monde sera présent sauf Lejos, m’indique-t-il quand nous sommes dans le 4X4 avec deux gardes à l’avant. Il doit absolument gérer nos arrières et son poste est capital dans l’organisation.

Je comprends ce qu’il veut dire en parlant de « tout le monde ». Sur place il y aura Delgado, L’Italien, Zorro et Fama. J’appréhende un peu le moment de notre face à face. Vont-ils penser que je suis la puta de La pantera ? J’espère que non, mais ça m’étonnerait que pour eux, je sois encore la captive de Vicente. Ce dernier a dû leur dire quelque chose sur notre relation.

Je n’ai pas le temps de m’inquiéter longtemps car nous arrivons dans l’un des entrepôts de fruits et légumes qui cachent le trafic de drogue. Je sais que le criminel en possède d’autres à la frontière avec les Etats-Unis.

Il y a plus de monde que la dernière fois et le personnel semble agité. Les généraux de La pantera sont déjà réunis au centre tandis que je marche aux côtés de Vicente. Certaines personnes me regardent avec méfiances et se demandent comment j’ai pu me blesser.

- Contente que tu sois en vie, commente Delgado à mon intention.

- Tu n’aurais pas dû l’amener ici, ça ne la concerne pas, intervient L’Italien.

- Ce n’est pas comme ça que tu la protègeras, approuve Fama.

- Nous ne sommes pas là pour parler de d’elle, les réprimande leur chef. Dites-moi plutôt quel est le problème exactement, puisque j’arrive toujours en dernier.

Ils prennent tous garde à ne pas parler trop fort. Avec leurs corps, ils forment un cercle, alors c’est impossible de savoir qui pourrait-être le chef de la bande. De plus, pour le personnel, La pantera est soit une légende soit bien cachée.

- Nous n’avons pas eu la bonne cargaison, commence Zorro. Un employé nous a prévenu qu’il manquait trente-trois kilos de cocaïne. Nous sommes en train de faire l’inventaire et de vérifier.

- Et vous nous faites nous rassembler ici alors qu’on n’est même pas sûr de ce qu’avance le type ? s’énerve Vicente. Qui est le responsable ?

- Celui qui gère les livraisons, répond Delgado en le montrant du doigt. Il a déjà compté la cargaison et il est en train de la recompter.

Je vois plusieurs employés avec de grosses balances qui pèsent des gros blocs blancs. Ils devront ensuite la cacher par petits sachets entre les cageots de fruits et légumes.

Le criminel fait signe à l’homme concerné d’approcher une fois que la comptabilité est terminée. Celui-ci s’approche la peur dans le regard alors que mon amant semble l’analyser de la tête aux pieds.

- Alors ? demande Delgado le responsable des entrepôts de La pantera.

- Il y a dû avoir une erreur patron, répond le concerné. Après avoir recompter tout est bon.

La pantera agrippe l’homme par le t-shirt puis le soulève du sol.

- Ton manque de rigueur aurait pu nous coûter très cher, fulmine-t-il. On ne rassemble pas les généraux sans une raison critique. Nous avons tous pensé qu’il y avait un problème très grave et c’est ce que tu as laissé croire à Delgado.

Soudain, je vois une lueur de peur passer dans le regard de l’homme que j’aime. Il repose brutalement l’employé au sol puis lui intime de dégager.

Vicente observe tout autour de lui avec méfiance. Je le vois toucher son arme de poing cacher derrière sa veste. Il fait signe au garde qui nous a conduit ici ; il revient avec un sac d’armes.

- Qu’est-ce qu’il y a ? demande Zorro.

- Y a un truc qui cloche, réponds Vicente.

A cet instant, une énorme déflagration retentie et manque de me briser les tympans. Emportée par les secousses, je me retrouve au sol. Une douleur traverse mon pied lorsqu’il touche brutalement le sol en béton.

J’entends des cris, des hommes courir et des coups de feu. Je devrais être habituée depuis le temps mais je n’arrive vraiment pas à m’y faire. Je tente de me défendre lorsque je sens que quelqu’un essaye de me relever mais je vois des pupilles vertes paniquées.

- L’instinct de La pantera ne se trompe jamais, me dit-il.

J’ai à peine le temps de saisir mes béquilles que Vicente me prend sur son dos avant de courir très vite. Il fait signe à deux gardes de nous suivre et l’instant d’après nous sommes dans la voiture.

Le véhicule s’élance à grande vitesse sur le périphérique. Le criminel jette plusieurs coups d’œil pour être sûr que nous ne soyons pas suivis.

- Si j’attrape le fils de pute qui a fait ça, je vais le tuer, grogne-t-il. A commencer par celui qui servait de complice.

Mon amant est très affecté d’avoir été trahit par l’un des siens. C’est une chose qui n’est pas très courante dans son organisation d’après lui. Ses employés sont payés deux fois plus que la normale et reçoivent même des primes.

Je pensais que nous allions rentrer à la maison mais je remarque que la voiture sillonne les rues de Mexico. Après une heure de route dans le calme, nous pénétrons dans les montagnes.

Lorsque nous entrons dans la maison, Vicente arrache son bandana puis pose brutalement son arme sur la table de la cuisine. Il sort son vieux téléphone puis appelle un numéro.

- Putain Lejos, c’était quoi ce bordel ? s’écrit-il.

- Vous avez été attaqué aux explosifs mais je n’ai pas réussi à identifier les assaillants qui ont débarqué ensuite, j’entends répondre le quadragénaire à l’autre bout du fil. Il y avait trop de fumée pour que les caméras puissent voir quoi que ce soit.

Le criminel tape brutalement son poing sur la table avant de hurler à son interlocuteur de trouver les coupables. Une fois qu’il a raccroché, il appelle Delgado.

- Tout va bien ? demande-t-il.

- L’explosion a alerté les secours et la police, explique son acolyte le souffle court. On a dû se casser en vitesse avant de se faire choper. Nous avons perdu une quinzaine d’homme dans la fusillade et les trois déflagrations. Voyant la merde que c’était, j’ai ordonné l’état d’urgence et j’ai tout fait péter pour qu’il ne reste aucune trace de notre passage.

- Tu as bien fait, approuve son chef. Lejos s’active à trouver les responsables.

Vicente s’effondre dans le canapé et je le rejoins pour l’aider à se calmer.

- Je suis tellement désolé Marina, souffle-t-il. Tu as failli mourir encore une fois à cause de moi et ça n’arrivera plus.

Son regard perçant est sans émotions et je ne comprends pas ce qu’il veut dire. Mais, ce n’est pas la chose qui me préoccupe le plus pour le moment.

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