Chapitre 48 - Journée romantique

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Nous sommes allongés dans le parc du musée, à l’ombre d’un arbre. En milieu d’après-midi, le soleil tape très fort en ville. Même les habitants qui sont habitués sortent moins à ce moment-là ou ils se cachent des rayons.

- Qu’est-ce que tu veux aller voir au cinéma ? demande Vicente.

- Pas un truc flippant, je réponds.

- Ni un truc romantique, ajoute-t-il. Je ne veux pas regarder ce genre de film.

- Pourquoi ? Tu as peur que ça attendrisse ton cœur, je raille.

Le criminel se rapproche de moi et son corps me domine de toute sa hauteur.

- Viens-tu vraiment de dire une chose pareille ?

Vicente prend un air menaçant mais je sais qu’il me fait marcher alors son regard ne me fait plus peur. Je touche son biceps puis je fronce les sourcils.

- Tu n’aurais pas perdu de la masse musculaire ? je questionne.

- J’allais souvent à la salle de sport de l’entreprise mais depuis quelque temps, j’ai rencontré une personne qui occupe une grosse partie de mon temps.

Je souris en entendant ces mots. Je ne suis pas habituée à entendre des paroles aussi douces surtout venant de l’homme que j’aime.

- Attention, tu vas perdre ta crédibilité de criminel !

- Le fait que je dise ce genre de choses à ma copine n’a rien à voir avec ma condition de hors la loi, réplique-t-il. Même si avoir une attache est une mauvaise chose, je sais que c’est impossible de ne pas en avoir. Si je ne t’avais pas toi, j’aurais Lejos et El Barrio. Malgré tous, je me suis rendu compte qu’ils comptent pour moi. Ce qui signifie que tout le monde a quelque chose ou quelqu’un à perdre.

Je suis heureuse que grâce à moi, Vicente prenne conscience de certains trucs. Peut-être que je l’aurais aidé sur le plan personnel et apporté un peu de bonheur dans ce monde violent.

- Quoi qu’il arrive, je t’aimerais toujours, je lui avoue.

Je crois percevoir une lueur de tristesse dans ses yeux mais je pense que j’ai rêvé puisqu’il me fait un large sourire. Mon amoureux pose ses lèvres sur les miennes puis des papillons s’envolent dans mon ventre.

- Quel genre de film veux-tu voir ? répète-t-il dans un souffle.

- On peut couper la poire en deux, je propose. Un film d’action ça peut être cool.

Vicente approuve ma réponse puis repose sa bouche sur mes lèvres. Notre baiser est passionné alors j’aimerais faire plus avec lui mais nous sommes dans un espace public et je ne tiens pas à me faire arrêter.

Le criminel se redresse puis s’allonge à nouveau pour observer les feuilles des arbres au-dessus de nous.

Dans la salle de cinéma, il y a beaucoup de monde mais ce qui énerve le plus Vicente, c’est le film. En effet, l’histoire et la mise en scène ne sont pas trop à son goût.

- Il ne devrait pas être capable de faire ça, grommelle-t-il lorsque le personnage principal se relève après avoir pris une balle dans le thorax.

- Ce n’est pas réaliste, intervient-il une autre fois.

- N’importe quoi ! grogne-t-il encore.

Face à ses remarques, certaines personnes lui disaient de se taire. Furibond, le criminel a fusillé la salle du regard à plusieurs reprise. Les gens évitaient de le provoquer car il leur faisait peur.

Aller au cinéma avec lui est assez particulier et pas de tout repos. Je note que nous n’irons plus voir des films d’action. Vicente se plaint que ce n’était pas assez réaliste et que dans la vraie vie il y avait plus de chance de finir six pieds sous terre.

- Ça m’énerve que les réalisateurs fassent autant de la merde, se plaint-t-il quand nous sortons dans la rue.

- Ce ne sont que des films, je soupire en levant les yeux.

- Ouais mais après les gens vont croire que c’est comme ça en vrai alors que pas du tout, se défend-t-il.

Le soleil est en train de se coucher, alors que nous entrons dans une pizzeria pour dîner. Il y a beaucoup de personnes à cette heure-ci, ce qui énerve encore plus mon amant. Je pose une main sur son bras pour le calmer. Il a tendance à se mettre rapidement en colère.

Une fois que nos pizzas sont en face de nous, Vicente commence à se détendre. Nos jambes se touchent sous la table car mon amoureux est très grand. D’ailleurs, il se plaint que certaines choses ne soient pas adaptées pour les hauts gaillards comme lui.

- Va aux toilettes Marina, chuchote-t-il pour que personne n’entende.

- Mais j’y suis déjà aller avant de sortir du cinéma, je réplique.

Le criminel me regarde avec intensité puis désigne les toilettes du doigt. Il passe sa langue sur les lèvres et je commence à comprendre dans quel délire pervers je vais me retrouver. Ne sachant pas exactement ce qu’il veut faire, ça m’excite.

Je termine ma dernière part de pizza puis je me lève pour aller jusqu’aux toilettes. Je remarque que Vicente ne me suit pas et fait appel à un serveur. Il y a trois cabines mixtes et je choisi l’une d’entre elle. Ensuite, je dépose mes béquilles au sol et je m’appuie contre le lavabo individuel à chaque cabine.

Quelques minutes plus tard, j’entends quelqu’un frapper à la porte. Le cœur battant, j’ouvre en espérant que ce ne soit pas une grand-mère qui a des besoins pressants. Heureusement pour moi, mon amant est là.

Il se faufile discrètement dans l’entrebâillement de la porte puis ferme le verrou. Un sourire carnassier aux lèvres, il me porte doucement contre le mur. Je sens le carrelage froid contre mon dos et je frissonne.

J’enroule mes jambes autour de ses hanches alors qu’il commence à m’embrasser sauvagement. Mon bas ventre s’embrase immédiatement. Faire des cochonneries dans les toilettes n’est pas ce que j’aurais préféré mais celles du restaurant sont très bien entretenues et décorées.

- Regarde ce que j’ai récupéré, dit-il en sortant un paquet de préservatif de sa poche. Même si je préfère le faire sans avec toi, on ne peut pas se permettre de ne pas avoir de protection.

Vicente semble si sûr de lui que je n’ose pas lui signaler qu’un peu de sperme avait coulé de mon intimité la première fois que nous avons fait l’amour. De toute manière, étant donnée qu’il a en grande partie éjaculé sur les draps, je ne pense pas qu’il y a de quoi s’alarmer.

Mon amant continue de m’embrasser et je suis de plus en plus excitée par l’inconnu. Je me demande bien ce qu’il va me faire découvrir encore.

Il fait glisser mon short et ma culotte sur mes cuisses puis m’embrasse dans le cou. Si le criminel ne me tenait pas aussi fermement, je m’effondrerais de plaisir. J’entends le zip de sa braguette et un bruit de tissue.

Je suis prisonnière en sandwich entre le mur et le corps musclé de mon amant. Ce dernier, place un doigt sur mon intimité humide. Je pousse plusieurs gémissements qui raisonnent dans la petite pièce.

- Ne fais pas trop de bruit, murmure-t-il contre mon oreille.

Vicente insinue son index dans mon vagin puis étouffe les sons de ma bouche contre ses lèvres.

Mes jambes commencent à trembler et je suis proche du plaisir ultime. Seulement, mon amant arrête ses mouvements. Je l’entends ouvrir un paquet puis je le vois sortir le préservatif. Il l’enfile autour de son sexe puis se frotte doucement contre moi.

- Combien de temps comptes-tu me faire attendre ? je l’interroge.

A ces mots, je le sens s’enfoncer en moi. La sensation est peu différente que la dernière fois car j’ai la sensation que c’est plus doux et glissant.

Le criminel entame des vas et viens de plus en plus rapide. La sensation dans cette position est tout simplement divine.

Je me sens m’envoler doucement jusqu’à exploser en mille morceaux. En revanche, mon amant semble avoir un peu plus de mal car il continue dans ses poussées encore une minute avant de se laisser aller contre moi.

- Après avoir couché avec toi sans capote, c’est compliqué de jouir avec, explique-t-il la respiration sifflante.

Il retire l’objet usagé puis le jette dans la poubelle. Ensuite, il me dépose doucement sur les toilettes pour que je puisse reprendre mon souffle. Vicente transpire et ses joues sont rouges.

- Les gens ont beau dire ce qu’ils veulent, l’utilisation d’un préservatif ne procure pas la même sensation chez les hommes, reprend-t-il. Ça diminue le plaisir mais c’est quand même important d’en utiliser.

Une fois que nous avons repris nos souffles, Vicente ouvre la porte. Nous tombons sur une femme accompagnée d’une enfant qui attend son tour. Quand elle nous voit tous les deux sortir, elle nous jette un regard noir. Nous pouffons de rire en sortant du restaurant puis nous nous perdons dans la fraicheur de la nuit mexicaine.

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