Nous avons passé le reste de l’après-midi dans le lit à nous câliner. Lorsque le soleil est bas dans le ciel, je décide de me lever. Mes muscles sont un peu engourdis et j’aimerais bouger un peu. Vicente m’aide à me rhabiller tout en déposant des bisous dans mon cou.

- J’aimerais préparer à manger, je lui confie. Ce n’est pas parce que je suis infirme que nous allons bouffer des pizzas tous les soirs. De plus, nous sommes perdus dans un endroit où personne ne livre.

- Je vais venir t’aider princesa, dit-il en se levant pour se vêtir à son tour.

Je reluque ses fesses avant qu’il ne mette son pantalon. Ensuite, je me redresse avec mes béquilles. Au début ce n’est pas très facile de se déplacer avec ça mais maintenant je marche plus rapidement.

Une fois dans la cuisine avec mon amant, je sors de quoi préparer une quiche. Les mexicains n’ont pas l’habitude de manger ce genre de plat mais je suis contente de faire découvrir des choses à celui que j’aime.

Je m’assois sur la petite table de la cuisine. Le séjour est beaucoup plus petit qu’à la villa et il y a peu de trucs. Un canapé et une table basse sont les seuls meubles qui composent le salon ouvert sur une cuisine où le bois des placards est abimé.

Je commence à préparer la pâte avec de la farine et du lait tandis que mon amant fait cuire les lardons. Il semble préoccupé par quelque chose car il a le regard perdu dans le vague.

- Est-ce que tout va bien ? je demande.

Vicente se tourne vers moi en me lançant un sourire bienveillant.

- Je me demandais juste si tu ne regrettais pas ce que nous avons fait et si tu avais aimé, répond-t-il.

- Bien sûr que non ! je m’exclame consternée. C’était l’une des plus belles choses que j’ai partagées avec toi et j’aimerais recommencer.

Le criminel me lance un regard amusé puis il se rapproche de moi pour déposer un baiser sur mes lèvres. Une bulle nous enveloppe et j’oublie l’espace d’un instant où nous sommes et qui nous sommes.

- Les lardons ! je m’écris soudain en entendant un grésillement anormal.

Mon amant se précipite pour éteindre le feu alors que je termine de faire ma pâte.

Une fois que tout est prêt, nous nous installons sur le canapé pour observer le soleil se coucher derrière les montagnes. Même si l’entretien de la maison laisse à désirer, la vue est magnifique. J’ai l’impression que nous sommes seul au monde et que rien ne pourra jamais nous séparer.

Je me blottis contre lui et respire son odeur. Il fait assez froid pendant la nuit dans les montagnes et je n’ai pas de vêtements adaptés dans ma valise. Vicente m’enroule dans une vieille couverture élimée avec une odeur de renfermée.

- Tu devrais prendre un bain pour te réchauffer, murmure-t-il à mon oreille.

- Seulement si tu viens avec moi, je réplique.

- Cela va de soi.

Mon amant me laisse avec la couverture pour me faire couler un bain dans la chambre parentale. Le salon est plongé dans l’obscurité et je peux voir les lumières de Mexico au loin. J’imagine que mes parents et ma sœur sont quelque part en train d’attendre mon retour. Il ne reste plus que quatre jours à partir de demain avant que je ne revienne. Mais je n’ai pas la force d’imaginer des mensonges maintenant.

Un instant plus tard, Vicente vient me dire que le bain est prêt. La lumière éclaire mal la pièce composée d’une vielle baignoire et un simple lavabo sans aucun charme.

Je laisse mes béquilles sur le côté puis mon amant m’aide à retirer mes vêtements. Il fronce les sourcils en voyant dans mon dos, sur mes bras et mes jambes des bleus. Une lueur de regret passe alors dans son regard mais je la chasse d’un baiser.

J’attrape les vêtements du criminel pour les lui retirer. Ensuite, il m’aide à m’installer dans la baignoire. Je laisse mon plâtre hors de l’eau puis je suis rejointe par celui que j’aime. Il se place derrière moi avec une posture protectrice.

- Comment tu te sens ? questionne-t-il.

- Tant que je suis avec toi, je me sens bien.

Il attrape un gel douche dans ma trousse de toilette placé près de nous. Je sens son souffle contre mon oreille et un sourire plaqué sur le visage. Vicente commence à me caresser le ventre puis remonte vers ma poitrine.

- Que fais-tu ? je demande sans retenir un gémissement.

- Tu m’as dit que tu voulais recommencer, susurre-t-il.

- Je ne pensais pas dans la baignoire.

Je sens le sexe de mon amant se dresser contre moi et les battements de son cœur s’accélérer. Il me caresse doucement les tétons avec une main et de l’autre mon clitoris. Ma tête se plaque contre son torse alors que je me cambre de plaisir.

Le criminel insinue un doigt à l’intérieur de moi puis fait des vas et viens de plus en plus profond. J’alète malgré moi tandis que son érection est de plus en plus forte. Son bras tatoué et musclé bouge avec rythme pour me provoquer des vagues de plaisir.

Mes hanches bougent contre lui et je lâche des gémissements de plus en plus forts. Je m’agrippe à ses épaules par derrière avant de lâcher un ultime cri de jouissance.

Tout mon corps se détend et je retombe sur le corps de celui que j’aime. Il me faut plusieurs minutes pour reprendre mes esprits. Il fait très chaud dans la pièce et ma tête commence à tourner.

- Je ne me sens pas très bien, je confie à mon amant.

Il sort doucement de la baignoire puis me prend dans ses bras pour m’enrouler d’une serviette. Le criminel me dépose sur le lit et la température fraiche de la chambre me fait frissonner. Je me sens rapidement mieux après ce second orgasme de la journée.

Vicente n’a pas pris la peine de se sécher et il dégouline d’eau. Je me redresse sur le lit puis je tire mon amant vers moi. Si je ne suis pas prête à jouir une nouvelle fois, rien de m’empêche de lui donner du plaisir.

- Laisse-moi faire, je lui ordonne face à son air interrogateur.

Le criminel est très grand et son bassin se situe juste eau niveau de mon cou. Quand il comprend ce que je veux faire, son érection grossi violement.

Je l’attrape par les fesses puis je me penche vers lui. Il ouvre la bouche pour laisser échapper un grognement alors que je n’ai même pas commencé. Ses pupilles vertes sont dilatées par le plaisir alors que je le regarde dans les yeux.

J’attrape son sexe puis je passe ma langue sur son gland. Je sens tout son corps se tendre. Ensuite, je plonge entièrement ma bouche sur son membre puis je commence à le sucer avec avidité.

Sa main glisse dans mes cheveux tandis que je fais des va et viens de plus en plus rapides. Ma main glisse elle aussi sur son sexe dressé de plaisir. Il grogne de plus en plus fort en lâchant mon prénom quelques fois.

D’un coup, Vicente se retire brusquement de ma bouche pour mettre ses mains devant son sexe. Les doigts plein du liquide transparent, il se dirige dans la salle de bain.

Quand il revient vêtu d’un caleçon, il me regarde comme si j’avais fait un exploit.

- C’est vraiment la première fois que tu fais ça ? demande-t-il un sourire en coin. Parce qu’on ne dirait pas.

- Je ne savais pas vraiment quoi faire mais il était hors de question que je l’avoue, je lui confie. J’ai préféré suivre mon instinct et vu ta tête, j’ai pris la bonne décision.

Le criminel me prend dans ses bras puis dépose quelques baisers sur ma peau. En souriant, il passe son doigt sur le suçon qu’il m’a laissé.

- Si tu savais à quel point je t’aime Marina, souffle-t-il.

Je me penche en serviette sur la bouche de mon amant. Je ne me lasserais jamais de toucher son corps musclé.

- Je crois qu’il faudrait qu’on s’allonge correctement dans le lit après tout ça, rit-il.

Je retire ma serviette puis je tombe dans les draps contre le corps chaud de Vicente. Sa peau est sèche et sens bon, alors j’enfoui ma tête dans son cou. Je remarque le tatouage que porte tous les membres de l’organisation de La pantera.

Mon cœur se serre en repensant à notre première rencontre. Ce soir-là, j’aurais pu terminer dans la cave d’un autre gang encore plus cruel.

Je passe la main sur la griffe qui le caractérise comme étant le chef de l’organisation m’a-t-il avoué une fois. Détail insignifiant mais qui peut éveiller les soupçons. Je sais qu’il n’hésite pas à le camoufler même auprès de son gang afin de passer inaperçu.