Chapitre 39 - En mode séduction

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J’ai réglé mon réveil à l’avance afin de ne pas croiser Vicente. Je ne perds pas de temps dans le lit, je me redresse rapidement puis je descends dans le salon. J’ouvre la porte d’entrée où les gardes se tiennent.

- Voici ta commande, m’indique un jeune garde en me donnant un grand sac.

Je la récupère puis je grimpe rapidement à l’étage. Je pose l’oreille sur la porte de Vicente mais je n’entends aucun bruit. Les hommes du criminel se montrent plus sympas avec moi depuis que je ne suis plus considérée comme une captive.

Je me douche puis je me maquille un peu avant de m’attacher les cheveux avec des pinces. Je sors les vêtements de la poche puis je les étale sur le lit. J’ai payé en utilisant le compte de ma mère mais avant qu’elle le voit, je serais déjà rentrée. Ensuite, je revêts un jolie chemisier blanc ouvert sur le devant et une jupe crayon bleu marine. Je termine ma tenue en mettant mes escarpins noirs. Enfin, je prends un petit sac resté au fond de ma valise pour ranger mon téléphone portable.

Je descends les marches en serrant les dents parce mes talons claquent dans les escaliers. Je me sers dans les placards deux petites brioches. Je les mange tranquillement appuyée sur le plan de travail.

A peine terminé, j’entends des bruits à l’étage. Je me redresse le cœur battant puis je vérifie mon visage. Je pense être suffisamment jolie et apprêtée pour le surprendre.

Vicente apparait en bas des escaliers. Il ne me remarque pas tout de suite car il boutonne sa veste de costume. Lorsqu’il lève les yeux, nos regards se croisent et il me contemple avec surprise l’espace d’une seconde.

- Il est l’heure de partir, m’indique-t-il d’une voix sans chaleur.

Avec déception, je le suis jusqu’à la voiture. Le trajet est long et accompagné d’un silence pesant.

- Lorsque nous arriverons, tu passeras la journée avec Sam, explique le criminel. Je dois régler quelques petites choses avec l’organisation donc je viendrais te chercher vers dix-huit heures avant que Sam quitte son bureau.

Je hoche la tête sans répondre. Je suis profondément blessée que mes efforts vestimentaires ne lui fassent rien. J’ai l’impression d’avoir à nouveau l’ancien Vicente en face de moi.

Lorsque nous arrivons devant le gratte-ciel, je suis machinalement le criminel. J’ai beaucoup de mal à ne pas montrer mon dépit. La standardiste salut son patron tandis que je reste plantée dans le hall. Mon accablement est encore plus grand lorsqu’il va dans son bureau sans un regard en arrière.

Heureusement pour moi, je sais où se trouve le cabinet de Sam. Ce dernier ne semble pas étonné de me voir. Vicente a dû lui expliquer que je passerais un peu de temps avec lui.

Le juriste se précipite vers moi pour me faire la bise. Quand il s’éloigne, il remarque que je ne vais pas bien. Il me conduit vers la chaise placée près de son fauteuil.

- Raconte-moi tout ma puce, dit-il solennellement en me tenant la main.

Evidemment, je ne peux pas tout lui raconter. Comme j’ai vraiment besoin de parler avec quelqu’un, je décide de modifier mon récit pour le rendre acceptable sans dévoiler les secrets de La pantera.

J’explique que j’ai rencontré le financier dans une soirée huppée et que j’appartiens à une famille de diplomate. Je ne développe pas sur les activités de Vicente mais sur la relation que j’entretient avec lui. J’insiste sur les évolutions de son caractère au fil du temps. Sam m’écoute avec sérieux en hochant la tête ou fronçant les sourcils de temps en autre.

- Eh bien, lâche mon interlocuteur en se frottant le menton.

- C’est une situation étrange, je conviens.

- Je pense que c’est plus fréquent que tu ne le penses. Surtout avec des hommes comme Vicente Alcarón.

Je fronce les sourcils ne comprenant pas bien ce qu’il veut dire.

- J’aime beaucoup Vicente en tant que patron mais du point de vu personnel, cela ne m’étonne pas qu’il se comporte comme ça, explique Sam. C’est parfois difficile pour des personnes de séparer le professionnel du personnel. D’après ce que tu me dis, il a un comportement qui vari très vite quand il est avec toi mais il est comme ça aussi au travail.

- Qu’est ce que je dois faire alors ?

- En avouant tes sentiments tu l’as probablement troublé. Il a besoin de réfléchir c’est pour ça qu’il s’est éloigné de toi. Mais cela ne va pas dire qu’il ne ressent rien pour toi. J’ai remarqué qu’il avait beaucoup de mal à exprimer ses sentiments. Le patron a besoin d’un peu de temps.

Mais nous n’en avons pas, je ne peux m’empêcher de penser. Il nous reste six jours et les heures défilent rapidement. Plus le temps passe et plus mes espoirs le concernant s’envolent. Je ne fais que ça compter, mais je ne peux pas l’expliquer à Sam sans lui en dévoiler davantage.

- J’ai bien vu comment il te regarde Marina, reprends-t-il en saisissant ma main pour me rassurer. Je sais qu’il t’aime, n’importe qui le verrait.

Les larmes aux yeux, j’observe Sam qui semble m’apprécier. Cependant, j’espère qu’il ne va pas crier sur tous les toits ce que je viens de lui dire.

- Il n’y a rien dit pour ta tenue ? demande le juriste.

- Non, il était surpris mais a rapidement tourné la tête, je grommelle dépitée.

- Ne t’inquiète pas, poursuit Sam. Les hommes du bureau n’ont pas pu se retenir de te mater. Tu ne l’as pas remarqué parce que tu marchais tête baissée mais je l’ai vu à travers la vitre. Si ça ne rend pas le chef jaloux c’est qu’il n’est pas humain.

- Merci beaucoup Sam.

- Nous avons passé plus d’une heure à discuter et je ne dois pas prendre de retard sinon je vais me faire taper sur les doigts, reprend-t-il avec sérieux.

J’aide Sam avec les dossiers et il est vraiment très content d’être soulagé de tâches moins importantes. Le juriste connait les horaires de Vicente et a décidé que nous mangerons au self après qu’il soit revenu dans son bureau.

Lorsque nous descendons à la cantine, je suis heureuse de ne pas voir le criminel dans les parages. Je me sens un peu détendu même si d’un autre côté j’aimerais passer du temps avec lui.

- Est-ce que tu as besoin que je te conduise chez toi après le travail ? demande-t-il. J’ai une voiture.

- Non ! je m’écris un peu trop précipitamment. Vicente va me raccompagner.

Sam me regarde avec étonnement avant de hocher la tête. J’aurais bien accepté mais il ne sait pas que je ne vis pas chez moi en ce moment. J’aimerais qu’une personne connaisse la vérité mais je sais que c’est impossible. Peut-être que dans vingt ans, je raconterais cette histoire en riant.

- Salut Sam ! lance un homme d’une trentaine d’année en passant devant nous.

Le juriste lui dit bonjour en rougissant et en se dandinant sur son siège. Je ne sais pas qui il est mais je crois qu’ils se kiffent.

- Tu as une touche, je fais remarquer en souriant.

- Carter est une charmante personne, dit-il. J’essaye de lui mettre le grapin dessus mais son travail lui demande beaucoup de temps. De plus, je ne peux pas le croiser au bureau puisqu’il bosse pour une entreprise de cosmétique.

- Je suis sûre qu’un jour tu réussiras à sortir avec lui.

- Tout comme j’espère qu’Alcarón se rende compte de la chance qu’il a de t’avoir. Sérieux ! Si j’étais un hétéro, je te choisirais direct.

Nous finissons de manger tranquillement puis nous remontons. Sam rejoint son bureau seul car je dois passer aux toilettes avant. L’endroit est épuré et luxueux mais je trouve que c’en est trop pour l’utilité du lieu.

Le couloir est étroit, petit et isolé des bureaux car il se trouve près des archives et des placards de rangements.

Je suis attirée par un bruit venant des archives. La porte est ouverte alors je pénètre dans le lieu sombre. Je cherche la lumière mais une main me saisi par le bras. J’étouffe un cri mais des lèvres se plaquent sur les miennes. J’essaie de me dégager mais je reconnais le parfum de Vicente.

Je cesse de me débattre puis je réponds au baiser ardent du criminel. Je sens ses mains descendre sur ma jupe et caresser les courbes de mon corps. Mon amant finit par se dégager et quitter les lieux avec une rapidité déconcertante. Je reste seule complètement essoufflée par ce baiser.

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