Chapitre 32 - Encore plus

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Je ne sais même plus quel jour nous sommes depuis que je suis dans la villa. Je perds complètement la notion du temps. J’ai passé une partie de la journée dans la piscine pendant que Vicente travaillait dans son bureau.

Quelquefois, des gardes font le tour de la propriété pour vérifier que tout est normal. Ils sont moins nombreux qu’à mon arrivée, ce qui signifie que le criminel a baissé la surveillance.

Il est dix-huit heures passées, le soleil n’est pas encore couché alors je décide de me sécher sur un transat. Vicente apparait, beau comme un dieu à la lueur du soleil qui fait briller ses yeux verts.

- Tu me donnes toujours des envies peu orthodoxes princesa, m’indique-t-il.

- Si tu ne peux pas te contrôler va voir tes putes, je réponds en souriant avec espièglerie.

- De qui parles tu ? fait-il semblant de ne pas comprendre.

Il s’approche de mon transat puis s’accroupis près de mon visage.

- Tu sais très qu’il n’y a que toi que je vois, susurre-t-il.

- Moi qui pensais que tu aimais entasser les filles dans ton lit, je me moque.

- Je suis capable d’être exclusif.

Il vient poser ses lèvres contre mon cou mais je le repousse en riant. Son travail est terminé donc il vient me faire des avances auxquelles je ne vais pas céder. Si j’écoutais Vicente, on ferait des cochonneries toute la journée.

- Je dois aller préparer à manger, dis-je en me levant.

Je sens le regard du criminel sur mes fesses alors que je marche jusqu’à la cuisine. J’ai beaucoup trop chaud pour m’habiller et j’aime bien le torturer un peu. Je prépare des pâtes à la bolognaise comme j’avais l’habitude d’en manger chez moi.

Etrangement, ma famille ne me manque plus autant qu’avant. J’ai l’impression qu’il y a tout un univers qui me sépare de la « moi » d’avant. J’étais si terrifiée alors que maintenant, je suis amoureuse de la personne qui m’a enlevée.

Je vais dans ma chambre pour m’habiller confortablement. En passant devant l’entre de Vicente, je me demande ce que ça fait de dormir avec un homme à ses côtés. J’aimerais bien partager son lit mais le connaissant, il m’embêtera jusqu’à obtenir ce qu’il veut. Parce que La pantera obtient toujours tout.

- Tes pâtes ont l’air bonnes mais je pense que je préfèrerais le dessert, dit-il avec un sourire malicieux lorsque je descends.

Je lève les yeux au ciel puis je m’assieds près de lui pour manger. Je dévore avec appétit tandis que Vicente me jette des coups d’œil. Mon bras frôle le sien depuis que j’ai rapproché nos assiettes. Pour moi, il est désormais impossible de rester loin de lui, même pour manger.

A la fin du repas, je débarrasse nos assiettes puis je fais un peu de ménage dans la cuisine. Je sens le corps de Vicente derrière moi et je me retourne pour lui faire face.

- Tes cheveux sont tellement beaux, murmure-t-il en posant sa tête sur la mienne. Cette couleur est assez rare au Mexique.

Je m’apprête à répondre mais une sonnerie de téléphone se fait entendre. Vicente grogne puis s’écarte de moi pour décrocher. Il possède deux smartphones : l’un pour les appels du bureau et le vieux pour son organisation.

- Il faut que j’aille au bureau, apparemment il y a un problème avec un compte d’investissement, m’explique-t-il avec regret.

Ça arrivait déjà avant, mais maintenant que je suis amoureuse de lui, j’aimerais que nous profitions de notre temps ensemble. Le criminel s’éclipse par la porte du garage pour prendre sa voiture de sport.

Je monte à l’étage, le moral à zéros mais je ne vais pas dans ma chambre. J’ouvre la porte en face de la mienne. Je m’allonge sur le lit puis je respire son odeur sur l’oreiller. Elle est devenue si familière en l’espace de quelques jours.

J’ai l’impression d’avoir à faire à un autre homme : la meilleure partie de Vicente. Jamais je n’aurais pensé qu’un criminel mexicain puisse se comporter avec autant d’humanité et de valeurs.

Depuis hier, mon amour pour lui a doublé. En m’embrassant, c’est comme s’il a accepté de me donner une partie de lui. Pourtant, j’ai l’intuition qu’il me cache encore des choses. Il a accepté de me livrer une partie de son histoire mais un truc plus profond le tracasse.

Je n’ai pas envie de penser à la possibilité que nous soyons séparés dans peu de temps. Il est désormais trop tard pour moi de choisir une université. Avant de me faire kidnapper, il me restait à peine deux jours pour faire mon choix.

Pourtant, je ne me vois pas quitter Vicente. Imaginer un avenir sans lieu m’est impossible. A côté, j’ai la sensation que ma vie est nulle, en suspend. Mais quand il est près de moi, c’est comme si les couleurs revenaient. Serais-je capable de tous sacrifier pour lui ? Je pense que oui, s’il me montre qu’il peut faire de même.

Malgré ça, une chose me retient de lui avouer mes sentiments. Je ne veux pas le braquer ou qu’il pense que je suis acquise. Je ne veux pas que notre relation régresse. En fait, je ne veux pas qu’il me libère. Je suis prisonnière de l’amour.

A force de cogiter mon crâne commence à être lourd. Je ferme définitivement les yeux puis je commence à faire le vide dans ma tête.

Dans un demi sommeil, je sens le matelas bouger. Mes paupières sont trop lourdes pour s’ouvrir mais je respire le parfum viril de Vicente. Rien que de sentir sa présence, je me sens renaître.

Il vient presser son corps nu contre le mien et sa chaleur m’enveloppe aussitôt. Je frissonne de plaisir lorsque je le sens me caresser les cheveux. Ce geste est plutôt inattendu de sa part mais si le criminel mène ses actions dans le but d’aider les gens alors, il est forcément capable de tendresse. Encore toute habillée, je me presse encore plus vers son torse.

***

Un bruit strident pourtant pas très fort me réveille. Je m’agite dans les draps mais le corps de Vicente m’empêche de me retourner. Celui-ci éteint le bruit incommodant puis se penche vers moi. J’ouvre les yeux pour rencontrer ses pupilles vertes.

- Le devoir m’appelle princesa, murmure-t-il.

Il me donne un rapidement un baiser sur les lèvres puis se lève. Mon regard rencontre ses fesses musclées et je pose immédiatement le drap blanc devant mon visage en rougissant. Le criminel lâche un petit rire avant d’aller dans la salle de bain.

Je n’arrive pas à croire qu’il a dormi complètement nu contre moi cette nuit. C’est vraiment bien de le sentir près de moi. J’espère pouvoir renouveler cette expérience savoureuse.

Quelques minutes plus tard, le criminel ressort avec une serviette de bain. Je détourne le regard car je ne veux pas le regarder s’habiller. Après un dernier signe de tendresse, il quitte la chambre. Je me rendors en respirant son odeur.

La journée est longue, très longue. Il est dix-neuf heures et j’ai passé tout mon temps à me languir de mon amant. Amant ? Oui, je peux le dire maintenant.

Je ne sais pas quand il va rentrer mais j’ai préparé un gratin qui refroidit sur le buffet. La télé est allumée depuis un moment mais je suis perdue dans mes pensées.

La porte finit par s’ouvrir et je me redresse pleine d’espoir. Le criminel me lance un sourire sincère mais semble fatigué.

- C’était une dure journée, me confie-t-il en s’approchant de moi. J’avais quelques soucis avec mon compte boursier mais c’est terminé.

Je bondis du canapé pour le prendre dans mes bras. Je lui fais signe de s’asseoir puis je prépare des plateaux repas que j’apporte sur le sofa. Nous mangeons en silence mais je suis plus concentrée sur le criminel que sur la télévision.

Une fois que nous avons terminé, il s’approche de moi pour que je m’appuie contre lui. D’une main, je lui caresse la cuisse pour lui montrer que je le soutien dans son travail. En fait, je crois que c’est ça qui manquait à mon amant pour qu’il soit moins agressif.

Vicente passe une main dans mes cheveux puis baisse son visage vers moi pour m’embrasser. Notre baiser est doux avant de s’approfondir. Il n’a retiré que sa veste de costard mais j’ai envie de terminer le travail.

Je passe une main sur sa chemise tandis qu’il me fait monter sur ses genoux. Sa langue passe sur la mienne avec expertise. Je lâche quelques gémissements lorsque je sens son érection contre mon short en jean.

Mon amant m’allonge sur le canapé puis retire sa chemise. Je passe mes mains sur sa musculature que j’aime tant. J’aimerais les manger ses tablettes de chocolat. Ma main s’arrête une fois de plus sur sa ceinture. Est-ce que je suis prête à aller encore plus loin ?

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