Chapitre 27 - Conseils d'une maquilleuse

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J’écarquille les yeux au moment où Vicente penche la tête vers moi. Il presse ses lèvres contre les miennes. Je suis étonnée par ce geste et la douceur de sa bouche. Avant que mon cerveau ne donne son consentement, je réponds à son baiser.

Le criminel me serre plus fort contre lui puis approfondit notre baiser. Je sens sa langue chercher la mienne et je l’accueille. Cette sensation est étrange mais délectable. Dans un gémissement, j’enroule mes jambes autour de ses hanches. Il me caresse doucement les cuisses et ma peau s’électrise.

- Allez vous chercher un hôtel, grogne une femme. Il y a des enfants ici.

Comme un verre de cristal, ce moment magique se brise. Ma raison reprend le dessus et je me rends compte avec horreur de ce qui vient de se passer. Je m’écarte vivement de Vicente comme s’il était en flamme.

Une femme d’un âge avancé nous fusille du regard en tenant un enfant dans ses bras. Sans croiser le regard du criminel, je rejoins rapidement la place. Je prends l’une des serviettes pour me sécher.

La chaleur du soleil est moins forte contre ma peau. Je ne connais pas l’heure qu’il est mais il doit être plus de seize heures. Une ombre se dessine près de moi et je sais qu’il est là derrière moi.

- Marina ? m’appelle-t-il d’une voix grave.

Je pousse un soupir en entendant son ton sans chaleur. Malgré moi, je me tourne dans sa direction et je croise son regard. Ses yeux verts ne dégagent plus rien : il est redevenu La pantera. Je frissonne avant de baisser à nouveau les yeux.

- La journée a été dure, on va passer la nuit à l’hôtel, m’indique-t-il avant de remettre son t-shirt.

A mon tour, je passe ma robe par-dessus mon maillot de bain. Ensuite, je marche près de Vicente en regardant droit devant moi. Le silence est gênant mais je le préfère à une conversation inutile.

Le criminel se dirige vers un immense hôtel. De nombreux palmiers et plantes entourent la bâtisse. Le style architectural colonial est magnifique mais je n’ai pas la volonté de m’attarder sur ça.

Un groom nous tient la porte puis nous entrons dans le grand hall fastueux. Quelques clients nous regardent étrangement parce que nous sommes habillés de façon décontractée. Vicente retire ses lunettes de soleil et les employés le salut poliment. Nous arrivons devant le comptoir où une femme tirée à quatre épingles nous accueille.

- Monsieur Alcarón, que puis-je pour vous ? demande-t-elle en souriant.

- Une suite avec deux chambres séparées, répond-t-il sûr de lui.

- Combien de temps resterez-vous parmi nous ? questionne-t-elle après avoir entré les informations dans son ordinateur.

- Une seule nuit.

- Suite Pablo Neruda, dit l’employée en lui tendant deux cartes.

Vicente s’empare des objets et marche rapidement vers les ascenseurs. Je le suis comme un chien accompagne son maitre. Au vu de ma position, mon comportement ne m’interpelle pas.

Une fois à notre étage, le criminel passe la carte dans un boitier qui ouvre une magnifique porte boisée. Il ne se prive vraiment de rien. On se croirait dans un appartement, il y a une entrée avec une grande salle de bain luxueuse. Le salon aussi est parfait, même la place des coussins sur le canapé est minutieuse.

Vicente prend son téléphone puis s’enferme dans l’une des chambres. Je vais m’asseoir sur le lit dans l’autre pièce. Le style décoratif n’est pas très moderne mais c’est la dernière chose qui me préoccupe. Je m’allonge sur le matelas malgré l’humidité de mon maillot.

Je n’aurais jamais dû répondre à son baiser. Je sais qu’il n’a pas pu se contrôler de m’embrasser, mais il fallait qu’il pense aux conséquences. Comment nous en sommes arrivés là ? Ce n’est pas possible. Vicente m’a kidnappé, alors je ne comprends pas comment il peut avoir des envies sexuelles envers moi.

Dans deux semaines je vais rentrer chez moi. Cet évènement vient semer le trouble dans mon esprit. Et moi, qu’est-ce que je ressens pour lui ? Mon cœur s’accélère et à ce moment je comprends dans quelle bouse je suis.

Cet homme a été horrible avec moi, du moins au début. Pourquoi je suis tombée amoureuse de lui ? Vicente n’est certainement pas un mec pour moi. Ce n’était pas dans mes plans. Mon seul et unique et objectif est de rentrer chez moi. Pourtant, je mon cœur n’approuve pas cela à cause de lui. Vicente.

Mes larmes coulent sur mes joues sans que je puisse les arrêter. Le criminel m’a dit qu’il ne me ferait jamais de mal. Pourtant, mon cœur souffre à cause de lui. Rien de tous ça ne serait arriver s’il n’avait pas eu un égo aussi énorme. Il ne m’aurait jamais kidnappé et à l’heure qu’il est, je serais avec ma famille pour faire le tour du Mexique.

Quoi qu’il en soit, je dois l’oublier. Il faut que je choisisse un homme qui a un avenir, un bon travail, une belle maison, une belle voiture. Une personne appartenant à la bourgeoisie comme moi.

La pantera finira un jour par s’éteindre. Je ne pense pas que ça finira bien pour lui. Malgré ses bonnes intentions, j’ai remarqué une part sombre de sa personnalité. Peut-être une souffrance qu’il essaye d’enterrer ? Mes larmes redoublent quand je pense à cet avenir obscur.

Je dois oublier Vicente, je ne peux pas aimer un criminel. Il va bientôt falloir que je monte une excuse de toute pièce à raconter à ma famille. Mais si je reviens dans cet état, je n’arriverais à convaincre personne.

Je finis par me lever pour rejoindre le salon. Vicente assis dans le canapé, lève la tête lorsqu’il me voit.

- Fais ce que tu veux princesa, m’indique-t-il en me tendant le magasine de l’hôtel. Je vais tout payer.

Je reste plantée là à regarder tous ce que l’hôtel propose.

- Je sais que tu ne partiras pas, m’indique-t-il en buvant une bière.

Je croise son regard sans émotions puis je comprends. Il sait que je suis amoureuse de lui et par conséquent que je ne peux le quitter.

Je pique un fard puis je quitte la chambre en prenant l’une des cartes posées près de l’entrée. Tel un zombie, je prends l’ascenseur vers le sous-sol. Je n’ai pas vu ma tête dans le miroir mais elle doit être affreuse. L’eau de mer rend mes cheveux humides poisseux.

- Jesus ! s’exclame l’une des employés en me voyant arriver à l’espace de soin.

- J’ai besoin de tous les services que vous proposez, j’indique d’une voix éteinte en montrant ma carte. Compte de Vicente Alcarón.

La femme hoche la tête puis m’indique une salle de massage. J’espère que ça va me détendre.

- Vos vêtements sont trempés, commente la masseuse. J’ai fait parvenir pour vous des habits.

Le massage me fait du bien et à la fin, l’employée me laisse seule. Je prends les sous-vêtements basiques puis j’enfile une nouvelle robe. Ensuite, je suis prise en charge par une esthéticienne.

Elle me fait les ongles des pieds et des mains. Je commence à me sentir propre et en meilleur état. Au moment de l’épilation, je souffre un peu mais pas autant que tout à l’heure. Il y a peu de monde dans l’espace de coiffure et la responsable est heureuse de me prendre en charge.

- Je m’appelle Tania, m’indique la jeune femme d’une vingtaine d’année. Vous avez meilleure mine que lorsque vous êtes arrivée.

- La journée a été terrible, je soupire.

La jeune femme me sourit et je commence à discuter avec elle pendant qu’elle me lave les cheveux. Lorsqu’elle commence à me dégrader les mèches de cheveux, je lui balance ce qui me tracasse au sujet de Vicente.

- Si vous êtes amoureuse de lui, vous devriez foncer, me conseille-t-elle. Vous savez, au Mexique de nombreuse femme paieraient cher pour être au côté d’un homme comme monsieur Alcarón.

Si seulement elle connaissait la vérité… Mes cheveux sont plus ondulés que d’habitude et les quelques mèches blondes ressortent. Tania passe ensuite au maquillage. Elle a décidé qu’il fallait que j’impressionne Vicente.

Le dégradé châtain et mes lèvres pintes en rouges sont parfaites. Je me sens à nouveau bien dans ma peau. Une soirée se déroule dans la salle de bal de l’hôtel et je compte bien m’y rendre avec ou sans lui. Tania m’aide à trouver une tenue idéale à l’aide d’une tablette.

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