Chapitre 26 - Rapprochement

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Au bout d'une heure, l'avion finit par atterrir sur la terre ferme. Je repose mon magazine puis je retire la perruque que j'avais complètement oublié. Retrouver ma couleur naturelle me fait du bien. J'aperçois le regard de Vicente posé sur moi.

- Le blond ne te va pas si bien que ça, remarque-t-il.

Je fronce les sourcils avant de porter mon attention sur le hublot. Je suppose que c'est sa manière de dire que je suis mieux en brune. Mon regard tombe sur les ailes d'autres avions et sur l'énorme piste d'atterrissage. Impossible de savoir où nous sommes. Bizarrement, je fais confiance à Vicente. Je ne pense pas que nous ayons quitté le pays.

Lorsque l'engin s'arrête, le criminel se lève et déboutonne sa veste ainsi que des boutons de sa chemises. Je détourne les yeux afin de ne pas lorgner sur les quelques poils qui recouvrent son torse musclé.

Les jambes engourdis, je parviens tant bien que mal à descendre les marches du jet privé. Le soleil tape fort et Vicente porte ses lunettes de soleil. Je vois de vastes immeubles devant moi et une odeur étrange me chatouille les narines. Est-ce que ce ne serait pas...

- Bienvenue à Veracruz, me présente le criminel un demi sourire aux lèvres.

Je contemple les palmiers et les monuments en face de moi. Je ne suis jamais venue dans cette ville mais je sais qu'elle est très jolie et touristique.

- J'espère que cela va te détendre, commente-t-il. Je ne veux pas que tu pètes encore un câble.

- Merci... je chuchote presque du bout des lèvres.

Oui. J'ai dit merci à La pantera pour ce... cadeau ? Je ne sais pas comment appeler cette petite virée à Veracruz mais je suis contente. Vicente me tend la main pour m'aider à rejoindre le hall de l'aéroport.

- Nous allons acheter des vêtements pour rentrer dans le moule, m'explique-t-il en s'arrêtant devant un magasin.

En effet, les gens nous dévisagent avec curiosité. Je ne veux pas attirer l'attention alors je suis le criminel dans la boutique. Je choisi un maillot de bain jaune, une robe légère, des lunettes de soleil et des sandales. Vicente me jette des coups d'œil pour vérifier que je ne m'enfuis pas.

Je suis tellement contente de voir la mer que j'oublis rapidement le fait que je suis une captive. Je rejoins le criminel à la caisse avec mes articles. Il a sélectionné un short de plage orange, un t-shirt blanc, des baskets et deux serviettes de plages.

Une fois les articles payés, nous partons nous changer en cabine. La caissière nous offre gentiment un grand sac en toile pour ranger nos autres affaires. Nous prenons ensuite un taxi pour rejoindre la plage.

Je suis fascinée par le paysage qui s'ouvre devant moi. Les anciens bâtiments coloniaux sont imposants et représentent le patrimoine de la ville. Les allées commerçantes sont recouvertes de dalles blanches.

Quand nous longeons le bord de mer, nous sommes envahis par les sublimes palmiers. Quelques jardins et parcelles de verdure sont proches de la mer. Le taxi s'éloigne du centre-ville et nous nous retrouvons rapidement en périphérie.

Vicente semble connaitre le coin, bordé par des quartiers résidentiels modestes. Nous nous arrêtons sur une plage plutôt calme. Une trentaine de personnes profitent des vagues. Je comprends pourquoi le criminel a choisi ce lieu.

Je m'élance en courant vers la plage, laissant Vicente en plan avec notre sac de vêtements. Je délaisse mes affaires dans le sable puis je rejoins le bord de l'eau.

- Eh ! s'écrit-il d'une voix forte.

L'eau m'arrive en dessous de la taille tandis que les vagues me lèchent la peau. La mer est plutôt calme dans le Golfe du Mexique.

Je me retourne pour regarder où en est Vicente. L'armoire à glace en question arrive en quelques pas à ma hauteur le regard furibond. Je me sens si petite tout à coup.

- Evite de partir en courant comme ça la prochaine fois, s'énerve-t-il en fronçant les sourcils.

- Je n'allais pas m'enfuir, je réponds avec prudence.

- Si c'est vraiment ce à quoi je pensais, je ne t'aurais jamais amené dans un endroit public, se défend-t-il en avançant ses grands pieds dans l'eau.

Je ne dis rien puis je me tourne vers la mer. L'eau est beaucoup plus bleue qu'en France mais je remarque de nombreux débris qui flottent à la surface. Les eaux sont très polluées depuis l'explosion de la plateforme pétrolière en 2010.

Je sens la chaleur du corps de Vicente près de moi. Instinctivement, je ferme les yeux m'attendant à ce qu'il me touche. Au lieu de ça, j'entends un « plouf ». J'ouvre brusquement les paupières puis je regarde le criminel nager sur quelques mètres.

Bordel, pourquoi j'en viens à souhaiter sentir sa peau contre la mienne ? Ce mec m'a enlevé ! De plus, je dois être une gamine à se yeux. Je vais bientôt rentrer chez moi et tout oublier de cette histoire.

Soudain, je ne vois plus Vicente nager. Je fronce les sourcils en le cherchant autour de moi. Je sens une pression sur ma jambe mais avant que je ne puisse réagir, je suis au fond de l'eau. Mes fesses touchent le sable mais je remonte rapidement à la surface. Vicente est en train de se moquer de ma peur.

- C'est pour me venger de ta petite fuite sur la plage, se justifie-t-il.

- Monsieur n'aime pas être pris au dépourvu, je le provoque, irritée de m'être fait avoir.

- C'est pas ma faute si j'aime tout contrôler.

J'éclabousse le criminel mais celui-ci replonge sous l'eau. Déterminée à ne pas me faire avoir une seconde fois, je bouge dans la mer. Vicente apparait près de moi, puis abandonne sa poursuite. Il recommence à nager alors je décide de me détendre.

Comme dans ma piscine, je m'étends sur le dos. Je ferme les yeux afin que le soleil ne me brule pas la rétine. Je me replonge dans mon monde ou rien de mal peut m'arriver. Je sens les vagues pousser contre mon dos pour aller vers le rivage. Ça me rassure que je puisse retrouver mon univers où que je sois dans le monde. Il me faut juste un grand espace d'eau.

Je n'ai plus peur. Je sais que je vais rentrer chez moi, ce n'est qu'une question de temps. Pourtant, mon cœur se serre. Lejos et Tiana forment un très joli couple et je ne comprends toujours pas pourquoi ils sont incorporés dans un réseau criminel.

Et puis il y a Vicente, La pantera. Je ne parlerais de sa véritable identité à personne, non parce qu'il m'a menacé mais parce qu'il m'a convaincu de ses intentions. Beaucoup de gens comptent sur le criminel et ont même un toit sur leur tête grâce à lui. Je ne pourrais jamais oublier son visage, ni ma vie à la villa.

Quelqu'un attrape soudainement mon bras. Surprise, je me redresse mais ma tête coule car je n'ai plus pieds. Terrifiée, j'agrippe la chose humaine qui m'a attrapée. Je me cogne contre une masse dure. Il s'avère que c'est Vicente et il m'observe encore plus en colère que tout à l'heure.

- Voilà ce qui arrive quand on rêvasse trop, gronde-t-il. A faire l'étoile de mer, tu n'as pas vu que les courants t'amenaient vers le large !

Ne pouvant plus supporter ses prunelles vertes menaçantes, je me recroqueville toujours contre son torse immense. Mes yeux se pose sur l'un de ses tatouages. Il n'a caché que ceux qu'il avait au poignet et dans le cou mais l'eau a un peu effacé la crème.

Sans m'en rendre contre, je touche son tatouage en suivant la courbe du dessin. Les muscles du criminel se tendent alors qu'il pose une main dans mon dos. Je le sens me conduire plus près du rivage.

- Tu n'as pas à avoir peur de moi Marina. Tu sais que je ne te ferais pas de mal, finit-il par dire.

Surprise par ses propos, je lève la tête vers lui. Son regard s'est adoucit et je sens son cœur battre. Je pose une main derrière son cou afin de ne pas glisser. Nos corps se touchent complètement et ses pupilles se dilatent. Il m'observe avec un regard que je n'ai jamais vu auparavant.

Je crois que mes joues commencent à rougir et j'ai soudainement chaud. Mes sens se décuplent et j'ai la sensation que nos corps picotent. Je perçois ma poitrine posée contre son torse musclé.

Vicente ne me lâche pas et je suis prisonnière dans ses bras. Plus rien n'existe autour de nous. Je n'ai même plus l'impression d'être dans l'eau. Je sens quelque chose de dur contre le bas ma cuisse. Je me mors la lèvre inférieure pour réprimer un gémissement. Malgré moi, le criminel l'entend et ça le rend fou.

- Putain Marina, jure Vicente d'une voix roque.

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