Chapitre 24 - Luxe

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Plusieurs jours ont passé depuis mon notre sortie à Mexico. Vicente m'a donné un réveil pour me lever à six heures du matin. L'évènement se déroule au palais présidentiel puis se termine à l'hôtel des Quatre Saisons.

Le criminel m'a assez peu adressé la parole et semblait plus occupé avec son entreprise qu'avec son organisation. Comme je m'y attendais, il pense que je le kiffe grave alors que ce n'est pas le cas. La seule chose que je veux, c'est quitter cet endroit.

Il ne reste qu'une égratignure sur sa jambe et il marche parfaitement bien. Concernant son bras, la balle qui a traversé son biceps n'a pas beaucoup endommagé le muscle. Le criminel possède encore un bandage mais il a retrouvé une partie de sa mobilité.

Je descends les escaliers pour prendre le petit déjeuner mais mon appétit s'envole. Tiana, Lejos et Vincente sont dans la cuisine en train de manger au bar.

- La star est là, s'exclame Lejos de bonne humeur.

- Bonjour, me lance Tiana en me souriant.

- Dépêche-toi de manger, grogne le criminel en buvant d'une traite son verre de jus d'orange.

Même si je n'ai pas faim, je finis par lui obéir en me tenant le plus loin possible de sa personne. Je me sers un bol de céréales et du jus d'orange, puis je me dépêche de manger pour éviter de supporter la présence de Vicente.

Une fois terminé, je remonte dans ma chambre suivit de Tiana et de son sac à maquillage.

- Mon mari m'a dit que tu vas bientôt pouvoir rentrer chez toi, avoue-t-elle en prenant une perruque blonde de son sac.

- Je vais revoir ma famille, j'approuve en souriant.

Je pars me doucher pendant qu'elle finit de préparer mes affaires. Je ne peux m'empêcher de penser au temps qu'il me reste avant de partir. Je suis contente mais une partie de mon cœur se serre. Et si je n'arrivais pas à accomplir la mission qui peut me rendre la liberté ? Ça ne devrait pas être si difficile. Quand beaucoup de choses sont en jeu, l'être humain est capable de dépasser ses limites.

Je lâche un soupir puis j'enfile de nouveaux sous-vêtements avant d'ouvrir la porte de la salle de bain. Tiana me fait signe de m'asseoir devant un miroir placé sur le bureau. Comme la dernière fois, elle parvient à me transformer le visage. On pourrait facilement me donner cinq ans de plus.

- Quelle est la relation entre Lejos et V... Lino ? je demande d'un air distrait.

- Ce n'est pas à moi de te donner cette information, répond-t-elle après une hésitation.

- Tu as peur de dire quelque chose qu'il ne faut pas, j'élucide.

- Pourquoi ça t'intéresse alors que tu vas bientôt rentrer chez toi ?

Je ne dis rien et la laisse me poser une perruque dorée sur la tête. Etant donnée que j'ai déjà des cheveux clairs, cette couleur ne me va pas trop mal. Mes vrais cheveux sont plaqués sur mon crâne alors que les mèches blondes ondulent sur mes épaules.

Tiana me donne l'un des vêtements que j'ai rangés dans l'armoire. Il s'agit de le jolie robe blanche fendue sur le côté et maintenue par une ceinture noire. Je me sens légère avec cet habit et je la préfère cent fois plus à la robe rouge sexy. Après avoir enfilé des escarpins noirs je me tourne vers le miroir de la salle de bain.

Personne ne pourrait me reconnaitre comme ça. Tiana est vraiment douée dans son travail de maquilleuse. Une fois son accord obtenu, je vais dans le couloir. J'hésite à descendre les escaliers lorsque j'entends des voix d'homme dans le salon.

Je finis par me décider, bientôt suivit de Tiana. Les deux hommes m'observent avec surprise. La femme de Lejos pose une main encourageante sur mes épaules puis rejoins son mari.

- Tu es vraiment transformée, commente Vicente un sourire amusé sur les lèvres.

Lui aussi j'ai du mal à le reconnaitre. Il n'a plus aucun tatouage de visible et porte un costume et des chaussures hors de prix. Rasé de près, ses cheveux sont disciplinés sur son crâne. Voici le financier Vicente Alcarón. Il est désormais impossible de faire le lien entre lui et Lino.

- Je dois y aller, intervient Lejos. Nous n'interviendrons pas, mais je dois surveiller avec une équipe les caméras pour vérifier que tout se passe comme prévu.

- En voiture, ajoute Vicente en précédent tout le monde.

Dans le véhicule, il ne me regarde pas en m'expliquant ce que je dois faire.

- Je te présenterais tes cibles : León Nuñez et Felipe Salazar. Tu es française et tu connais Antoine Portier. Puisque c'est ton père tu n'auras aucun mal à les persuader. La partie la plus compliquée est que tu essayes de savoir si oui ou non Percy Anderson bossent avec eux.

- Pourquoi est-ce si important ? je prends le risque de demander.

- Anderson est un enfoiré de première, explique-t-il en serrant les dents. Lui et son père sont venu exploiter dans les années 70 le pétrole dans le Golfe du Mexique. Ils ont pris une ressource qui appartenait à mon pays ! Maintenant, il pose son cul ici pour se faire du fric sur le dos des pauvres. En d'autre therme, ce mec me fait de l'ombre dans mes projets. La seule chose que je veux savoir c'est si oui ou non Anderson a pourri le cerveau de Nuñez, Salazar et ton père.

- Est-ce qu'il va avoir des ennuis ? je m'inquiète.

- Ça dépend de son implication avec Anderson, s'il s'avère qu'ils entretiennent des relations professionnelles.

- Mais mon père n'est pas aussi riche que ces hommes.

- Oui, mais il a beaucoup de contact.

Le reste du trajet Vicente ne me parle pas. Pourtant, j'ai l'impression de sentir son regard à plusieurs reprises.

Lorsque nous arrivons devant le magnifique palais présidentiel, un groom vient nous ouvrir la porte. Sans un regard, le criminel me tend galamment son bras pour monter les escaliers. Nous arrivons dans une grande galerie où plus de deux cent personnes sont en train de se rafraichir et de grignoter.

D'après ce que j'ai vu à la télévision cette semaine, il n'y a pas de repas mais seulement un genre de brunch où chacun se sert comme il veut. Il est midi passé et nous sommes en retard, même si nous ne sommes pas les derniers à arriver.

Je remarque certain ministre du gouvernement mexicain alors que le président est en voyage diplomatique. Plusieurs personnes saluent Vicente lorsque nous traversons la grande salle. Il s'arrête près d'un buffet puis me tend une coupe de champagne.

- Tu ferais mieux de manger un peu car je te trouve bien pâle, commente-t-il distant.

Deux hommes viennent à notre rencontre et il me présente comme une amie venant de France. Certaines personnes me dévisagent avec envie tandis que les femmes me regardent avec jalousie. Il faut dire qu'il y a peu de personnes de moins de trente ans parmi les invités.

Une fois que les hommes sont partis, Vicente me fusille du regard.

- Fais-en sorte d'être moins coincée, on dirait que tu souffres d'être ici, gronde-t-il.

Je me tourne vers le buffet puis je me sers quelques petits fours malgré mon estomac noué. Quand je me retourne, une femme aux cheveux noirs s'approche de Vicente. Il me semble reconnaitre une actrice mais je ne me rappelle plus de son nom.

- Maria Luna voici une de mes amies française, Emma David, me présente-t-il.

- Enchanté, je réponds en lui offrant mon plus beau sourire.

La jeune femme me lance un rire hypocrite en me détaillant des pieds à la tête. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'elle me considère comme une rivale ? A coup, sûr, il s'est passé quelque chose entre elle et le criminel.

- Vicente, je serais heureuse qu'on se retrouve un de ses jours pour diner, propose-t-elle en m'ignorant royalement. Après tous ce que nous avons vécu ensemble, tu ne m'as pas rappelé la dernière fois.

- Mes obligations de financier, répond-t-il amicalement. Je serais ravie de passer une nouvelle soirée avec toi Maria.

Ok, il s'est forcément passé quelque chose de sexuel entre eux. Un homme vient interrompre leur conversation au grand mécontentement de l'actrice. Cette dernière me jette un coup d'œil mauvais puis se tourne vers son interlocuteur qui lui désigne des journalistes.

- Maria est une vraie diva, une garce, commente Vicente une fois qu'elle est partie. Elle est égocentrique et méprise tout le monde, surtout les gens pauvres.

Je le regarde avec étonnement. Je ne pensais pas qu'il pouvait être hypocrite. En tout cas, je trouve que cela ne lui va pas du tout. D'après son comportement, je comprends qu'il n'appellera plus jamais Maria Luna. En même temps, je sais qu'une femme comme elle ne peut pas correspondre à Vicente. Si j'ai toujours du mal à le cerner, j'en sais un peu plus sur sa personnalité depuis ses révélations. 

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