Chapitre 17 - Vie déchirée

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La pantera me conduit fermement jusqu’à la porte d’entrée. Je me débats de toute mes forces et il finit par me plaquer contre le mur. Ma mâchoire s’entrechoque avec le revêtement et je retiens un cri.

- Tu n’as pas l’air de te rendre compte de la situation princesa, gronde-t-il contre mon oreille. C’est pourquoi, je vais te conduire dans un endroit qui me tient particulièrement à cœur.

Il me tire en arrière par le t-shirt puis ouvre la porte. Les gardes se mettent immédiatement en ligne à côté des trois 4X4 garés dans l’allée.

- On décampe à la Souricière, ordonne-t-il en ouvrant la portière arrière.

Lino me fait grimper dans le véhicule avant de se placer à côté de moi. Il sort son arme puis insère le chargeur dans un « clic ». Le portail s’ouvre puis les voitures s’élancent rapidement vers la sortie.

Les fenêtres sont teintées mais je peu admirer le quartier huppé dans lequel se trouve la ville. Nous descendons d’une colline et il me semble reconnaitre au loin les buildings de Mexico. Je suis intérieurement soulagée de constater que La pantera ne m’ai pas amené dans une autre ville.

En y réfléchissant, Lino était toujours absent et ses acolytes souvent là. De plus, le criminel ne peut pas rester loin des affaires qu’il doit gérer.

Je reconnais les abords de la ville de Mexico. La voiture sillonne les rues d’un quartier pauvre. Nous arrivons dans une large rue très animée mais la voiture tourne dans une impasse et s’arrête à l’arrière d’une boutique.

Lino me fait signe de descendre dans l’obscurité et je m’exécute. Je constate que les gardiens sécurisent la rue et se parle dans un talkie-walkie. Je n’ai pas le temps d’analyser l’endroit car le criminel me pousse sans cacher son arme de poing.

La pantera me saisi le bras puis ouvre la porte en métal. Nous nous retrouvons tous les deux dans une réserve mal rangée et qui empeste. Mon geôlier me conduit dans un couloir sombre et s’introduit dans une autre pièce encombrée.

Qu’est-ce qu’on fait là ? C’est l’arrière d’une boutique qu’il affectionne tant ? Les mecs comme Lino sont vraiment tordus.

Il pousse une étagère sur roulette à moitié pleine qui dissimule une porte de la même couleur du mur. Ensuite, Lino pose le doigt sur un petit carré qui s’affiche immédiatement en vert. Il pousse la porte et une lumière automatique s’allume et dévoile des escaliers qui descendent profondément dans le sol.

- Passe devant, m’ordonne-t-il après avoir mis son bandana sur son visage.

Arrivée en bas, je découvre une vaste salle principalement occupée par des ordinateurs et des objets haute technologie. Une femme avec des lunettes se lève suivit par tous ses collègues.

- Lino ! s’exclame une voix familière.

Je reconnais Lejos qui s’avance vers nous. Je remarque que c’est le seul qui n’appelle pas Lino « patrón ». J’aimerais tellement comprendre la relation qu’ils entretiennent. La curiosité chez moi c’est vraiment une seconde nature.

- Faisons une petite visite à Marina, réplique mon geôlier en bombant le torse.

Lejos ne porte pas de bandana et me sourit en me faisant signe de le suivre. Je sens la présence du criminel dans mon dos et je ne suis pas rassurée.

- Bienvenu au centre d’information et de communication, m’informe le chef du secteur. Ici nous pouvons suivre les caméras de la ville, espionner, communiquer secrètement et faire bien d’autres choses.

- Pourquoi les personnes se sont levées ? je demande.

- Ils font ça pour les six chefs du groupe, me chuchote-t-il à l’oreille. Comme tu le sais, aucun d’entre eux ne sait que Lino est La pantera.

Lejos est étrangement sympathique et bienveillant avec moi. C’est le seul à s’être opposé aux décisions de son chef. Je remarque les caméras de la ville sur d’immenses écrans et des fichiers de police.

Plus la visite se poursuit, plus je remarque avec inquiétude que El Barrio, le groupe de La pantera est présent partout. Une carte immense du pays est affichée avec des points de différentes couleurs. Si Mexico est la base principale, son influence s’étend dans d’autres villes. L’investissement pour avoir un contrôle total sur la ville a dû nécessiter un financement colossal. D’ailleurs, je me demande bien dans quel trafic il est fourré : drogue, armes, meurtres, être humain ?

- Nos informaticiens et hackers sont vraiment très performants, ajoute Lejos.

Nous passons devant un ordinateur où un homme est assis. Je remarque des photos de moi et de ma famille sur l’écran. Mes papiers d’identité que je n’ai pas remarqué disparaitre sont également sur l’ordinateur. Des images de mon lycée et d’autres informations personnelles figure sur une tablette. Je constate avec horreur que mon portable est branché à une machine.

- Voilà ce que je voulais te montrer princesa, chuchote Lino dans mon oreille. Je sais tout de toi, ta vie est réellement entre mes mains.

- Ça fait des jours que je n’ai pas appelé mes parents, ils vont trouver ça louche.

- Grâce à la haute technologie, les techniciens ont pu enregistrer ta voix et la modifier comme bon leur semble, me contredit-il. Dès que tes parents appellent que ce soit sur ton téléphone ou sur celui de tes grands parents-français, c’est ta voix qu’ils entendent. Mon technicien Juan peut faire ce qu’il veut sans que personne ne se doute de rien.

Lejos ne dit plus rien est reste en retrait. Le désespoir m’envahit mais la fureur l’emporte finalement.

- Tu n’es vraiment qu’un salle petit tordu ! je m’écris en me tourant mes vers lui. Comment oses-tu faire quelque chose d’aussi horrible !?

- Je voulais te montrer que je peux faire absolument tous ce que je veux, réponds La pantera pas du tout impressionné.

Je donne un violent coup sur son torse mais c’est moi qui finis par me faire mal. Je lâche un cri perçant avant de reculer pour me cogner contre le bureau. Lino ne rigole plus du tout et semble de plus en plus en colère.

- Viens te calmer dehors, m’ordonne-t-il en me tirant par le bras.

Lejos me lance un sourie d’encouragement avant de reprendre ses activités. Comment un homme comme lui peut-il travailler dans une organisation criminelle tel que El Barrio ?

Je cours dans les escaliers, pressée de respirer l’air nocturne de la ville. La pantera me suit de près et lorsque nous arrivons dehors, les voitures sont toujours à la même place. J’ai tellement envie de le frapper, d’écraser sa tête contre un mur et de lui donner un nouveau putain de coup dans les couilles !

Le criminel range son arme dans son dos, caché par sa veste. Il retire ensuite son foulard puis se peint un air de défis sur le visage.

- Alors comme ça tu veux me frapper princesa ? ricane-t-il. Essaye un peu pour voir.

Je ne devrais pas le divertir en répondant à sa provocation mais je suis beaucoup trop en colère. Je m’élance vers lui mais il m’esquive en un éclair. A présent, il se trouve derrière moi mais je ne lui laisse pas le temps d’attaquer.

Je brandis mon poing dans sa direction mais il l’arrête sans aucune difficulté. Un sourire triomphant apparait sur son visage puis il me tire vers lui. Je sens son torse contre mon corps tandis qu’il nous fait virevolter. Je me retrouve contre le mur et Lino me domine de toute sa hauteur. Cela me rappelle vaguement quelque chose…

- Que ferais-tu cette fois princesa ? demande-t-il un sourire mi amusé mi menaçant.

- Ne m’appelle pas comme ça, je ne suis pas une princesse ! je hurle en essayant de le repousser.

Je pose mes mains sur son torse musclé mais je ne parviens pas à le faire bouger d’un pouce.

- Pourtant tu te comportes comme tel, se moque-t-il. Tu es si prévisible princesa.

- Tu crois ça ? je raille de plus en plus énervée.

Sans réfléchir, j’empoigne fermement ses bijoux de famille sans totalement les broyer comme la dernière fois. Lino est tout d’abord surpris puis il se dégage fermement.

- Tu as réellement fait ça ? ricane-t-il.

Tout à coup, je ne me sens pas bien. Je frotte ma main contre mon short alors que mes joues doivent être toutes rouges. Je ne dis rien, mais cette espèce d’enfoiré continue de se moquer.

- Si tu n’étais pas une princesse étrangère, je t’aurais bien prise dans El Barrio, déclare-t-il en riant. Le moins que je puisse dire, c’est que tu as de sacrées couilles.

- Et toi tu es un enfoiré ! j’ose enfin répliquer.

Une femme vêtue d’une robe très courte passe devant la rue sans nous prêter attention.

- Je suis sûre que ce vêtement t’irait super bien, pouffe-t-il.

- Je ne suis pas ta pute ! je m’écris.

Oups, celle-là je n’aurais pas dû la sortir. Un sourire espiègle se dessine sur le visage du criminel.

- Tu crois ça princesa ? questionne-t-il menaçant. Je peux faire ce que je veux de toi.

La pantera s’approche doucement de moi et je me recroqueville terrifiée contre le mur. Bordel, je ne la ferme jamais au bon moment.

Soudain, le téléphone de Lino sonne et il répond avec le plus grand sérieux. Je profite de ce moment pour m’éloigner de lui.

- Quoi demain ? questionne-t-il. Je n’ai pas envie de me pointer là-bas.

L’interlocuteur du criminel continue de parler.

- Sérieux ? Ok, je gère ça.

Il se tourne vers moi avec un sourire sadique sur le visage.

- Princesa, j’ai une petite mission pour toi.

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