Chapitre 16 - Première baignade

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Je ne sais pas quel jour nous sommes mais je sais que La pantera ne veut pas être dérangée. Mon geôlier tient à se reposer à la villa en se prélassant à la piscine. Il n’est pas encore midi mais le soleil est déjà haut dans le ciel.

Je m’habille avec mes vêtements habituels sans oublier de mettre un maillot de bain. La femme de ménage embarque mes affaires sales une fois par semaine pour les laver dans la buanderie.

Je prends mes lunettes de soleil, une serviette et les magazines sur les armes, laissés sur le bureau puis je tente d’ouvrir la porte. A ma grand surprise, Lino l’a déverrouillé. Je descends dans le salon baigné de lumière. Je me sers un bol de céréales puis attrape un fruit lorsque je remarque que la baie vitrée est ouverte.

Je laisse mes affaires sur le comptoir de la cuisine puis je jette un coup d’œil à l’extérieur. Je remarque un homme masqué avec un fusil d’assaut faire le tour du jardin.

- N’y pense même pas princesa, ricane le criminel dans mon dos.

Sans rien ajouter, je retourne finir mon petit déjeuner. Lino arrive sur la terrasse puis donne son arme de poing à l’homme masqué d’un bandana rouge. Je suppose que pour lui et les autres gardes, il est Lino l’un des généraux de La pantera. Estella m’a dit que le mythe est si grand que certaines personnes doutent même de son existence.

Estella… J’aimerais tellement lui dire que je regrette et qu’elle avait raisons sur toute la ligne. J’ai l’impression que depuis que je suis ici, je ne suis plus la même personne mais pas non plus une nouvelle.

Je termine de manger puis je sors en mettant mes lunettes de soleil. Je pose mes magazines et ma serviette près d’un transat puis je m’assois dessus. Je remarque un tube de crème solaire sous la chaise longue d’en face. Probablement une fille d’hier qui l’a oublié.

Je remarque que Lino est en train de nager alors je m’empare du tube. Je retire mes vêtements après avoir vérifié que personne ne me regarde. Je m’étale la crème sur ma peau peu bronzée puis je me redresse pour en mettre sur les jambes.

Je tourne la tête et je remarque La pantera en train de m’observer depuis un coin de la piscine. Je récupère ma serviette puis je la pose sur mon corps en m’allongeant sur le transat.

- Ne fait pas ta pudique princesa, ricane Lino.

Je ne dis rien et me cache derrière un magazine sur les armes. Au moins, j’apprendrais peut-être quelque chose sur l’univers des criminels.

Contrairement à ce que je pensais, cet ouvrage est plutôt intéressant. Malheureusement pour moi, je n’ai pas le temps d’en profiter car je reçois de l’eau sur moi. Je fusille Lino du regard car je ne supporte pas d’être embêtée. Je commence à en avoir assez d’être la seule source de distraction de cet homme.

- Viens te baigner au lieu de lire, s’exclame-t-il en m’invitant dans la piscine.

Criminel ou pas, je ne supporte pas qu’on se moque de moi de cette façon. Maintenant que je sais que ce malfrat ne me tuera pas, je ne vais pas me priver pour me venger.

Je me lève brusquement en jetant ma serviette sur le transat. Je m’approche du bord de la piscine où Lino est posté. Je passe ma main dans l’eau pour l’éclabousser mais il l’a saisie au vol avec une vitesse phénoménale. Il me tire en avant mais au lieu de tomber directement dans l’eau, j’atterrit sur lui.

Lino me calle contre ses épaules en me tenant la cuisse. La tête pratiquement dans l’eau je me débats, mais sa poigne est trop forte.

- Comme tu es marrante princesa, s’amuse-t-il en se déplaçant dans la piscine.

Il finit par me poser au sol mais je glisse sur le lino de la piscine. Avec un réflexe déconcertant, La pantera me retient. Une petite douleur traverse ma blessure et je retiens un gémissement.

Consciente de la proximité avec le criminel, je recule pour me dégager de sa poigne. Le problème est que je lâche une plainte puis que je chancelle une nouvelle fois. Lino me retient plus fermement et je peux sentir son torse nu contre ma peau.

- Repose-toi si tu as mal à la jambe, mon but n’est pas non plus de te briser en mille morceaux, dit-il sans amusement ni inquiétude.

- Pourquoi est-ce que tu es comme ça avec moi ? je demande méfiante.

- Pourquoi je suis comment ? réplique-t-il en me tenant toujours le bras.

Lino m’aide à m’asseoir sur les marches de la piscine mais je suis sûre que mes joues sont rouges comme des tomates.

- Tu m’as aidé avec ma blessure, lésion que tu m’as infligée en plus, je développe. Mais il n’y pas que ça, tu peux te montrer méchant mais aussi prévenant.

- Je t’ai dit que je ne suis pas le criminel que tu t’imagines, répond-t-il simplement. Je suis sans pitié avec mes ennemis qui sont aussi des criminels. Ton cas est différent princesa, tu es une prisonnière qui n’a rien à voir avec mon business, ou presque.

- Que veux-tu dire ?

- Je suis content que tu arrêtes de me vouvoyer comme un vieux daron, s’écarte-t-il.

- Tu t’écartes du sujet, je lui fais remarquer sans méchanceté.

- Mes hommes font des recherches approfondies sur ton père dans les affaires mexicaines, finit-il par lâcher. Pour l’instant rien de compromettant avec nos actions, mais peut-être n’est-ce qu’une question de temps avant de trouver quelque chose.

Mes yeux s’écarquillent de terreur à l’idée d’être considérée comme une ennemie. Je ne veux pas que ce criminel se serve de moi pour se venger de mon père. Mes larmes commencent à couler sans que je ne puisse les arrêter.

- Chut Marina, murmure-t-il en se rapprochant. Quoi qu’il se passe je ne te tuerais pas, mais je n’exclus pas de nouveaux projets pour toi.

Je frissonne lorsqu’il vient remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille. Même s’il ne me tue pas, cela ne veut pas dire qu’il ne va rien faire à ma famille. Je regrette de plus en plus d’avoir laissé tomber des barrières. La pantera est un criminel et il ne changera pas ses habitudes de malfrat parce que je suis une exception dans son univers.

- Ne le prend pas personnellement, tous ce que je fais je ne le fais pas pour moi, mais pour mon pays et tous les pauvres gens qui tentent de survivre, ajoute-t-il.

- Tu n’es pas le gentil dans l’histoire

- Non, mais il faut bien que des personnes se sacrifient pour aider les autres.

Je ne comprends pas de quoi il parle et je ne veux pas le savoir. Lino passe devant moi pour aller se sécher avec une serviette tandis que je suis recroquevillée sur les marches de la piscine. Malgré le soleil sur ma peau, je commence à avoir froid.

Je sors de l’eau puis je récupère mes affaires avant de grimper dans ma chambre. Je passe le reste de la journée dans ma chambre à lire les magazines que Lino m’a prêté.

Après le coucher du soleil, je trouve tout de même le courage de descendre au salon. La pantera est en train de boire une bière en regardant la télévision. Je vais dans la cuisine alors qu’il est concentré dans sa série policière.

Je sors une bouteille d’eau fraiche lorsque je remarque son arme de poing posé sur le plan de travail. Je pose la bouteille sans faire de bruit et je saisi l’objet d’une main. Le métal froid me donne des frissons mais c’est le moment ou jamais.

Je m’avance vers le canapé puis je tends des deux mains l’arme vers lui. Comme s’il avait senti ce qui allait se passer, Lino tourne la tête vers moi puis se lève. Il ne semble pas surpris par ma réaction.

- Pose cette arme, m’ordonne-t-il. Tu ne sais même pas comment elle fonctionne.

Pour le contredire, je retire le cran de sécurité. Mon geôlier lève un sourcil mais il ne bouge pas. Il faut dire que passer la moitié de la journée à lire des trucs sur les armes m’a beaucoup aidé.

La pantera me défit de tirer. Je suis tellement en colère contre sa désinvolture, comme s’il ne s’apprêtait pas à mourir. Je n’ai jamais fait ça de ma vie mais je pointe larme vers son torse puis j’appuie sur la gâchette. Un clic broie le silence mais aucune balle ne sort.

- Comment…

Lino passe la main dans son bermuda puis brandi le chargeur.

- Quel courage princesa, mais tu devrais savoir que je ne laisserais jamais une arme chargée seule dans un coin, ricane-t-il amusé.

Terrifiée, je repose l’arme sur le comptoir et je commence à courir dans la maison. Lino finit par m’attraper par le bras puis me colle contre son torse. Si l’arme avait été chargé, je l’aurais très probablement touché à cette distance. Cela est bien pire qu’un coup de pied dans les bijoux de famille. Je n’ose imaginer ce qu’il va me faire.

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