Chapitre 12 - Futile échappatoire

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Ses yeux sont verts de colère et il possède une légère cicatrice sur la joue. Sa mâchoire carrée accueille une barbe de trois jours. Objectivement, La pantera est vraiment une personne attirante. Il est dommage qu’un criminel possède un physique aussi canon. J’ai l’impression de le reconnaitre mais je n’arrive pas à me rappeler où j’ai bien pu le voir. Je sais que ce n’est pas la première fois que j’aperçois ce visage.

Je suis hypnotisée par son regard vert lorsque le reste du groupe attire mon attention. Je reconnais celui qui semble être le bras droit de mon geôlier. La pantera s’accroupit mais cela n’empêche pas qu’il me domine de toute sa hauteur.

- Pourquoi as-tu fait une chose aussi stupide ? demande-t-il d’un ton menaçant.

- Je pensais être seule, je réponds simplement les lèvres tremblotantes.

- Pourquoi as-tu essayé de t’échapper putain ! reprend-t-il en criant.

- Vous pouvez faire ce que vous voulez de moi, je réplique avec courage. Vous pouvez me tuer à n’importe quel moment, alors je n’ai rien à perdre à part ma vie.

La pantera me regarde avec intensité sans rien dire. Il se relève puis se tournes vers ses acolytes.

- Lejos, va vérifier que les quartiers sont en ordre sur les caméras, commande-t-il. Delgado occupe-toi de gérer les livraisons tandis que Zorro et Fama vous superviserez les rondes dans les quartiers. L’Italien, charge-toi de la paperasse.

Tout le monde sort de la maison sauf le quadragénaire dénommé Lejos, son bras droit. Mon geôlier se tourne vers lui pour lui parler :

- Je ne la tuerais pas, si c’est ça qui t’inquiète.

Lejos ne semble pas rassuré mais il quitte les lieux après une tape amicale sur l’épaule de son supérieur. Ces deux-là ont vraiment une relation étrange… mais je ne dois pas me montrer curieuse et me concentrer sur mon évasion.

Je me retrouve seule avec le criminel mais cela ne me rassure pas. Enfin, nous ne sommes pas totalement en tête à tête car j’ai aperçu des hommes faire la ronde sur la propriété.

La pantera est en train de tourner en rond dans le salon et semble réfléchir. Je comprends mieux pourquoi il porte son surnom mais ne pas connaitre sa véritable identité me frustre. J’aimerais tellement mettre un nom sur ce criminel si mystérieux.

- Je suis tellement en colère contre toi que je ne sais même pas quoi faire, gronde-t-il en me regardant avec haine. J’aimerais te frapper contre le mur mais mon objectif n’est pas de te briser la nuque.

Je ne réponds rien et je reste assise par terre comme je le suis depuis de nombreuses minutes.

- Le frigo est plein donc va faire à manger, ordonne mon kidnappeur.

Je suis outrée de la manière dont il me parle, mais je me rappelle très vite qui est en face de moi. Même s’il a avoué ne pas vouloir me tuer, je ne suis pas rassurée.

Je suis surprise de remarquer que le frigo et les placards sont réellement remplis. Je penche pour du bœuf bourguignon, cela me rappellera mon pays qui me parait inatteignable à présent. Les mexicains n’ont pas l’habitude de manger ce genre de repas alors j’espère que La pantera ne va pas tout me jeter à la figure.

Vers vingt et une heure, je termine de préparer mon plat alors je nettoie la cuisine. Je dresse des assiettes puis je range les restes dans le frigo qui déborde. Lorsque je me tourne vers le salon, il n’y aucune lumière. Le soleil est presque couché et seuls les éclairages de la cuisine percent l’obscurité.

Je travers le rez-de-chaussée mais je ne trouve aucun signe du criminel. Mon instinct me dicte que je pourrais m’enfuir mais je remarque de l’agitation près de la porte d’entrée. Je regarde sur la pointe des pieds par une petite fenêtre que je viens de découvrir.

Plusieurs voitures, phares allumés se trouvent dans l’allée centrale que je découvre pour la première fois. Je ne vois pas très bien mais je constate que le terrain est plutôt grand, entouré d’un mur immense et massif. Je comprends pourquoi La pantera se moquait de moi en m’imaginant grimper par-dessus le portail.

Je soupire avant de repartir à la recherche de mon geôlier. Je grimpe les escaliers en silence puis je traverse le couloir. Pourquoi je cherche ce connard pour manger avec moi ? Bon, d’après ce que je vois, c’est le genre de mec à se plaindre quand les choses sont mal faites. Il vaut mieux que le repas soit encore chaud.

Un rayon de lumière s’échappe de l’une des portes normalement fermées. Mon cœur s’accélère et je reste plantée là comme une idiote. Je ne sais même pas comment m’adresser à mon kidnappeur et je me vois mal l’appeler « La pantera ».

Ne sachant pas quoi faire d’autre, je toque timidement à la porte. Immédiatement des bottes retentissent sur le sol et je recule par instinct. Le criminel passe rapidement la porte puis la referme en une demi-seconde. Je n’ai pas pu voir ce qu’il y avait derrière mais ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus.

- Qu’est-ce qu’il a ? demande-t-il avec brutalité.

- J’ai terminé de préparer le repas, je réponds timidement.

Après un bref regard, mon kidnappeur passe devant moi pour aller manger. Je le suis jusqu’à la cuisine et il observe avec méfiance mon plat. Avant de me prendre une insulte dans la figure, je préfère lui expliquer de quoi il s’agit :

- C’est une recette française très populaire dans mon pays.

La pantera finis par s’asseoir et j’en fait autant. Je suis contente d’avoir retenue la recette que faisait ma grand-mère. Je mange sans oser regarder mon voisin de table.

- La cuisine française est très raffinée, dit-il simplement. Je vais commander un livre pour que tu me cuisines des plats.

Je crois que c’est la chose la plus gentille qu’il m’ait dite depuis que je suis ici. Je suppose que c’est un moyen détourné de me dire que c’est très bon. De plus, je sais très bien qu’il n’oserait jamais me jeter des fleurs.

Mon geôlier quitte sa chaise sans débarrasser son assiette, ce qui me hérisse le poil même si je ne dis rien. Il prend un appel alors que la sonnette de l’entrée retentit. C’est surement un de ses sbires qui doit lui faire un compte-rendu.

Mon kidnappeur revient dans le salon avec, deux jeunes femmes ? J’écarquille les yeux en constatant la manière dont elles sont habillées. Oh mon Dieu, c’est la première que je vois des… hum… prostituées d’aussi près.

- Heureusement que nous sommes là pour t’aider à te détendre, susurre une fausse blonde.

Les entendre piailler comme ça me donne envie de les jeter dehors. Soudain, l’une des deux tourne la tête vers moi avant de monter les escaliers. La pantera tient chacune d’elle par la taille et semble dans son élément.

- C’est la première fois que vois cette fille, s’étonne la brune.

Mon geôlier se tourne vers moi avec un sourire moqueur sur les lèvres. Je déteste être le centre d’attention, surtout quand je sens l’humiliation arriver.

- J’ai engagé cette gamine pour me faire à manger, répond-t-il en me lançant un regard intense.

- Tu as raison, ce n’est pas bon pour ta santé de manger des plats préparer Lino, réplique la blonde.

- Il faut que tu gardes cette belle musculature, ajoute la brune en le touchant avec sensualité.

Je regarde bouche-bée la scène inédite qui se déroule devant moi. Lino ? Il s’appelle sérieusement comme ça ? Je n’ai pas le temps de réfléchir car La pantera se tourne vers moi avec un mauvais sourire sur le visage.

- Qu’est-ce que tu as à nous regarder comme ça ? Tu veux te joindre à nous ? demande-t-il en ricanant.

Les deux poulettes pouffent de rire avant de monter les escaliers et de disparaitre à l’étage. Furieuse, je tape des poings contre le canapé. Je jure de le tuer si j’ai la chance d’avoir un flingue entre les mains.

Je ne supporte d’être réduite à une esclave face à des filles qui ne valent pas mieux. De toute façon, ce ne sont pas ces deux-là qui vont pouvoir m’aider à m’échapper. La manière dont les femmes sont traitées dans ce pays ne me plait pas du tout. La pantera accueille ces filles comme si elles étaient sa propriété.

Je m’assois sur le canapé pour réfléchir à la situation. Je cherche toujours à m’enfuir mais le criminel est une personnalité qui m’intrigue au plus haut point. Certes il est terrifiant, mais ne rien savoir de lui me mets dans une position de faiblesse.

S’appelle-t-il vraiment Lino ? Cela semble peu probable étant donné tous les mystères qui planent au-dessus de lui. Pourtant, je suis certaine que le visage de ce criminel m’est familier.

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