Chapitre 9 - Première punition

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Quelqu’un me secoue l’épaule et j’essaye de le repousser. J’ai encore envie de dormir mais la soif et la faim me font ouvrir les yeux. Le visage à moitié couvert de La pantera me fait face.

- Il faut qu’on discute, déclare-t-il en me tendant une grande bouteille d’eau.

Je bondis dessus pour étancher ma soif. Le criminel me regarde d’un air moqueur en s’appuyant contre le mur. Je suis entièrement réveillée et remarque une poche en carton McDonalds à côté de moi. Je ne suis pas fan de ce fast food mais je prends ce qu’il y a dans la poche sans rien demander.

J’engouffre mon hamburger qui me semble être la meilleure chose du monde. Le criminel m’observe avec intensité sans qu’aucune expression ne traverse son regard. Malgré tout, il fait toujours aussi peur.

Il doit mesurer un peu moins de deux mètres, porte des bottes noires, un jean délavé et un t-shirt moulant. De nombreux tatouages noirs parcours sont bras gauche et ses cheveux de jais sont légèrement ébouriffés.

- Qu’est ce que vous attendez de moi ? finis-je par demander après avoir terminé de manger.

- Rien du tout. La vie m’ennuie en ce moment alors je me suis trouvé un nouveau jouet.

- Pourquoi ?

- Parce que je le peux, répond-t-il une lueur malsaine dans le regard.

Malgré la température ambiante de la pièce je frissonne. La pantera s’approche de moi et s’accroupit à ma hauteur.

- Personne n’est au courant que tu es ici, à moins que je ne le décide, susurre-t-il en anéantissant tous mes espoirs.

Il sort mon téléphone de sa poche pour me confirmer ses propos. Le salaud a écrit à mes grands-parents que finalement je décidais de rester au Mexique. Je réalise avec horreur que toute ma vie est entre les mains de cet homme.

Voyant mon visage pétrifié il sourit sous son bandana. Mes parents croient que je suis en France alors que mamie s’imagine que je suis restée à la maison. Je baisse la tête et des larmes commencent à couler.

- Je suis désolée, dis-je en pleurnichant malgré moi devant lui. Je regrette tellement ce que j’ai fait.

- Si tu crois que ça me suffit, grogne-t-il.

Son téléphone émet plusieurs sons et il fronce les sourcils en regardant l’écran. Le criminel se dirige vers la porte sans un regard en arrière.

- Te retrouver n’a pas été facile mais aucune difficulté ne me résiste, termine La pantera avant de sortir.

Je suis soulagée de me retrouver à nouveau seule. La présence de cet homme est intimidante. Le fait de savoir qu’il est dangereux doit contribuer à cela. Il ne m’a encore rien fait de bien grave mais je sais que ce n’est qu’une question de temps.

En tout cas, ce mec a vraiment un pet au casque. Il m’a enlevé pour avoir un peu d’animation dans sa vie ! Seuls les barjots font un truc aussi ignoble. Bon, j’avoue que si je ne lui avais pas titiller les noisettes, je ne serais pas là en ce moment. Peut-être qu’il veut se venger et n’a pas osé me le dire.

Le soleil décline et je constate qu’il doit être la fin de l’après-midi. Je me maudis de ne pas avoir ma montre sur moi. Mon cerveau ne peut s’empêcher de trouver une issu de secours mais c’est peine perdu. Je ne peux pas m’enfuir d’ici.

Je n’ai pas le choix, si je veux partir il va falloir que mon geôlier ait confiance en moi. Je dois me montrer sage et patiente. De toute façon, qu’est-ce que je peux faire d’autre ? On se croirait dans une série télé sauf que moi je suis complètement flippée.

Ces émotions sont nouvelles et j’ai beaucoup de mal à les décrire. En même temps, ce n’est pas tous les jours que je suis dans ce genre de situation.

J’ai peur de ne jamais revoir ma famille et je ne veux pas rester cloitrer deux mois dans cette maison. J’ai peut-être quitté une autre prison dorée pour une autre mais au moins dans la première j’étais libre de bouger.

Je penche la tête en arrière pour la poser sur le lit. Il ne faut pas que je fasse une crise de nerfs ou que je m’évanouisse alors que je suis probablement seule dans cette maison.

J’entends des pas dans les escaliers et je me redresse. La pantera me fait à nouveau face et je m’attends à une remarque cinglante de sa part. Mais il se baisse pour m’enlever les menottes. Il m’adresse un regard d’avertissement qui me fait frissonner. De toute manière je sais déjà que je n’ai aucune chance si je me bats contre lui.

Mon geôlier me prend par le bras moins brutalement que tout à l’heure. Nous descendons les marches et j’ouvre grands les yeux lorsque je remarque une troupe de six gars dans le salon. Ils sont tous vêtus plus ou moins normalement mais ils ne semblent pas avoir le même âge. Leurs visages sont également recouverts d’un bandana rouge.

- Voici Marina Enriquez Portier, la fille d’un diplomate français, explique-t-il. Elle est à moi donc personne ne lui adresse la parole sans autorisation.

Certains des hommes sont étonnés d’autres plus méfiants. Ils doivent se demander ce que je fiche ici et ce que prépare leur chef.

- J’ai retrouvé cette gamine pour toi mais tu sais que ce n’est pas une bonne idée, commence un individu d’une quarantaine d’année.

- Mes plus fidèles acolytes sont les seuls à connaitre ma véritable identité et à savoir que tu es ici, continue le criminel en ignorant son interlocuteur.

Si celui-ci a pu se permettre de lui parler comme ça c’est qu’il doit bien le connaitre. Les autres ne disent rien et s’assoient pour discuter de leurs plans de mafieux. J’aimerais en savoir un peu plus sur mon enlèvement mais mon kidnappeur me ramène dans la chambre. Cette fois, il ne m’attache pas et ferme la porte à clé.

Je me précipite sur ma valise et mon sac à dos. Bien sûr, mon ordinateur portable n’est plus là. Il ne reste que mes écouteurs et mon chargeur de smartphone. J’ouvre ma valise et je remarque qu’elle a été fouillée car des vêtements sont froissés. J’ai l’impression que mon jardin secret a été violé et j’ai envie de pleurer. Je referme mon bagage puis je m’assois sur le lit.

Je préfèrerais qu’il me tue plutôt qu’il me laisse m’imaginer des horreurs. Ne pas savoir ce qui va se passer, ni combien de temps je vais rester ici est déjà une torture en soit. Pendant que je suis là sans rien faire, le groupe de La pantera est en train de magouiller je ne sais quoi. Si seulement je pouvais prévenir quelqu’un, n’importe qui…

Je regarde par la fenêtre pour la première fois depuis que je suis ici. Le soleil est toujours en train de décliner mais il n’est pas encore prêt de faire nuit. Le jardin est assez vaste avec une grande piscine, un jacuzzi et des fleurs. Des fleurs chez un criminel, sérieux ? Je dois reconnaitre que ce fils de chien a bon goût. Mais peut-être que ce n’est pas lui qui a choisi la décoration ? Ce serait plus probable qu’il ait fait appel à un paysagiste.

Je m’aventure dans la salle d’eau attenante qui est plutôt luxueuse. Mais il n’y a rien dans les placards. Deux serviettes sont posées sur une étagère. La peur m’a fait transpirée et mes vêtements de la veille ne sont plus tout à fait propre. Peut-être qu’une douche et un passage aux toilettes pourra me détendre. Le criminel risque d’en avoir pour un moment en bas. J’attrape ma trousse de toilette pour prendre du savon et du shampoing.

J’entre dans la douche puis laisse couler l’eau chaude sur ma peau. Je me frotte avec énergie pour faire partir les saletés de la cave. Je lave mes cheveux avec mon shampoing à la fraise. Cette odeur me rassure et me fait penser à ma petite sœur qui utilise le même que moi.

J’utilise une serviette pour mes cheveux et l’autre pour recouvrir mon corps. Je n’ai pas le temps d’aller chercher de nouveaux vêtements que la porte s’ouvre à la volée. Je sursaute violemment et La pantera me regarde avec colère.

- Qui t’as permis de te doucher ? s’écrit-il.

Mon corps s’immobilise tandis que mon cœur bat à toute vitesse. Je ne réponds pas car je suis pétrifiée d’horreur. C’est plus fort que moi, cet homme est vraiment beaucoup trop terrifiant.

- Je vais être obligé de te punir, dit-il d’un air sournois.

Mon corps reprend sa mobilité et je m’enfonce au fond de la pièce déjà pas très grande. La pantera m’attrape brutalement par le poignet. Je lâche plusieurs cris mais il beaucoup trop fort. Il me serre contre son torse musclé puis me traine jusqu’à ma valise.

- Tu as trois minutes pour t’habiller, après ça je rentre, me menace-t-il.

J’ouvre mon bagage puis enfile des sous-vêtements propres ainsi qu’un short et un t-shirt. J’ai à peine terminé de lasser mes chaussures que le criminel m’empoigne à nouveau par le bras. A force j’ai des marques rouges qui apparaissent.

Lorsque je comprends que je retourne au sous-sol, j’essaye de me débattre comme je le peux. Rien n’y fait, je suis déjà tombée sur le matelas sale.

- Je te laisse méditer toute la nuit princesa, dit-il avant de fermer la porte d’un claquement.

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