Chapitre 7 - C'est la fin

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Les derniers sont jours sont passés très lentement. Mes parents n’ont pas trouvé mon immobilisme étrange puisque je suis censée sortir le moins possible. J’ai passé la majeure partie de mon temps dans la piscine, à faire de la pâtisserie ou discuter dans le parc avec Estella.

Mon inquiétude concernant La pantera s’est complètement envolée. Ma mère et ma sœur m’accompagnent au lycée pour voir les résultats puis nous partirons à l’aéroport. Il ne me reste plus qu’un jour à passer ici et je suis tout de même un peu triste. Je ne verrais probablement plus jamais Palma et Estella. C’est pour cela que je vais profiter de les voir une dernière fois.

Nous devons nous rejoindre vers une heure où un buffet nous attend pour le déjeuner. Une fois mes affaires rangées dans le coffre, nous prenons la route vers le lycée. Un bus plein passe près de nous et je me rappelle pourquoi ma mère ne veut pas que je prenne les transports en commun. Ils sont toujours blindés, mal entretenu et odorant.

Nous ne tardons pas à arriver devant le lycée malgré la circulation dense.

- Marina ! s’écrit Palma en me voyant. Les résultats sont affichés à l’intérieur.

Elle me conduit à la salle de spectacle qui est la seule à être climatisée. Une foule de parents et d’élèves sont rassemblés dans la pièce. Estella arrive avec une assiette à la main et nous désigne le buffet.

- Au moins on ne paie pas cette école une fortune pour rien, commente-t-elle.

- Nous avons toutes notre diplôme avec les compliments ! avance Palma. Nous avons eu de super notes.

- Tu n’aurais pas dû me spoiler, je me plains.

- Et garder le suspens combien de temps ? réplique-t-elle en riant.

Nous prenons une assiette et je commence à me servir un peu de paella, de légumes grillés et de poisson. Ensuite, nous nous installons à la table d’Estella. Nos parents discutent et sont vraiment heureux de nos résultats.

- Ça vous dit d’aller vous balader en ville après ? demande Palma.

Estella me jette un coup d’œil avant de répondre :

- Marina va passer l’été chez ses grands-parents, je pense qu’il serait préférable de rester pour passer du temps avec nos camarades.

Palma nous regarde en haussant les épaules. Elle n’a pas remarqué notre esquive et ne semble pas offusquée par notre refus.

- Juan n’arrête pas de te regarder, je commente pour justifier ses propos.

- Et Pablo aussi, rajoute mon amie.

Je retourne au buffet pour prendre un dessert lorsque je bouscule quelqu’un. Je me retourne vers Jake qui me lance un sourie d’excuse. Je me rappelle alors que nous n’avions pas finis notre conversation à la soirée d’Harry. Je sais que ce que je vais faire n’est pas bien mais je veux en avoir le cœur net pour pouvoir passer à autre chose. A vrai dire, je ne fais pas entièrement confiance à Pablo pour m’avoir dit la vérité à son sujet.

- Est-ce que tu veux sortir avec moi Jake ? je demande sans détour.

Ses yeux s’écarquillent de surprise et il rattrape de justesse son gâteau qui était en train de lui glisser des mains. Son visage s’empourpre et il ne sait plus quoi dire. Je commence à regretter mon geste. Pourquoi faut-il toujours que je fasse n’importe quoi ?

- Je suis désolé Marina mais non…

- N’en dit pas plus, je le coupe. Je voulais vérifier que tu étais bien gay.

Jake baisse les yeux et je m’éclipse avant qu’il fasse un malaise sur place. Pablo a donc raison, il ne disait pas ça pour m’éloigner de lui. D’ailleurs en parlant du loup, il se manifeste à notre table pour nous féliciter.

A la fin du déjeuner, nous rejoignons les garçons. Estella ne cache plus sa relation avec Juan et ils semblent vraiment heureux ses deux-là. Insouciance que j’aurais pu avoir si j’étais un peu moins focalisée sur mon avenir.

La directrice monte sur l’estrade puis frappe dans ses mains pour attirer notre attention. Pablo se glisse près de moi et je me retiens de lever les yeux au ciel.

J’ai décidé de porter une dernière fois mon uniforme aujourd’hui avant de le retirer pour toujours. J’en ai toujours mis un durant ma scolarité et même si cela peut sembler difficile à croire pour les français, ça va me manquer.

- Bienvenu à tous, parents et futurs étudiants, commence madame Suertes. J’ai le plaisir de vous annoncer que tous les élèves de dernières années ont obtenus leur diplôme. Je leur souhaite de réussir leur projet et de participer à la construction du monde de demain.

Presque tous les lycéens de cette école sont mexicains et vont faire des études qui permettront peut-être d’aider leur pays à se développer. Certains de leurs parents sont même des personnalités importantes du Mexique.

- Regarde, c’est Clara Espangola, la directrice éditoriale de Mode Mexico, me chuchote Palma.

Je tourne la tête vers une femme élégante et dominante par sa simple personne. Je ne la connais pas mais elle ne semble pas très sympathique.

- Je suis heureuse que nous soyons réunis aujourd’hui pour profiter d’un dernier déjeuner avant que chacun aille accomplir son destin, termine la directrice.

Tout le monde applaudis, et les personnes se dispersent en groupe. Nous sommes près de l’estrade et la directrice se joint à nous. Elle adresse un mot à chacun de nous.

- J’espère que votre année au Mexique vous aura apporté beaucoup de choses et vous aidera pour la suite de votre parcours scolaire, me dit-elle en souriant.

Madame Suertes se dirige vers un autre groupe en claquant des talons. Cette dame est vraiment une bonne personne, elle s’est vraiment bien occupée de nous cette année. La directrice accorde une réelle attention aux élèves de terminales et n’hésite pas à nous soutenir.

- Qu’est-ce qui va le plus vous manquer au lycée ? demande Juan.

- Emmerder les profs, rit Eldo suivit de Pablo.

- Être dans des classes peu nombreuse, ajoute plus sérieusement Palma. A l’université ça va être complètement différent.

- Certains d’entre nous pourrons déjeuner ensemble, intervient Estella.

- Juan, Estella et moi nous allons à l’université fédérale de Mexico, dit Pablo. Ça va être génial !

L’heure de mon départ approche et je dis aurevoir à mes amies en les serrant dans mes bras. Je souris à Pablo ne sachant pas trop comment le quitter. Même si je ne suis pas amoureuse de lui, je l’ai toujours croisé dans les couloirs ou dans le quartier et ça va me manquer.

Ma mère et Lina viennent à ma rencontre pour partir. Estella est la dernière à me lâcher le bras. Elle me souffle un « bon courage » avant que je la quitte. Je sais qu’elle va me donner régulièrement des nouvelles du Mexique.

Le trajet pour aller à l’aéroport est long et il a des bouchons. Ma petite sœur me tien la main et je discute de choses et d’autres avec elle. Ses yeux marron-vert sont triste et j’essaye de la rassurer comme je le peux.

Ma mère gare la voiture puis je l’aide à sortir ma valise et mon sac à dos du coffre. Nous pénétrons dans le hall immense de l’aéroport. Ma famille reste encore un peu avec moi avant de me dire aurevoir. Ma génitrice s’est adoucit et semble réellement triste de me voir partir.

Je les regarde s’éloigner tandis que je serre l’anse de la valise. Je vais bientôt devoir enregistrer mes bagages mais avec tous ce que j’ai bu au lycée, il faut d’abord que je passe aux toilettes. Je remarque qu’il y a la queue et une employée de ménage m’indique qu’il y en a d’autres plus loin ou plutôt, beaucoup plus loin.

Il y a moins de personnes de ce côté-là du bâtiment et les toilettes sont vides. Ils sont propres et étonnement modernes comparé au reste du pays. On se croirait vraiment en France avec les sèche-mains et la chasse d’eau automatique.

Lorsque je sors de la cabine, une hôtesse de l’air entre. Je la regarde quelques secondes avec admiration car elle est vraiment très jolie. Je reprends ensuite ma valise et je sors des toilettes.

J’emprunte le couloir de sortie mais je suis violemment projetée en arrière. Le choc est tel que je lâche ma valise. Ma tête tourne car je me suis cognée contre le sol. Je n’ai pas le temps de comprendre qui ce qu’il se passe car un bout de tissu apparait sur mon nez et sur ma bouche. J’essaye de ne pas respirer mais mon agresseur ne veut rien lâcher. Je finis par me laisser succomber par le sommeil.

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