Demain c’est spaghetti à la cantine

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Une salade,

un plat de pâtes,

une orange,

un plat de pâtes,

une salade

et une orange,

une orange…

Lou écoute, Lou entend. Pauvre Sam, pense-t-elle. De son tunnel dans le ciel elle voit sa maman allongée sur le sable. La mer est là qui lui caresse les orteils du bout de sa lèvre de mousse. Maintenant que l’ogre est inoffensif, elle a ré-ouvert le chemin qui la relie au petit garçon. La fermeture éclair dessine une entrée ou une sortie, cela dépend du côté où l’on se trouve. Pour qui sait observer on peut apercevoir au fond de l’ouverture, le jardin fleuri et le potager rempli de légumes tous aussi gais les uns que les autres, au bord, dans le coin gauche, la fillette aux cheveux noirs – ébène et aux yeux de jais.

Sam ne regarde pas, il dessine sur le sable avec son gros orteil gauche, le moins affamé des deux. Il chantonne.

une salade,

un plat de pâtes,

une orange

C’est la mer Michel…

C’est PAS la mer qui a perdu son…

Elle n’a rien perdu, ce n’est pas Ma mer. Celle-ci parle une langue que je ne comprends pas.

Au fait, entre nous, Sam ne parle pas le français ni ne le comprend. Là c’est moi qui traduis au fur et à mesure. Quand on est ce que je suis, un peu fou, on connaît la langue et la musique aussi. Seule Lou comprend, c’est grâce à moi, je lui ai donnée ce don et si le petit garçon la comprend, c’est aussi grâce à moi. Vous voyez la folie a de bons cotés !

Lou écoute, Lou entend la complainte de Sam.

— Bon, il faut faire quelque chose pense-t-elle.

Je suis un peu télépâte aussi, je veux dire télépathe, je peux lire les pensées dans ce monde-ci ou dans ce monde-là, mais pas dans le vôtre…

— Dis donc toi !

— Moi ?

(c’est Lou qui m’apostrophe)

— Oui toi qui écris. Comment tu t’appelles ?

— Euh, Jo, je crois.

— Bon Jo, arrête de m’interrompre, je ne sais plus où j’en suis à cause de toi ! Et mon Sam a besoin de moi ! Écris et tais-toi.

— Tu en étais à « la complainte de Sam… »

— Il faut que je lui trouve de quoi se nourrir. Sa peau creuse des vagues sur ses cotes et son ventre glougloute. Il est au bord de la tempête de faim. Voyons réfléchissons, réfléchissons.

Cette petite fille a beau n’avoir que sept ans, elle sait réfléchir et se débrouille très bien.

— Des nouilles, des pâtes. Demain c’est spaghetti à la cantine. Eurêka !

Pour ceux qui ne sauraient pas, ça veut dire j’ai trouvé !

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