– 7 – Leçon d’histoire

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Lorsque le trio nouvellement formé quitta enfin la citadelle, le soleil était déjà bien haut. Régis put observer plus attentivement cette dernière, ce qu’il n’avait pas pu faire quand il était ligoté sur le cheval. Nichée sur les flancs d’une colline, elle avait été façonnée à même la roche de celle-ci, et dominait la vallée depuis une altitude impressionnante. Au vu de son ancienneté, il se doutait que les esclavagistes avaient accaparé des lieux qui possédaient de nombreux avantages : une forteresse éloignée de toute civilisation pour leur transaction et défendable contre monstres et bandits.

On a eu de la chance que les explosions n’aient pas plus endommagé la structure sinon…

Il avait cessé d’y penser, préférant se réjouir de partir d’ici en un seul morceau et pas assujetti.

Durant plusieurs jours, ils parcourent la région, toujours sur les sentiers tracés par le temps, traversant nombre de forêts luxuriantes et de vastes plateaux verdoyants. Cependant, ils n’avaient pas encore trouvé la Voie des Aventuriers.

La marche continuelle se révéla être plus difficile pour Régis qu’il ne l’imaginait et s’en était de même pour Ixion. La chaleur accablante de la journée pesait sur eux, malgré la présence des arbres qui les protégeaient de leur ombre. Ils ne retrouvaient la fraîcheur que lorsqu’ils faisaient une pause près d’un cours d’eau ou quand le soleil se couchait.

Malheureusement, ils souffraient tous les deux d’insomnie assez prononcée. Pour Régis, c’était dormir en pleine nature, à même le sol, qui rendait son repos inconfortable, n’ayant pour oreiller que son sac de provisions qui diminuait de jour en jour. Pour Ixion, c’était la méfiance envers ses récents compagnons qui l’en empêchait. Ce manque de sommeil se répercutait sur leur moral et leur énergie. Seule Aloy ne semblait n’avoir aucun problème, prenant même l’initiative du tour de garde à chaque fois, ce qui les arrangeait assez.

Chaque soir, Régis passait la grande partie de la nuit à regarder la photo, le visage mélancolique, ou jouer avec son couteau brisé. Quand ses mauvaises pensées refaisaient surface, il ne cessait de s’interroger sur ce qu’était advenue Malika, ou comment ses parents étaient en train de réagir à sa disparition ; voire même se demander s’ils avaient aussi atterri ici.

Lorsqu’elles retombaient et qu’elles ne le distrayaient plus, il écoutait les explications d’Ixion sur son monde. La première fois, l’adolescent n’avait mentionné que le nom qui donnait à la planète, qui se prénommait Gaëa en respect au peuple d’Aloy, et celui du continent où ils se trouvaient : Midianis.

Il devint plus loquace les jours suivants où il lui avait appris rapidement que la partie Ouest était divisée en plusieurs entités territoriales, restant assez vague concernant le côté Est. Il lui avait aussi inculqué la valeur des Lys, qui étaient répartis en deux catégories ; or et blanc ; et pour quoi ils devaient éviter d’avoir autant d’argent. La raison principale venait de la banque : pour obtenir 1 Lys d’or, il fallait échanger 10 000 Lys blancs, mais l’inverse était impossible. C’était pour cela que beaucoup de personnes préféraient garder ces derniers, de moindre valeur et propices au marchandage, que d’avoir une monnaie qu’ils ne pouvaient pas utiliser.

Il aurait donc été étrange que le trio ait autant de pièces en or et cela attirerait l’attention sur eux, chose qu’ils doivent éviter à tout prix, selon l’adolescent.

Alors qu’ils s’étaient arrêtés près d’une rivière pour remplir leur gourde, des nuages gris s’accumulèrent non loin d’eux, formant un orage qui les prit par surprise. N’ayant rien d’autre que leur sac pour se protéger, ils poursuivirent leur route en vitesse afin de trouver un endroit sûr pour s’abriter avant que le ciel tonne. Le sentier devint rapidement vaseux et le rideau de pluie n’arrangea rien. Ils ne voyaient plus rien devant eux au point de trébucher et de se retrouver dans des flaques, couverts de boue. Par manque de choix, ils se réfugièrent dans les bois qui bordaient le chemin et même s’ils avaient encore du mal à déplacer sous le mélange de feuilles mortes et de terre trempée, leur visibilité s’était accrue.

Par chance, entre deux éclats de lumières foudroyantes, ils tombèrent sur un ancien édifice envahi par la nature, sûrement depuis des millénaires. Ils n’hésitèrent pas longtemps avant d’aller s’y abriter, pressant le pas sur les marches de l’escalier au bruit du tonnerre.

Le monument était plutôt grand, assez pour accueillir une dizaine de personnes, et sa hauteur semblait grimper au-dessus des arbres qui l’entouraient. Tout comme les murs, le sol était fait en roches taillées avec précision ; ou du moins à quelque chose qui y ressemblait. Sans le vouloir, Régis préleva un minuscule fragment en touchant la paroi : c’était une matière étrange, entre la pierre et le métal. Hormis l’entrée principale, dénuée de porte, il n’y avait, comme autres ouvertures, que deux baies de fenêtres vident sur chaque côté des murs adjacents ; ainsi que d’immenses racines sur une partie en hauteur détruite du bâtiment qui comblaient cette dernière.

L’édifice n’était pas parfait, mais pour le moment, il convenait à la situation.

Avec quelques morceaux de bois encore sec, des feuilles mortes dans le monument et le pouvoir d’Ixion, le feu de camp fut préparé sans délai.

N’ayant rien d’autre à faire qu’attendre que l’orage passe, voire même de patienter jusqu’à demain, Régis en profita pour les lieux, maintenant que la pièce était mieux éclairée.

L’architecture est quasi identique au temple où je me suis réveillé. Il va falloir que je me renseigne aussi sur ça, mais plus tard… Mon petit doigt me dit que je suis le seul à être sorti d’un cristal.

— Tu sais, dit-il à Ixion en retournant s’asseoir, je pensais que j’allais trouver des créatures de nos légendes dans ton monde, comme des elfes, des fées ou des nains.

— Tu veux parler des Mythiques. Ils ont malheureusement disparu depuis l’Astémare, tout comme la magie qu’ils pratiquaient : c’est le nom que nos ancêtres ont donné à l’événement qui les a conduits sous la terre. Cela signifie « le Ciel au-delà du Ciel ». Seule la race humaine s’en est sortie.

— On a un peu de temps devant nous. Et si on en profitait pour continuer les histoires ? J’aimerais bien comprendre comment tout a commencé avec Deuscien.

— Le récit sera un peu long, parce que je dois aussi te raconter notre passé, mais… il vaut mieux que tu sois au courant de tout avant de te faire remarquer.

— Le passé ? Tu veux dire…

— Seulement celui où nous sommes concernés : nous ne savons plus vraiment ce qu’il y avait avant l’Astémare. Je vais essayer de faire au plus court parce que je ne connais que ce que j’ai appris. Il y a deux mille ans, notre monde était… différent : des bribes d’histoires que nous avons conservées, il était bien plus évolué que maintenant, presque semblable au vôtre selon les Deusciens. Les peuples qui y vivaient n’étaient pas constamment attaqués par des créatures et l’ensemble des races et des royaumes étaient relativement en paix. Cet âge était celui du Primordium… avant que survienne l’Astémare : une immense masse d’énergie lumineuse déferla dans le ciel ; qui reflétait un autre univers, le tien ; sillonnant l’image miroir d’un voile blanc.

— C’est le même phénomène, commenta-t-il.

— Mais contrairement à vous, personne n’a été foudroyé. Cependant… ils ont subi des catastrophes naturelles à la chaîne, sans jamais cesser, les obligeant à se réfugier sous terre pour y réchapper. Ils ont perdu l’essentiel de leur histoire et de leur passé, ne conservant qu’une partie de leur savoir à l’oral.

— Les Humains y sont restés combien de temps ?

— Un millénaire, révéla l’adolescent après quelques secondes d’hésitation.

La mention de toute cette période donna un léger vertige à Régis, qu’il cacha au mieux, mais cela l’avait beaucoup plus touché qu’il voulait l’admettre.

— Nous avons perdu une grande partie de cette chronologie, parce que rien n’a été conservé à l’écrit, et il y a eu aussi une considérable régression technologique et du savoir. Entre-temps, une autre race s’est développée, mais à la surface : celle des Gaëens.

Régis vit Aloy relever la tête en entendant le nom de son peuple et devenir plus attentive au récit.

— Normalement, les humains n’auraient pas dû quitter les souterrains : En un peu plus de mille ans, ils ont construit d’immenses cités et des galeries qui passent encore aujourd’hui sous les royaumes actuels et ils croyaient qu’il y avait toujours les désastres naturels. Mais ils ont dû abandonner tout ça après d’importants séismes causés par une bataille qui leur était inconnue. Lorsqu’ils découvrirent la vérité, la nouvelle ne tarda pas à se propager partout.

Ixion racla tout d’un coup sa gorge et sortit rapidement remplir sa gourde avant de la vider d’une traite.

— Les Gaëens, continua-t-il en retournant s’asseoir, ont raconté qu’ils étaient une race ancienne et discrète, liée à l’environnement et proche de l’esprit de notre monde ; raison pour laquelle ils ne se sont pas réfugiés en dessous. Ils n’ont pas subi la fureur de la nature et se sont développés en l’absence des autres races, qui ont quasiment toutes péri, sauf les Humains. Ils leur ont appris qu’ils ont livré bataille pendant des années contre un royaume qui provenait de « par-delà le Ciel » et que la dernière fut particulièrement violente, causant le retour des Humains à la surface.

— Donc, vous et les Gaëens cohabitez depuis tout ce temps, c’est ça ?

— Non : les Gaëens vivent en autarcie, hors des villes et de leurs cités qu’ils avaient construites.

— Mais pourquoi ? À moins que vous les ayez chassés de force, mais d’après ce que tu viens de dire, ils n’ont pas vraiment l’air de se laisser faire.

— Nous sommes maudits.

Régis et Ixion se retournèrent vers la voix féminine : Aloy, le visage en pleurs.

— Mon peuple a combattu ce royaume, qui se nommait Élysion.

Ixion hoqueta de stupeur, permettant à Régis de contrôler sa réaction, mais il était intrigué par celle de l’adolescent.

— Lorsque mes ancêtres l’ont défait, leurs représentants se sont vengés de la pire des façons : ils nous ont déconnectés de Gaëa, la Mère du monde. Nous avons dû abandonner tout ce que nous avons réalisé… Nos cités, nos maisons, ces… vestiges : sa présence nous empoisonnait. Mon… père me racontait cette histoire avant de…

Elle tapa le sol de son poing, serrant les dents en repensant à un souvenir douloureux. Régis voulut la réconforter, sans vraiment savoir comment, mais au même moment, la surface de la pièce s’ouvrit depuis le milieu avant de s’effondrer et qu’ils aient pu réagir. Le feu de camp tomba en premier suivi des trois voyageurs.

Le temps parut ralentir pour Régis : d’un côté, il se remémorait son passé, qui défilait à toute vitesse, et de l’autre il réfléchissait un moyen de se sortir de ce guêpier. Ces deux points se rejoignirent lorsqu’il se souvint de plusieurs scènes menant à une seule chose : les chaînes de lumières. La première fois qu’il avait fait ça, c’était plus instinctif que volontaire, mais là, la situation était urgente.

Perdu pour perdu !

Il tendit son bras tatoué vers le haut et se concentra avec empressement. Sa main se mit à briller et des maillons éthérés sortirent à travers sa manche, filant droit vers la direction indiquée. Les liens durent s’accrocher à quelque chose, car sa chute se stoppa net, déboitant son épaule. Voyant ce qu’il venait de faire, Aloy et Ixion réussirent à s’agripper à ses jambes, le tirant encore plus et aggravant sa douleur, qu’il tut comme il put.

Ils se balancèrent quelques secondes avant de s’arrêter, les pieds au-dessus du vide.

— Ce n’est pas parce que j’ai une chaîne que vous devez être mes boulets, déclara Régis pour détendre l’atmosphère.

— Au lieu de plaisanter, essaie de nous remonter !

Il aurait bien voulu faire ça, mais en plus de son bras, il sentait quelque chose d’autre le tirer : dans sa tête. Son intuition lui disait qu’il ne devait pas relâcher sa concentration et il devinait la raison : elle dépendait de sa volonté, sauf qu’il avait du mal à la maintenir et qu’elle pouvait disparaître à tout moment.

Heureusement, un bruit de fond se déclencha autour d’eux et des marches se déployèrent depuis l’endroit où ils étaient tombés jusqu’à passer sous eux, d’une hauteur envisageable, et continuer vers le bas.

Aloy fut la première à sauter, suivit d’Ixion. Maintenant plus léger, Régis put descendre en se laissant glisser par son lien, qui disparut à l’instant où ses pieds touchèrent le sol.

La douleur à l’épaule s’éveilla en même temps, et il s’écroula en hurlant plusieurs jurons, la plupart incompréhensibles pour ses compagnons. Voyant qu’il tenait son membre souffrant, Aloy sut ce qu’elle devait faire : sans prévenir, elle le remit en place, faisant lâcher à Régis un nouveau cri et des larmes.

— Merci, parvint-il à émettre d’une petite voix.

Il se releva avec l’aide des deux camarades en reprenant sa respiration, essuyant rapidement le visage, et constata qu’il n’avait déjà plus mal, ce qui était étrange, mais pas négatif.

Je comprends pas encore vraiment comment ce truc fonctionne, mais c’est un début.

— Tant pis pour l’orage, déclara Ixion. On quitte cet endroit !

— Non !

Régis se dégagea de leur prise, manquant de trébucher, et pointa du doigt les profondeurs.

— Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais ce n’est pas un hasard !

— Alors tu es le seul parce que je n’ai rien vu !

— Il s’est ouvert au milieu de la pièce, contredit la Gaënne. Mais le poids des siècles l’a affaibli.

— Si j’ai bien compris ce qu’a dit Aloy juste avant qu’on tombe, cet édifice est de son peuple. Donc ce n’est pas une coïncidence si ça s’est déclenché quand elle a frappé du poing.

— Et qu’est-ce que tu espères trouver ?

— Rien, mais je suis d’un naturel curieux et aventurier ! Fais pas cette tête ! Ne me dis pas que tu n’es pas intrigué par la tournure des événements ?

— Non, répondit-il après avoir jeté un œil aux profondeurs abyssal. Je préfère la douce lumière de la surface au souterrain malfamé.

— De toute façon, tu n’as pas le choix ! À moins que tu veuilles retourner là-haut et nous attendre. Seul.

Ruminant son exaspération, Ixion se renfrogna, tournant la tête à l’opposé de Régis.

— Le bémol, continua-t-il. C’est de devoir remonter chercher des torches…

— Ce n’est pas la peine !

L’adolescent s’avança, toujours en grimaçant son air maussade, et concentra son pouvoir entre ses mains pour créer une boule d’énergie bleutée qui illumina les lieux sur quelques mètres.

Ils descendirent les marches lentement pendant plusieurs minutes, rejoignant les restes fumant du feu de camp, et prirent les morceaux de bois pour en faire des flambeaux.

L’architecture du sous-sol était identique à la construction et à la vue des toiles d’araignées et de la poussière qui lui chatoyait les narines, Régis émit l’hypothèse que personne n’avait visité cet endroit depuis longtemps.

À mesure de leur progression dans ce sinueux couloir, ils allumèrent les braseros décoratifs qui contenaient encore une espèce d’huile très inflammable.

— Tu ne semblais pas être surpris par les chaînes de lumières, annonça Régis.

— Pourquoi est-ce que je le serais ? Tous les Deusciens possèdent leur propre Don, c’est le terme que l’on a donné au nos pouvoirs, et tu fais partie de la première génération : il est normal que tu en aies un, même s’il s’est rapidement manifesté.

— Et toi, tu es de laquelle ?

— C’est une catégorie spéciale, que l’on nomme Asgenos : des personnes, comme moi, qui sont issues de deux parents Deusciens et dont l’un d’eux est de la première. Ce fut le cas de ma mère et mon père est, selon elle, de la troisième.

— Le fils d’un seigneur… Alastor, c’est ça ?

Ixion acquiesça, son expression irriter en disait long sur ce qu’il pensait de lui.

— Je l’ai appris récemment, mais ça ne change pas ce que je suis : un bâtard, né hors mariage. Ce qui fait de moi un Utlaga, un nom de famille que je suis obligé d’avoir, comme tant d’autres.

— Ça n’a pas l’air d’être facile à supporter.

— Beaucoup de mes amis à Creuset sont des Utlaga, des enfants d’Aventuriers qui étaient de passage en ville et qui n’ont pas été revendiqués. Je pensais que c’était le cas pour moi aussi, mais lorsque j’ai appris la vérité, j’étais complètement perdu.

— Il n’y a pas vraiment de raison… Si ?

— C’est compliqué… Les Oris font partie d’un ensemble de maisons qui ont toutes un ancêtre commun illustre : Arkos Aeon, le souverain de Midianis. Il y a déjà eu une guerre entre eux pour le pouvoir et tu imagines bien que d’avoir un enfant illégitime risque de relancer les hostilités.

— Je ne vois pas pourquoi… Il n’y a pas de souverain officiel ?

— Plus à l’heure actuelle, à cause d’un schisme entre les petits-fils jumeaux d’Arkos : Arkreia et Arken. Ils ont partagé le territoire et leur maison, devenant les Lys à l’ouest et les Dracard à l’est. Ces deux clans se sont ensuite divisés en plusieurs branches…

— Houlà ! Pause ! J’ai dû manquer un truc parce que… je n’ai pas l’impression que ça date de ton époque, là… après le Primordium.

— C’est le cas : cela remonte à plus d’une centaine d’années avant votre éveil. Quand on arrivera à Creuset, je te montrerai les livres d’histoires des anciennes périodes.

— C’est… gentil de ta part, mais je ne crois pas que j’en aurais le temps. Au fait, c’est quoi cette fameuse capacité ?

— On l’appelle « gravure ». Arkos pouvait créer des objets magiques, nommés Artepact, en inscrivant un sortilège directement dessus. Comme il était l’unique personne à pouvoir le faire, il a écrit plusieurs ouvrages traitant des incantations de magie, puis il a fabriqué les Stylets Aether et a transmis sa technique à des artisans qu’il a lui-même formée. Après le schisme, les Artepacts trop puissants et livres d’Arkos ont été rassemblés à l’Académie des Sagistes à cause de leur dangerosité. Seule la gravure de liaison et celle de l’atlas, pour les cartes, furent autorisées, mais il n’y a que les maîtres-artisans qui en sont capables et les prix sont excessifs.

— Est-ce que ces gravures… peuvent se faire directement sur le corps ?

— Pas à ma connaissance. Mais pourquoi demandes-tu ça ?

— Et si je te disais… que mon pouvoir provient d’un objet… qui s’appelle Divalia ?

Stupéfait de ce qu’il venait d’entendre, et avant qu’il puisse répondre, Ixion se cogna contre quelque chose de dur qui dépassait du mur. Après s’être assuré qu’il allait bien, Régis leva sa torche, révélant une immense statue. Fait dans une sorte de bronze doré, elle représentait un combat entre deux êtres qui croisaient le fer. Le premier était un homme, torse nu et à la peau craquelée semblable à Aloy, avec un étrange de coffre au niveau de la ceinture qui servait de fourreau à d’innombrables épées. Face à lui, un guerrier en armure de plaque, dont les épaulières et son casque évoquaient un loup, maniant une imposante arme composée de deux lames, mais aussi deux poignées resserrées pour donner l’impression d’en faire qu’une.

Ce n’était pas la seule, car il y en avait une dizaine qui se poursuivait tout le long.

— C’est une statue du champion de Gaëa, lut Ixion sur une stèle, face à un commandant du royaume céleste : l’Archonte-Loup.

Ils se retournèrent vers Aloy, mais celle-ci nia de la tête : elle n’avait aucune information. Ils la dépassèrent, parcourant les plaques suivantes qui présentaient d’autres guerriers en armure, qui incarnaient aussi des animaux, contre des Gaëens. Ils portaient tous le titre d’Archonte. Ils poursuivirent leur chemin jusqu’à une immense porte de pierre, dont rien ne semblait pouvoir la faire bouger.

— Aloy, à toi l’honneur !

La Gaëenne obéit et pendant qu’elle s’y approchait, Ixion murmura à son oreille.

— Tu es sûr de ce que tu fais ?

— Si elle est parvenue à déclencher le mécanisme du passage plus tôt, elle peut s’occuper de ça.

En effet, Régis avait vu juste, car lorsqu’Aloy toucha la structure, une lumière dorée éclaira l’endroit où elle avait apposé sa main, comme si quelque chose la reconnaissait, ainsi que la jointure centrale de l’entrée. La seconde d’après, les battants s’ouvrirent dans un puissant grondement, donnant accès à une gigantesque salle remplie de pièces d’or et de pierres précieuses.

— Si vous voulez prendre votre retraite, c’est maintenant !

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