Toc toc toc

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Elle est de ces personnes qui s’effacent, perdue dans des pensées au goût de rêves et d'aventures. Elle n'est pas unique. Amnis est comme toutes les autres âmes. Amnis est de ces personnes qui se retrouvent après un long hiver. Nous l’apercevons très peu dans le décor, à peine là que pour donner la réplique aux personnages secondaires et pourtant. Et pourtant, nous la voyons en ce moment, dans sa cabine, retraçant ses souvenirs avec cette lettre.

La jeune femme repose le parchemin dans sa valise et attend patiemment.

TOC TOC TOC

- Entrez Dit elle calmement.
- Je suis désolé d'avoir mis tant de temps. Dame Pasca vous attend pour boire un dernier verre.
- Je ne bois que du thé.
- Elle vous attend pour le thé.

S'adresse à notre protagoniste, le jeune Lucas. Trempé jusqu'à l'os. Amnis ne remarque rien d'insensé, la pluie de West Blue cesse enfin et ça la rend triste. Mais qu'est-ce qui peut rendre si triste une jolie fille pense le navigateur. Mais, il ne fait aucune remarque là-dessus.

- Elle vous attend dans la cabine du capitaine.
- Je suis prête, allons-y.

[...]

- Nom d'une bretelle de bûcheron ! Je me suis assoupi... Mais ma chère, tu es humide à en faire pâlir les moines d'Eztach !

- Je suis sortie braver la tempête pour chercher ma gourmette, je crois l'avoir perdue. Confie t-elle inquiète.

- Ma chère, tu trembles ? Tu as froid ?

- Ce n'est rien.

- Antoine dort encore, il doit être fatigué du voyage. Je t'en rachèterai une à notre retour ma chère, ne pleure pas.

- ... Je suis si triste de l'avoir égarée, pardonne-moi Emrys.

Une distance notoire se démarque entre le couple, le capitaine semble désemparé et ne trouve rien d'autres à ajouter.

- Puis-je inviter Demoiselle Amnis à prendre le thé ?

- Certainement, ma chère, tout ce que tu voudras.

[...]

Deux jeunes femmes tristes, assises l'une à côté de l'autre. Elles prennent une gorgée d'un délice pendant que le navire se rapproche de plus en plus de leur destination. Un silence apaisant et une atmosphère de quiétude. Le calme après la tempête, dit-on.

- Qu'allez-vous faire à Ohara ma tendre enfant ?
- Je tiens à retrouver une amie, Lili.
- Une grande amitié, compte-tenu le chemin que vous avez parcourue pour lui rendre visite.
- Je tiens beaucoup à elle, en effet.
- Excusez-moi l'expression, mais vous ne tenez pas le discours des roturiers, vous avez l'âme d'une noble.
- Mes parents m'ont éduqué selon ces principes.
- Une femme de valeur que vous êtes, ma tendre. Si seulement, je pouvais enseigner l'art et la manière à mon mari, mais je l'aime comme il est.
- Vous l'aimez vraiment.
- D'un amour dentifrice, mais je lui ai causé un tort irréparable et je commence à avoir des remords.
- Au moins, vous ne regrettez pas.
- Dans ma position, les regrets sont une faiblesse.
- C'est la première fois que je cerne une personne aussi charmante que vous, Lady Pasca.

Un léger sourire accompagne une énième gorgée. Toutes deux repensent au passé, discutent librement sans se soucier des masques. La mélancolie ironise délicatement les regards des pochardes de thé. Rien ne semble déroger la sérénité de leur moment.

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