Le Tieffelin

4 minutes de lecture

La pluie avait une fois de plus trempé sa cape, qu'il avait préalablement pris soin de faire sécher à l'auberge. Après plusieurs heures de route, le moine relâcha le cheval et s'enfonça dans la forêt. Quand le temps se montra plus clément, il était déjà loin de la ville, et il soupçonnait que les soldats locaux étaient déjà à ses trousses. Le bois était silencieux, seuls les bruits de gouttes d'eau et les pas légers des animaux osant se mouiller remplissaient l'atmosphère.

Il établit son campement lorsque le soleil déclina. Leucis prit grand soin de sécuriser et de protéger les documents précédemment récupérés, les enveloppant dans des vêtements pris dans les sacoches du cheval.

À mesure que les jours passaient, ses gestes devenaient de plus en plus précis. Il apprit rapidement à allumer un feu de camp et à chercher de la nourriture. La vie errante s'installa de plus en plus en lui, et il parcourut kilomètre après kilomètre les chemins qui le menaient à la source dont il avait été informé. Après deux jours, il atteignit le lisière de la forêt.

Traversant plusieurs champs, il arriva dans un hameau paisible où vivaient quelques paysans. Le hameau n'avait pas de nom particulier, mais on pouvait brièvement lire "Bord-Bois" sur une écorce d'arbre à l'entrée du village. La place du village était une petite terre battue entourée d'un temple imposant, d'une imposante salle de réception et de plusieurs habitations rudimentaires faites d'argile et de paille.

Un paysan mieux habillé, apparemment le chef du hameau, s'approcha de lui sous le regard perçant des autres fermiers curieux.

  • Bonjour petit, que viens-tu faire par ici ? On a bien peu de visiteurs en ce moment, dit-il
  • Bonjour, répondit le tieffelin en inclinant légèrement la tête. Je ne fais que passer, j'ai plusieurs affaire importantes à règler.
  • Oh, tu ne comptes pas nous quitter sans rien dire quand même ? Reste au moins cette nuit avec nous, on t'hébergera, tu es notre invité. Et en contrepartie, tu nous raconteras les nouvelles du pays, on en a rarement en ce moment avec le faible flux de voyageur.
  • Pourquoi pas, mais je suis désolé je ne pourrais pas manger avec vous, je

dois lire certains ouvrages importants, répliqua-t-il.

  • Allez, viens, j'insiste ! rajouta le chef.

Leucis dégaina sa serpe et la fit glisser avec une fluidité parfaite autour de la nuque de l'homme. Aucune goute de sang perla. L'homme se contenta de tomber à terre, en silence. Il lâcha deux pièces de platine sur l'homme puis continua son chemin. Il pouvait sentir le spectre de l'homme s'élever et être dévorer par les flux de magie qui le traversaient. Il alla s'héberger dans une cahute de chasseur abandonnée, située non loin du village. Il passa la nuit à lire les quelques documents qu'il avait trouvé dans les sacs du cheval. Il était dans l'ombre, éclairé par la seule lumière de la Lune, et s'aidait de sa vision nocturne.

Les heures passèrent, et il entendit un cliquetis venant du village. Il entrouvrit la porte pour observer d'où venait le bruit et vit des soldats réveiller les paysans et les interroger. Les soldats qui le poursuivaient avaient retrouvé sa piste et se dirigeaient maintenant vers la cabane.

Leucis sortit, sentit les flux de ki le traverser et canalisa un sort de régénération supérieur vers la forêt. L'énergie le traversa et illumina toute la vallée. Les soldats, en le voyant, se précipitèrent vers lui.

Quand ils furent suffisamment proches, le tieffelin augmenta l'énergie à son maximum, et n'ayant pas assez de magie dans les flux environnants, le ki puisa sa source dans les corps des soldats et des fermiers qui étaient près de lui. Leurs âmes se disloquèrent et se transformèrent en matière spectrale, qui traversa ensuite le moine et alimenta le sort.

Quelques minutes plus tard, le calme revint. Les êtres vivant qui étaient dans la zone furent réduit à l'état de momie. Et on pouvait observer une multitude de verdure, d'arbres et de fleurs dans un périmètre net autour de lui.


Ensuite, il alla se coucher, sachant que personne n'oserait s'approcher de lui une nouvelle fois. Au lever du matin, il rassembla toutes ses affaires et reprit le chemin en terre battue qui contournait la forêt. Il croisa de nombreux fermiers et marchands se dirigeant vers la capitale sur la route. Mais il ne fut pas embêté grâce à son sort d'illusion, le faisant ressembler à un simple voyageur itinérant. Il remarqua toutefois que les attaques devaient sûrement être plus fréquentes, à en juger par le nombre de soldats encadrant les marchands.

La veille de son arrivée, il s'installa non loin de la ville pour faire le point sur ses provisions et sur ce qu'il prévoyait de faire en ville.

Cette bourgade était davantage un avant-poste commercial qu'une véritable ville. Elle tirait son influence de Bental, une cité portuaire proche. Un échange constant avait lieu entre les deux communautés, surtout en ces temps troublés.


Ils entrèrent à l'aube après avoir rempli le formulaire. C'était un simple papier qui témoignait de leur passage. Le falsifier fût facile, les gardes n'ayant que faire de pauvres voyageurs.

Cet endroit restait quand même sûr et paisible, de nombreux gardes étaient en garnison et la loi régnait. La cité était assez calme de par sa richesse due au commerce de marchandise et d'Art.

Leucis jeta un dernier regard derrière lui pour s'assurer que personne ne le suivait puis franchis la lourde porte.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Simon D ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0