Chapitre 1

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 Le premier jour qui suivit la disparition de son époux, Marie Raum ne s'inquiéta pas vraiment. La lassitude a le pouvoir de prendre le dessus sur tous les autres sentiments. Colère, peine, indignation et même les profonds sentiments que sont la trahison et l'injustice ne pèsent pas bien lourd face à sa moulinette.

 La lassitude présente un jour, à ceux qui la côtoient assez longtemps, son amie l'indifférence. Et la lassitude emplissait de plus en plus le quotidien de Marie jusqu'à en devenir omniprésente. Dans les réveils solitaires, au terme de nuits froides. Dans les proches absents, même lorsqu'ils étaient là. Un profond sentiment de manque et de vide. Partout où ce sentiment ne planait pas, c'était l'ombre du doute qui planait comme un couperet.

Qui a l'air d'être le plus en train de se lasser de l'autre ? se demandait-elle en son fort intérieur. Et le pire ce n'était pas la question, mais l'absence de réponse évidente.

 Ses parents avaient passé son enfance à se lasser l'un de l'autre, ne restant mariés que pour préserver la fierté, plus que l'honneur familial.

C'est peut-être ce qui arrive à tout le monde.

 Ces idées noires commençaient à prendre prise dans son cerveau lorsqu'elle se raidit soudainement.

Oh, non. Pas question que je me laisse bouffer par ces conneries. Pas de boule au ventre, pas de déprime, rien. Je vais passer une bonne journée et ce soir, je lui fait la peau.

 Et Marie ne connaissait pas d'autre définition d'une bonne journée qu'une journée passée à peindre. Le galeriste qui vendait ses toiles lui disait que c'était parce qu'elle prenait vraiment du plaisir à peindre que ses œuvres étaient si uniques. Mais il avait dit ça à beaucoup d'autres artistes et avait parfois essayé de coucher avec eux juste après, alors l'un dans l'autre, qui pouvait vraiment savoir ?

 Une chose était sûre, la thérapie par la couleur fonctionnait. En tout cas sur elle. Elle s'était mise à peindre à neuf heures du matin juste après son réveil amer. Elle était passée directement du lit au chevalet sans passer par la case café. Elle n'avait pas besoin de descendre pour se rendre compte que la maison était vide de tous les bruits qui survenaient quand Elvis était dans les parages.

 Pourtant, il y avait quelque chose d'inhabituel dans la cuisine. Comme un son extrêmement léger, au point qu'il se déposait sur le reste comme un bruit blanc qui rentre dans la tête. Elle se leva pour aller voir de quoi il retournait. Elle avait fait un cauchemar un jour, où tous les électros-ménagers de sa maison lui explosaient au visage après de violentes vibrations. Mais le cauchemar en question se passait dans le garage.

 Le bruit s'arrêta net au moment même où elle ouvrit la porte de son atelier.

 Elle se fit alors la réflexion que c'était exactement comme lorsqu'on arrête subitement l'eau d'un bain qui coule depuis longtemps. Marie referma la porte et fronça les sourcils en écoutant si le bruit recommençait. Plus rien.

 Tu as besoin d'un bon café, je crois.

 Elle descendit s'en servir un, balayant au passage la cuisine d'un regard circulaire pour essayer de déterminer ce qui aurait pu faire un bruit différent de d'habitude. Ne trouvant rien, elle remonta les escaliers avec une tasse fumante et une drôle d'impression. D'habitude elle finissait toujours par mettre le doigt sur ce qui provoquait les petits brouhahas qui trouvaient le chemin de ses oreilles et jamais de celles des autres.

Tant pis.

 Marie continua de peindre, et ce jusqu'à ce que son café ait depuis longtemps refroidi dans sa tasse. Elle en but machinalement une gorgée aux alentours de midi, immédiatement suivie d'une grimace.

 Son estomac gargouillait. Dans la cuisine en train de se préparer un sandwich, plus l'ombre d'un bruit étrange.

Et pourtant il y a quelque chose.

 Quelque chose dans le paysage était inhabituel, mais quoi ?

 Elle hésita un moment et remonta.

 Vers six heures, constellée de taches de peinture, Marie termina de nettoyer ses pinceaux avec une seule idée en tête : Se rouler un joint. Quelque chose lui disait qu'elle reprendrait bientôt sa consommation d'avant la grossesse. À ce moment là, elle fumait presque un gramme par jour. Tomber enceinte était selon elle le meilleur moment pour arrêter.

Les choses sont plus simples lorsqu'elle ne dépendent pas seulement de nous.

 Mais après des mois difficiles, la tentation de fumer devenait plus grande. Elle aimait fumer, mais pas l'état d'inactivité qui s'ensuivait et qu'elle cherchait le plus souvent à éviter. On lui avait dit un jour que le secret pour rester productif en planant était de ne commencer à consommer qu'une fois lancée.

 Marie s'était considérée assez active pour la journée. Surtout vu les circonstances.

D'ailleurs je n'ai toujours pas eu de nouvelles.

 Habituellement, Elvis se débrouillait toujours pour la prévenir. Envoyait un message d'excuses ou appelait pour expliquer son départ. Là, rien.

 Le bourdonnement reprit comme plus tôt dans la journée. Cette fois cependant, il fut bref. Comme si il avait vécu une seconde, peut-être deux. La jeune femme jeta ses pinceaux dans l'évier devant elle, renonçant à les sécher, et se précipita dans la cuisine. Elle essayait de produire le moins de sons possible.

 Marie resta figée quelques secondes en état de scrutation, puis se relâcha en un long soupir.

Tu débloques.

 Il y as de nombreux moments dans une vie où l'on peut se sentir trahi par son corps. La première fois qu'on fait un footing après des années de sédentarité ; quand les poumons brûlent de froid, ne veulent plus se calmer et que le cœur devient un troupeau de purs-sangs. Quand la maladresse d'une main laisse tomber au sol un objet qui s'éparpille et que nous sommes pris par l'envie absurde de remonter le temps. Quand le tendon d'un sportif le lâche en pleine compétition ou qu'une vieille dame se rend compte qu'elle n'entend plus que les sons graves.

 Marie se sentait comme cette vieille dame. Sauf que dans son cas, c'était parce qu'elle avait craint ce jour depuis un mercredi après-midi de son enfance où elle avait été « diagnostiquée » pour sa sur-audition. Le terme la dérangeait déjà. Il avait l'air médical, froid, définitif. Entendre mieux que les autres n'était devenu un problème qu'après son passage chez le médecin. Jusque là, elle pensait avoir un super-pouvoir.

 Force est de constater qu'elle avait su au mieux tirer partie de cette particularité qui aurait pu facilement lui rendre la vie impossible. Il lui avait fallut apprendre à accepter les inconvénients en échange, comme de porter des bouchons d'oreilles dans la quasi totalité des lieux publics.

 Elvis appelait ça " ses pouvoirs de sorcière ", et ça valait mieux à ses yeux que " sur-audition ". D'autant que le médecin qui l'avait diagnostiquée avait fait la funeste prédiction qu'elle risquait de perdre entièrement l'audition avant ses quarante ans. Il n'avait même pas expliqué sa théorie, se contentant de laisser tomber une bombe dans la vie d'une enfant. Mais Marie n'était pas du genre à se laisser abattre. Elle décida qu'il ne s'agissait que d'un oiseau de malheur comme il y en avait tant, et que rien de ce qu'il avait dit n'était vrai.

 Un mot flottait dans sa tête : Acouphènes.

 Elle se trouvait toujours dans la cuisine lorsque le bruit recommença. De nouveau, ce fut bref. Mais une fois dans la pièce, Marie n'eut aucun mal à en trouver la source. Ça venait de derrière la machine à café.

 Elle reconnut de loin l'objet qui lui causait le plus de soucis au quotidien. Le téléphone portable de son absentéiste d'époux. Elle posa la feuille pleine d'herbe sur le plan de travail, attrapa le smartphone et contempla quelques instants l'écran redevenu noir.

 Elle se demanda si son mari était bien en capacité de la contacter. Jusque là, elle souhaitait montrer qu'elle s'en moquait, adopter le masque de l'indifférence pour le faire réagir, mais même la lassitude avait ses limites.

 Il y avait un moyen simple de savoir si il était parti travailler.

 " Salut, est-ce qu'Elvis est venu au Local aujourd'hui ? "

 C'est seulement après que sept heures du soir aient sonnées sans qu'elle ne reçoive de réponse qu'elle se décida à appeler Ronnie. Elle ne parvenait pas à l'apprécier, sans vraiment savoir pourquoi. Il décrocha :

 - Hey, Marie ! Écoutes je suis débordé là, on peut se rappeler plus tard ?

 Elle sentait qu'il allait raccrocher.

 - Attends, attends ! Est-ce qu'Elvis est dans les parages ?

 - Non, désolé. Un silence. Écoutes, je dois y aller là, on se rappelle plus tard ok ?

 Il raccrocha. De toute façon, Marie en savait assez.

 Si il n'était pas au travail, tout ceci devenait inquiétant.

 Sans réponse de Cassiopée, Marie avait fini par appeler son beau-père.

 - Charles, bonsoir, est-ce que tout se passe bien avec Charlie ?

 - Bonsoir Marie, oui, c'est un petit garçon formidable. Déjà très éveillé si vous voulez mon avis. Pas plus tard que ce matin il a …

 Faisant honneur à la tradition qui veut que les personnes âgées soient intarissables, Charles pouvait être bavard, très bavard.

 - Excusez-moi de vous couper mais …

 - D'ailleurs est-ce que mon fils et près de vous ? Je crois que cette histoire va beaucoup lui plaire !

 Marie s'était entièrement tue.

 - Quelque chose ne vas pas ? Demanda Charles au bout de quelques instants.

 - C'est que ce matin, il n'était plus là à mon réveil. Il est parti avec sa voiture et je le pensais au travail, mais il ne s'y trouvait pas quand j'ai appelé.

 - Vous l'avez eu au téléphone alors ?

 - Non, c'était Ronnie. Il a oublié son téléphone.

 Ce fut au tour de Charles de se faire silencieux. Elvis aimait l'informatique depuis sa plus tendre enfance. Il contemplait, questionnait et manipulait son smartphone presque sans arrêt. Quelques fois cela pouvait même devenir vexant pour son entourage, effacé à sa conscience par cet écran qui captait l'attention si facilement. Il ne l'oubliait pas, au contraire.

 - Peut-être qu'on devrait … Je ne sais pas … Appeler la police ?

 - Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de s'inquiéter autant, répondit Charles. Mon fils est un débrouillard et je le crois capable de prendre soin de lui. Cinquante ans en arrière, c'était comme ça tous les jours !

 - Oui, vous avez certainement raison, mais je ne sais pas. Ça ne lui ressemble pas.

 - Mmmmh …

 Charles se laissait malgré lui gagner par le doute. Elvis était son seul enfant et l'inquiétude gagne facilement le cœur des parents.

 - J'ai un ami, qui m'a déjà aidé par le passé. Il est doué pour retrouver les gens. Je pourrais lui passer un coup de fil pour qu'il fasse le tour des hôpitaux de la ville, des services d'urgences. Juste pour qu'on soit rassurés. Je suis certain que tout vas bien pour Elvis.

 - Si ça ne vous embête pas, j'aimerais bien, oui.

 - Ne vous tracassez pas trop Marie. Il a toujours été indépendant. Demain je vous ramènerais Charlie comme prévu et je vous raconterais sa dernière trouvaille, vous n'en reviendrez pas ! Et qui sait, peut-être qu'Elvis a prévu une surprise pour vous ?

 - Il vaudrait mieux pour lui.

 La bonne humeur que le vieil homme savait diffuser avait détendue Marie. Elle termina de rouler son joint et l'entama dans la cuisine avant de le transporter jusqu'au canapé du salon, où elle finit par s'endormir plus tard dans la soirée.

 Dans ses rêves, dont elle ne souvint pas au réveil, elle voyait son mari passer la porte avec son fils. Sauf que le petit Charlie marchait et que les murs de la maison semblaient provenir d'un autre siècle. C'était des murs immenses, dont un lambris en loque assombrissait la partie inférieure. Des visages défilaient sur les tableaux qui ornaient chaque centimètre carré de papier peint.

 La sonnerie de son téléphone lui explosa à l'oreille. La réalité lui revenait d'un seul coup. C'était un appel de Charles, auquel elle s'empressa de répondre.

 - RrrrrRrhh … Allô ? Toussa-t-elle.

 - Ah, Marie, je suis désolé de vous réveiller à cette heure-ci, mais j'ai pensé que vous auriez voulu avoir des nouvelles …

 Le salon tournait autour de la jeune femme dont le regard passait de l'horloge de la télévision à l'horloge de la cuisine, dans un angle mort.

 - Comment ça des nouvelles ?

 - L'horloge de la télévision indiquait trois heures de l'après-midi, mais elle n'avait jamais indiqué la bonne heure.

 - Pour l'instant Monsieur Castillo nous amène des nouvelles rassurantes. Aucune trace de lui dans un hôpital ou une clinique. Il aurait aussi " un contact " dans la police, qui lui a assuré qu'il n'y avait aucune trace de son nom dans les fichiers des urgences.

 Marie avait jusqu'alors simplement nié les possibilités que Charles venait d'énoncer. Elle y avait pensé , comme toute personne raisonnable, mais toujours de loin. Le fait que son beau-père pose des mots, même rassurants sur ses craintes eut pour effet de l'ébranler un peu. Elle regarda le reste de la discussion se faire de loin. La première idée qui lui vint après avoir raccroché fut de faire le tour de la maison, pour voir si un Elvis épuisé ne se cachait pas quelque part en train de faire un somme.

 C'était la même chose dans toutes les pièces : un vide qui semblait si présent que l'espace en pâlissait d'envie.

 Elle appela Ronnie, Cassiopée et même Laura, avec qui elle ne s'entendait pas. Ce fut pourtant la seule à lui répondre, lui assurant que son mari n'était pas venu au travail depuis qu'il avait pris un congé, le vendredi passé.

 - Pourquoi ? Il se passe quelque chose ?

 Marie préféra taire les raisons de son coup de fil. Elle l'aurait peut-être dit à Cassiopée, mais pas à Laura, c'était comme ça. De toute façon Laura s'en fichait sans doute et Cassiopée ne répondait pas.

                    ***

 De son côté, Hernan Castillo suait froid dans son lit. À vrai dire, il s'agissait plutôt d'un matelas posé à même le sol que d'un lit à proprement parler. Le détective l'appelait néanmoins « son lit » et ce n'était pas la première fois que le manque le changeait en piscine olympique.

Bordel mais pourquoi tu réponds pas ?

 Il avait envie de fumer, mais l'odeur de sa dernière cigarette lui avait donné envie de vomir. La seule envie qui l'animait vraiment était celle d'une boîte de Valium, ou de n'importe quel diazépam générique pour que le manque s'arrête. Il avait appelé son revendeur habituel une dizaine de fois sans jamais avoir de réponse. C'était toujours la même chose avec les dealers. Quand ils avaient la came il n'avait pas l'argent et vice versa.

Allez, allez.

 Hernan se força à sortir du lit. Il ne savait pas si il avait besoin d'un café, d'un verre, ou des deux réunis. Il essaya l'exercice de sophrologie que le lui avaient conseillé les psychiatres lors de son dernier voyage en cure de désintox. La cafetière était antique, bruyante et dysfonctionnelle. Elle ne le laissait pas se concentrer pour inspirer trois secondes ; retenir son souffle trois secondes ; tout expirer en trois secondes.

 Le manque peut se comparer à ce qu'on doit ressentir après un bain d'orties. À ceci près bien sûr que la sensation est intérieure. Le caractère d'une personne, dans un tel état d'irritation, peut être blessé par tout. Un électro-ménager bruyant, un orteil qui prend conscience de sa fragilité contre le pied d'un meuble ou un câble d'écouteurs qui s'accroche à une poignée et vous arrache brusquement à vôtre mélo manie.

 Hernan décida de se servir un verre pour se calmer. Il lui restait une demie bouteille de whisky dans l'unique placard de la kitchenette qui meublait son studio. Il s'en servit un qu'il but d'un trait, puis un autre qu'il emmena avec lui dans une nouvelle fouille complète du petit appartement.

 Il savait parfaitement qu'il n'y trouverait aucun de ses anxiolytiques favoris, mais il était sûr d'avoir de l'herbe quelque part qui lui adoucirait peut-être l'attente jusqu'à sa prochaine dose. Il regarda sous chaque meuble et au fond de chaque tiroir, entre les pages de chaque revue publicitaire et quand tous les recoins imaginables furent fouillés, il s'assit sur l'une des deux chaises qui entouraient la table de poche de son logement. Il y étala son maigre butin : Un Xanax solitaire dans une enveloppe de papier alu déchirée, qui lui donnait un peu l'air d'un œuf de pâques ; une boîte de somnifères à base de plantes qui lui permettraient peut-être de s'assoupir si il les prenait par huit.

 Décidant de garder le Xanax pour plus tard, quand il serait à bout de nerfs, il tira sur le capuchon en plastique de la petite boîte cylindrique. D'un tremblement de main, quelques comprimés s'échappèrent pour rouler sous l'abri qu'offrait un livre retourné sur la table. En le soulevant pour les rattraper, Hernan découvrit le pochon plein d'herbe qu'il cherchait frénétiquement jusqu'alors. Il ouvrit grand la bouche dans un rugissement silencieux adressé au plafond jaune pour célébrer sa victoire. Le bruit de la cafetière, qui avait encore fait bouillir le café et vibrait dans des éclats de liquide brûlant le coupa net dans son mime. Son téléphone vibra pendant qu'il débranchait l'appareil, si bien qu'il manqua de tomber en se précipitant vers le matelas où il l'avait abandonné plus tôt.

Putain, enfin tu réponds.

 L'ascenseur émotionnel fut rude quand le détective se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de son dealer mais de Charles Raum.

 " Des nouvelles mr Castillo? "

Merde.

 L'affaire Raum lui était complètement sortie de la tête. Jusqu'ici quelques coups de fil lui avaient appris qu'il n'y avait aucune trace d'Elvis dans les hôpitaux ni dans les fichiers de la Police. Personnellement, son avis était que le jeune Raum était parti en voyage ou faire la fête avec l'insouciance qui caractérise souvent les jeunes gens de sa classe sociale.

 Mais le vieil homme, dont le caractère lui inspirait une forme d'affection, lui avait assuré que cela ne lui ressemblait pas. Il avait perçu un léger frémissement dans sa voix assurée. En allumant un joint devant la fenêtre de sa cuisine, il se demanda si il s'agissait d'inquiétude ou d'une simple fatigue due à l'âge.

 Il allait continuer ses recherches, mais avait d'abord besoin de se laver. Sa salle de bain exiguë contenait un lavabo, des toilettes et une vieille baignoire, serrés les uns contre les autres comme des poules à la nuit tombée. Depuis une eau chaude qui diffusait devant lui une vapeur se mêlant à la fumée de son joint, il contemplait le plafond, où la moisissure commençait à s'installer en se posant la question :

Où tu peux bien te cacher, mon gars ? Où tu peux bien te cacher ?

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