Toute l'assurance qui était en moi disparut dès lors que je posai mes pieds hors de la voiture.

- Ah, très bien, tu es là Juliette.

- Oh ! Bonjour Madame Bessont. Je ne suis pas en retard ?

- Tu es l'une des premières, entre.

La nommée Madame Bessont salua Maman et lui indiqua un petit café, lieu idéal pour l'attente. Tandis que Maman prenait la direction du café, on se dirigea à l'intérieur du bâtiment.

- Juliette, comme je te l'ai déjà dit, on ne panique pas. Tu es douée, ça se verra. Tu danses comme d'habitude et tout se passera bien.

- Je sais... mais j'ai quand même peur... Et si je ratais la chorégraphie imposée ? Ou celle libre ?

- Tu ne vas pas rater. Et si ça arrive, c'est pas grave, tu continues. La danse, c'est de la persévérance. Sans ça, tu ne peux être une danseuse.

30 minutes plus tard

- Mademoiselle Palvas ?

- Oui ?

- C'est à vous.

Une femme blonde, assez grande et aux yeux d'un gris très joli m'appela. C'était enfin à mon tour. Ou plutôt, déjà à mon tour. Une vingtaine de danseurs était déjà passée, pourtant, j'avais l'impression, comme tout le monde sûrement, que j'étais la première. La peur, tous les danseurs la connaissent. Pourtant, il ne fallait pas que je la montre devant les juges. Alors, je fis comme si j'étais confiante, malgré la peur qui me rongeait.

En entrant sur la scène, je vis ma professeur. Elle me souriait et croyait en moi. Il ne fallait pas que je la déçoive. Je repensai alors aux conseils qu'elle avait données les mois précédents.

Cette école enseigne de nombreux styles de danse. C'est un avantage. Pour l'audition, un seul vous est demandé ; celui que vous souhaitez. Faites ce qui vous semble être la meilleure solution. Ayez confiance en vous et dansez comme vous le faites en cours. Si je vous ai proposé d'intégrer cette école, c'est que vous en êtes capables.

Et, la musique commença. Cette variation, je l'avais travaillé pendant des mois. Je connaissais la musique. Alors, je dansai. Comme d'habitude. Le premier pas, le deuxième, le troisième s'enchainèrent. Au fur et à mesure, je pris confiance en moi et, soudain, plus rien n'existait hormis la musique et ma danse. La peur, les problèmes, tout ça n'existait plus, tout ça, c'était le passé.

Il ne restait que la danse et la musique. Il ne restait que le présent et le futur.