Chapitre 21 : Révisons pour les examens

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Matt

12H – Depuis le week end passé au parc d’attraction, je m’étais un peu rapproché des amis d’Alex et ils m’avaient invité aujourd’hui à venir manger au réfectoire avec eux, surtout que c’était frites et hamburgers. et qu’il pleuvait abondamment. Je me hâtai à sortir de classe pour les rejoindre devant le bâtiment des terminales mais je n’avais pas relevé la tête et bousculai une fille dans ma précipitation. Juliette Vaur me lançait des regards interrogateurs à chaque fois que nos regards se croisaient et je m’excusai alors maladroitement pour la énième fois. Depuis qu’elle avait entendu que je traînais beaucoup avec Alex et sa bande, elle était devenue curieuse à mon sujet alors que mon existence lui était insignifiante il y a quelques jours. Je sortis de la classe et dévalai les escaliers à toute vitesse, me frayant un chemin parmi la foule de lycéens. J’atterris avec grâce au bas des escaliers, et après avoirs épousseté mes vêtements, je passai les lourdes portes tout en remontant ma capuche sur ma tête. Puisque je n’avais pas regardé la météo et étais parti en retard ce matin, je n’avais pas pris de parapluie pour la journée. Les gouttes s’abattirent telle une cascade sur mes maigres épaules et je courus alors rejoindre les autres qui m’attendaient sous le préau. Lorsque je les vis, j’accélérai et me réfugiai à leurs côtés.

« Salut, m’accueillirent-ils en coeur.

— Tu n’as pas de parapluie ? me demanda Alex inquiet.

— Je n’y ai pas pensé ce matin, avouai-je penaud.

Il soupira et passa son bras autour de mon épaule, un regard attendri.

— Que vais-je faire de toi, me susurra-t-il à l’oreille.

Mes joues s’empourprèrent en ressentant son souffle dans mon oreille. Il ouvrit son parapluie et nous suivîmes les autres jusqu’au réfectoire. Alex ne m’avait pas lâché et je m’inquiétais des dires des autres élèves, donc jetais des regards aux autres élèves. Mais personne ne nous calculait et je vis même d’autres garçons partager leur veste pour se couvrir la tête. Rassuré, je me synchronisai alors à la vitesse de course d’Alex. Nous arrivâmes devant le réfectoire et passâmes devant tous les autres élèves. J’en avais déjà entendu parler et je trouvais cette mise en scène anormale, mais voir par moi-même la foule s’écarter, malgré l’averse qui tombait dehors, rendait cela encore plus démesuré.

Nous entrâmes alors dans un hall où des couloirs avaient été délimités par des barrières. La file des lycéens qui se pressaient pour atteindre le self progressait à coups de bousculades. C’était la première fois que je mettais les pieds dans ce bâtiment et je le trouvais plutôt cosy malgré les cris qui s’en échappaient. Je pris mon plateau, donnai mon ticket de cantine acheté à la vie scolaire le matin même et m’assis entre Victor et Alex. Les garçons parlaient énormément de sport, surtout de basket et je me félicitai de m’y être intéressé et d’en avoir appris les bases avec Alex pour participer aisément à leurs conversations. Marc et Victor m’intégrèrent à leur communauté de grand lecteur et je partageai alors avec eux les derniers ouvrages que j’avais dévoré. Il fallait que je l’avoue, je me plaisais énormément dans ce groupe. Bien qu’ils aient pour certains des caractères excentriques, ils savaient parfois faire preuve de calme et de sérénité, enfin sauf Thimothée. C’était donc avec lui que j’avais le plus de mal mais il n’était pas méchant et mettait l’ambiance dans le groupe avec Alex.

« Au fait, vous voulez faire quelque chose ce week end ? demanda un Thimothée excité.

— Sans moi, répondit modérément Marc. Je rappelle pour certains qui l’auraient oublié, mais dans moins de deux semaines, on a nos examens.

— Les examens ? s’écrièrent en coeur, anxieux, Alex et Thimothée.

Lucas et Victor explosèrent de rire devant les mines déconfites de leurs deux amis et Marc soupira de désespoir tout en secouant la tête. Le lycée organisait trois semaines d’examens chaque année ; en novembre, en février et en juin. Le directeur, désirant optimiser les compétences des lycéens, avait installé un système de rattrapage pour tous les élèves qui auraient échoué. Les élèves devaient alors rester un samedi pour des cours de soutien et repasser les disciplines où ils avaient eu une note égale ou inférieure à trente points. Notre système de notation revêtait l’aspect d’un barème sur cent points et rares étaient les élèves à devoir aller en cours de rattrapage.

— Aide-nous s’il-te-plaît, implorèrent Thimothée et Alex à l’adresse de Marc.

Je regardai amusé le grand brun réfléchir et ses deux victimes qui étaient presque sur les genoux.

— Très bien, mais je vous préviens si je vous prends en train de flemmarder pendant que je vous enseigne les quelques connaissances qui vous permettront d’échapper au rattrapage je jure que je vous mets dehors ! avertit Marc.

Les deux compères hochèrent la tête frénétiquement et attrapèrent les mains de leur ami pour le remercier. Il se détacha d’eux et retourna à son assiette.

— On peut venir nous aussi ? demanda Lucas. De toute façon tu auras bien besoin d’aide pour faire rentrer quelque chose dans le cerveau de ces petits moineaux ! s’exclama-t-il, enjoué.

Je vis Thimothée lui pincer la taille et souris devant autant d’insouciance de leur part.

— Tu viens aussi ? me demanda Alex suppliant avec le visage d’un gamin qui attendrait son jouet.

Pris d’un fou rire, j’acquiesçai entre deux larmes et il fêta comme il se devait ma réponse.

— Bon très bien, conclut Marc. Rendez-vous 10H samedi matin, mes parents ne seront pas à la maison de la journée, mais ma petite soeur si. »

Nous le remerciâmes en harmonie et allâmes rendre nos plateaux.

***

10H – Je sonnai chez Alex un peu en retard, car j’avais dû convaincre mon père de me laisser sortir. Il s’était étonné de me voir sortir un week end pour réviser alors qu’il savait très bien, même s’il ne regardait pas mes bulletins scolaires car il s’en fichait pas mal de mon avenir, que je retenais assez facilement toutes les informations que j’entendais en classe. Je lui ai alors expliqué que j’aidais des camarades à réviser et il avait tiqué quand j’avais prononcé le mot « camarades » mais m’avait tout de même laissé sortir. La porte s’ouvrit et Alex apparut devant moi rayonnant :

« Salut, me dit-il en me serrant dans ses bras. J’ai l’impression de ne pas t’avoir vu depuis des semaines.

Je ris et il me lâcha délicatement.

— Ah qu’est-ce que j’ai envie de t’embrasser ici et maintenant, me murmura-t-il.

Je lui envoyai un coup dans l’estomac et l’alarmai :

— Et si tes parents nous voyaient ?

— Ce serait l’occasion de leur expliquer pour nous, dit-il innocemment.

Je sondai son expression pour savoir si il était sérieux ou non et tournai les talons. Il attrapa mon bras et s’excusa de suite.

— Désolé » plaida-t-il avec un adorable visage.

Je m’arrêtai et il me rejoignit joyeux. Je le suivis et nous atteignîmes en même pas dix minutes une magnifique maison. Alex sonna et poussa la porte. Je ne sais même plus si je fus surpris parce qu’Alex était rentré sans attendre l’hôte ou si parce que la porte n’était pas fermée à clefs. Après nous être dévêtis, il m’entraîna vers le salon où les autres étaient déjà attablés. Nous saluâmes les garçons et nous nous assîmes aux deux dernières places. Marc nous demanda si nous voulions boire quelque chose et je pris un verre d’eau tandis qu’Alex refusa poliment. J’appris assez vite les disciplines dans lesquelles excellaient chacun et celles où ils rencontraient quelques problèmes. Pour la plupart d’entre eux, les études ne leur posaient aucun souci, cependant pour les deux cancres, l’anglais et les maths leur faisaient extrêmement défaut. Ils décidèrent de commencer par les mathématiques et j’encourageai Alex en lui tapotant la cuisse en dessous de la table. Il me sourit et échangea sa place avec Victor pour se rapprocher du professeur. Bien que nous n’étions pas l’un à côté de l’autre c’était plaisant de découvrir une telle facette chez Alex. Lui qui arborait un visage confiant en toutes situations, se trouvait en difficulté face à des disciplines comme les mathématiques et l’anglais. Pendant que Marc expliquait quelques formules essentielles à Alex et à Thimothée, Lucas et Victor semblaient partis sur de l’histoire. Je sortis alors mon livre de science et m’intéressait alors à la séquence suivante. Lucas se rendit compte de mon manège

« Comment ça se fait que tu révises la fin du bouquin ? me demanda-t-il curieux. Vous en êtes déjà là ?

— Ah, c’est parce que j’ai une facilité pour apprendre, avouai-je gêné. Disons que je retiens tout ce que j’entends et que je comprends tout en lisant.

Je m’attendais à ce qu’il me fasse une critique mais il sembla fasciné.

— Tu dois t’ennuyer au lycée, n’est-ce pas ? me fit remarquer Victor admiratif.

— Pas vraiment, j’aime bien l’ambiance du lycée, affirmai-je d’une petite voix.

Je ne mentais pas. Il était vrai que je m’ennuyais en cours, mais il m’était bien plus profitable de venir à l’école que de rester dans un tel appartement. Et puis, mes journées s’étaient améliorées depuis ma rencontre avec Alex.

— Tu veux travailler sur le même sujet que nous ? proposa Lucas. On répond à une étude documentaire.

— Avec joie » acceptai-je sans réfléchir.

J’éprouvai un énorme plaisir à travailler avec ces deux-là et quelques fois, je jetai des regards furtifs à mon amoureux. Alex était rudement concentré et buvait les paroles de son meilleur ami. Je souris quand je vis Marc le frapper à l’arrière du crâne quand il décrocha et lui envoyai des ondes positives dès que je le pouvais. Après deux heures non-stop de travail, nous décidâmes de faire une pause pendant que Marc et Victor allèrent préparer le repas. Je m’assis à côté d’Alex sur le canapé qui donnait face à la télévision tandis que Thimothée et Lucas s’emparèrent du plus grand. Exténués, les deux piles électriques de la bande ne parlaient plus et on avait comme l’impression qu’ils pourraient s’endormir sur place. Nous décidâmes avec Lucas de laisser les deux cadavres agoniser et nous nous lançâmes dans une « bataille » en attendant les deux « cuistos ».


Alex

15H – Qu’est-ce que j’en ai marre ! Je comprend rien à ce que me raconte Marc en Anglais… Je n’arrêtai pas d’agiter mes jambes sous la table et de jouer avec mon stylo pour me concentrer sur les explications de mon meilleur ami. Quand il me vit décrocher, il me jeta des regards sévères accompagnés d’un coup sur la tête. Cela faisait plus d’une heure que nous étions en train de travailler sur une traduction d’anglais et j’avais bien besoin d’une pause ou d’un remontant. Je jetai alors un regard à Matt qui lui aidait Victor en Espagnol et lui fis des signes d’appel à l’aide. Il croisa mon regard mais au lieu de me sourire, je le vis agité. J’essayai de comprendre ses signes quand je reçus une nouvelle fois un coup sur la tête.

« Aïe ! m’écriai-je indigné.

Marc me regardait désespéré.

— J’ai besoin d’une pause, le suppliai-je. Mon cerveau n’arrive plus à rien faire, protestai-je.

Il me scruta de ses petits yeux perçants et son regard se porta sur son deuxième élève qui ressemblait lui aussi à un zombie.

— Très bien, je vous laisse une demi-heure, mais après je vous préviens, si vous faites mine de tourner la tête je vous mets dehors ! » nous fit-il savoir.

J’acquiesçai de la tête et fermai mon stylo que j’abandonnai très rapidement. En attendant que Matt eut fini avec Victor, j’observai amusé Thimothée pendu au cou de Lucas. Il devait sans doute évacuer toute la fatigue des révisions et allait bientôt le titiller pour son plus grand plaisir. Marc, exténué par son rôle de professeur, s’allongea sur le canapé et ferma les yeux. Je devais l’avouer mais nous avoir comme élèves particuliers était un grand défi à relever. Je me promis de lui acheter des chocolats pour le remercier de nous avoir consacré son samedi aprem. Une envie pressante me gagna et je me dirigeai alors vers la salle de bain qui se trouvait au premier étage.

Quand je dus sortir, le visage de Matt m’apparut derrière la porte coulissante. Dans un élan, j’attrapai alors son bras et l’attirai à moi de toutes mes forces. Je fermai d’une main la porte et le déposai délicatement contre celle-ci après l’avoir fermée à clés. Il semblait un peu pris au dépourvu mais se ressaisit rapidement tout en plongeant ses magnifiques yeux marrons dans mes yeux noisettes. Cette cession de révisions m’avait épuisé et je venais de trouver une manière de recharger mon énergie. J’avais tellement été frustré de ne pas pouvoir le serrer dans mes bras ce matin ni pouvoir l’embrasser que j’allais profiter de cet espace clos pour le faire. J’approchai alors délicatement mes lèvres des siennes et pénétrai son antre de manière sensuelle. Je fermai alors les yeux et me concentrai sur la recherche de sa langue que je trouvais assez rapidement. Elles se mirent à danser au rythme de nos battements de coeur et ne voulaient plus se lâcher. Je profitai alors de cette danse endiablée pour passer une main sous ses habits et gagner un de ses tétons. Il frémit quand il sentit mes doigts froids sur sa peau et se cambra quand j’atteignis ma cible. Je savourai alors toutes ses douces réactions qui me faisaient parfaitement comprendre qu’il en désirait plus et rendis mes mouvements de langue plus impétueux. Je relâchai alors ses lèvres et m’attaquai à sa zone sensible. Ma langue se déplaça sur son lobe quand ma main attaqua son autre téton. Il attendait mon toucher depuis longtemps car il ne put retenir un gémissement de plaisir qui m’excita intensément. Je couvris alors sa bouche avec ma main pour le faire taire et souris à pleine dents alors que mes douces tortures le rendaient de plus en plus « addict » à mes touchers. J’aspirai à explorer son entre-jambe mais ce n’étais ni le lieu ni l’heure pour le faire. Je dus m’arrêter et scellai notre plaisir d’un baiser de chasteté sur son front.

« Je vais m’arrêter là, lui susurrai-je au creux de l’oreille, car sinon on va être incapables de rejoindre les autres, énonçai-je avec une voix mielleuse.

Il frissonna et acquiesça d’un signe de la tête. Je le relâchai et lui arrangeai ses vêtements.

— Je te conseille de te passer de l’eau sur le visage et d’attendre que tes joues retrouvent leur couleur naturelle, le prévins-je amusé. Sinon, les autres vont vite deviner ce que nous faisions dans les toilettes. »

Embarrassé, il me poussa hors de la salle de bain et ferma la porte derrière lui. J’explosai alors de rire et rejoignis les autres en bas. Je me jetai alors dans un canapé et fis mine de donner des coups à mon voisin.

« Qu’est-ce que t’as foutu pour retrouver une telle énergie ? me demanda interloqué Thimothée.

— Tu veux savoir ? le narguai-je, tel un gamin de cinq ans.

Malgré sa faible condition suite à nos heures de travail, ses yeux s’illuminèrent, attendant que je lui donne l’antidote pour lutter contre sa fatigue et nervosité.

— C’est un secret » répondis-je d’un ton mystérieux.

Irrité par ma réponse, il m’assaillit de petits coups et je les parai comme je le pouvais. Marc nous sortit de notre jeu et nous regagnâmes les révisions pour la dernière ligne droite.

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