Chapitre 22 : Un anniversaire bien mérité

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Alex

10H – La sonnerie retentit bruyamment et je me précipitai comme la plupart des élèves devant le tableau d’affichage qui allait dans quelques minutes nous révéler notre destinée pour ce samedi. Quand nous atteignîmes la cour de récréation, des milliers d’élèves se lamentaient ou se réjouissaient de leurs résultats. Je repérai Lucas, Victor et Thimothée qui attendait dans un coin et les rejoignis avec Marc.

« Alors ? demandai-je inquiet.

— On attend que les autres élèves se poussent, affirma Lucas, guilleret.

— Tu vas juste regarder ton classement non ? » soulignai-je irrité.

Il haussa les épaules moqueur et je me tournai vers Thimothée qui avait posé son front contre un poteau et semblait réciter une prière. J’explosai de rire malgré la situation dans laquelle je me trouvais mais revins rapidement à la réalité quand la foule se dispersa. J’attrapai l’épaule de Thimothée et nous nous approchâmes des résultats. Les trois autres nous suivirent amusés et parièrent sur nos résultats. Encore un mètre. Avec Thimothée, nous nous approchâmes de la feuille qui scellait le destin de ceux qui iraient en rattrapage et commençâmes à lire les noms qui s’y trouvaient. Il y en avait à peine une quinzaine par niveau et je suffoquai quand mon nom apparut :

Lecomte Alex, Terminale 3, 363/700

Rattrapages en : Mathématiques : 28/100 et Anglais : 21/100

Je déglutis et soupirai. Bon, je n’avais que deux matières à rattraper, cela devrait donc m’occuper seulement la matinée. L’anniversaire de Matt tombait samedi et je voulais le fêter dignement. Avec ces rattrapages, j’allais avoir très peu de temps pour tout préparer à temps, en plus mes parents n’étaient pas là ce samedi du coup, j’avais tout prévu. J’entendis un bruit sourd et découvris Thimothée assis par terre. Lucas l’avait rejoint et était accroupi à côté de lui pour le rassurer. Marc et Victor apparurent dans mon champ de vision et leurs yeux balayèrent la liste de nom. Marc m’adressa une tape dans le dos quand il lut mes résultats.

« Ah, je savais bien que tu irais au rattrapage au vue du sujet, mais tu as augmenté tes résultats depuis le premier examen, releva-t-il sincèrement.

Ces quelques mots me réchauffèrent le coeur et je passai alors mon bras autour de ses épaules.

— Et toi ? demandai-je, revigoré.

Il sourit et fit le signe de la victoire.

— Deuxième ! annonça-t-il fièrement. Par contre, je n’arriverais jamais à battre Pierre Mesange, déplora-t-il.

Nous explosâmes de rire avec Victor qui m’annonça ensuite sa quarante-et-unième place. Je m’approchai alors de la liste des premières, curieux du résultat de Matt qui n’était pas descendu voir ses résultats car il détestait la foule.

— Si tu cherches son résultat, commence par le début des premières » me conseilla Marc, un sourire sur le visage.

Résultats des classes de premières :

1er – Henri Matt, première 5, 700/700

2e – Billier Thomas, première 7, 691/700

Bien que ce n’était pas mes propres résultat, j’éprouvai alors une immense joie. Je lui envoyai un message pour lui demander où il se trouvait et le rejoignis en hâte.

Je poussai alors la porte de la bibliothèque et repérai d’un coup d’oeil Matt assis proche des fenêtres. Je m’avançai et m’assis en face de lui avec douceur en posant ma main sur la sienne. Il me sourit et je jetai un regard furtif vers la documentaliste. Elle était plongée dans ses cartons et paraissaient complètement occupée par son tri.

« Approche-toi, lui chuchotai-je.

Il avança son visage intrigué tandis que j’attrapai le livre qui se trouvait sur la table. Quand son visage fut assez proche, je lui déposai un tendre baiser et nous cachai avec l’aide du livre. Ses yeux s’écarquillèrent et il recula sa tête assez précipitamment tout en jetant un regard à Madame Blanche qui n’avait, à mon avis, rien vu. Je ris gentiment et reposai le livre à sa place.

— Félicitation pour ta première place, dis-je affectueusement.

— Merci, répondit-il embarrassé. Et tes résultats ? demanda-t-il avec précautions.

— Je dois repasser les mathématiques et l’anglais, comme je le pensais, répondis-je calmement.

Il réfléchit et se mordit la lèvre inférieure. Je voyais très bien qu’il voulait me rassurer et cela me suffisait.

— C’est pas un drame, le rassurai-je. Et puis si ça t’embête autant, réserve-moi ton samedi après-midi » déclarai-je.

Il ne sembla pas comprendre pourquoi je voulais absolument qu’il me réserve son samedi aprem mais il accepta avec joie. Il m’avertit cependant qu’il devait rentrer pour 19H et j’imaginai facilement qu’il allait fêter son anniversaire avec son père le soir.

***

12H – Je rendis ma copie au prof d’anglais qui la valida et sortis en courant suivi de Thimothée. Je le laissai devant la grille du lycée et pris la direction de la maison. Je m’arrêtai au supermarché pour acheter les quelques ingrédients nécessaires pour mon repas et filai à toutes allures. J’avais donné rendez-vous à Matt à 14H chez moi et je ne voulais pas l’accueillir alors que j’avais la tête encore dans les fourneaux. N’ayant pas beaucoup de temps, j’avais opté sur un repas fait maison et un gâteau acheté chez un pâtissier. Une fois rentré, je me mis à la cuisine et une fois que j’eus mis au four les lasagnes, je montai alors me doucher avant qu’il ne sonne.

Il arriva pile poil à l’heure et je l’accueillis en fanfare. Il parut un peu surpris et gêné mais sourit face à cette drôle de situation. Je l’invitai alors à me suivre et il s’assit tandis que je sortais le plat du four. Ses yeux scintillèrent à la vue du plat et je reçus même des applaudissements chaleureux. Ma mère m’avait appris à les faire cette année, et j’avoue que c’était la première fois que j’en faisais pour une autre personne. De ce fait, j’étais pas mal stressé quant à savoir si il allait les apprécier et si elles étaient mangeables. Mais, je voulais cuisiner pour lui et m’étais donc lancé dans ce défi à relever. Il se faisait tard et nous étions affamés. Nous prîmes place et commençâmes à manger. Soucieux, je ne l’avais pas quitté des yeux pendant sa première bouchée. Il souffla dessus et avala les lasagnes que j’avais préparées avec amour et attention.

« C’est super bon, me dit-il émerveillé.

— Oh ce n’est pas si exceptionnel, répondis-je gêné alors que j’avais stressé pendant toute la préparation.

— Tu es un vrai chef ! affirma-t-il, ce qui me donna du baume au coeur.

— Merci, content que ça te plaise » avouai-je ravi.

Il me sourit et nous nous jetâmes sur le plat. Nous étions en pleine croissance et avions terminé le plat destiné pour quatre personnes. Nous décidâmes de faire une pause car il nous avait bien rempli et nous nous rendîmes dans ma chambre. Il s’agissait de trouver une activité pour nous aider à digérer et je décidai alors de le taquiner puisqu’il agissait maladroitement depuis que nous étions entrés dans la chambre. Je devinai facilement à quoi il pensait ; nous étions seuls à la maison, dans ma chambre et je lui avais promis la dernière fois que j’irais jusqu’au bout si on venait à se retrouver dans une même situation. Le voir autant crispé m’amusait mais en même temps, je voulais qu’il se sente bien. Je proposai alors de jouer à un jeu qui ferait monter la température mais qui en même temps permettrait d’aller en douceur : le Strip poker.

« On y joue comment ? Ce sont les mêmes règles que le poker auquel on a joué chez le cousin de Marc ? demanda-t-il innocemment.

Je ne pus m’empêcher de rire et de lui caresser la tête devant tant de candeur.

— Je vais t’expliquer alors les règles, ça se joue comme le poker mais au lieu de parier des jetons, celui qui perd doit enlever un vêtement.

Il faillit s’étrangler en comprenant l’enjeu mais retrouva son calme assez rapidement.

— Ok » me répondit-il, une lueur de défi semblait s’être allumée dans ses yeux.

Je lui déposai alors un baiser sur les lèvres et allai chercher le jeu. Il fallait bien l’avouer, contrairement au poker classique, le Strip poker était un jeu basé exclusivement sur la chance. Vous étiez obligés de jouer vos cartes et le perdant était obligé d’enlever un vêtement. C’est donc dans l’euphorie et le coeur battant que nous commençâmes notre partie. Matt emporta la première manche et ne put détacher son regard de mon torse quand j’enlevai mon polo.

— Concentre-toi sur le jeu » le taquinai-je amusé.

Il vira rouge et mélangea les cartes pour les distribuer pour la deuxième manche. Je m’amusai à le voir paniqué, gêné mais en même temps impatient sur la suite qui se profilait à l’horizon. Je m’émerveillai moi aussi quand il retira son haut, voulant lui retirer ses quelques affaires, mais me retins, désireux de contempler ses réactions à chaque perte. Il ne faillit pas longtemps pour que nous nous retrouvâmes tous les deux en caleçon. Espiègle, je lui jetai un regard intense et savourai sa réaction innocente. Il essaya de soutenir mon regard impudique mais échoua assez rapidement. Je distribuai alors les dernières cartes qui allaient sceller notre destin. Un dix de carreaux, une dame de coeur, un neuf de carreaux, un cinq de trèfle et un cinq de pique constituaient le tapis. Je souris devant mon brelan de cinq et abattis une première carte le deux de pique. Matt tremblant déposa son valet de coeur. Le voir trembler ainsi me donnait vaguement une idée de la deuxième carte qu’il pouvait posséder. Je retournai alors mon cinq de coeur et fis le signe de la victoire. Soudain, son visage se transforma et il sourit maladroitement tout en me révélant sa dernière carte : un sept de trèfle. Mes yeux s’écarquillèrent et je le regardai d’un regard contrarié. Il éclata de rire et découvrit une magnifique rangée de dents. C’est avec désespoir que je me retrouvai alors en tenue d’Adam et d’Eve avant lui. Il détourna les yeux, embarrassé et je profitai alors de cet instant pour le faire basculer gentiment sur le lit. D’une main, je poussai les cartes hors du lit et l’embrassai passionnément. Depuis le weekend au parc d’attraction, j’avais étudié le sexe entre hommes à travers des vidéos et quelques articles sur internet, d’ailleurs mes parents pourraient avoir une crise cardiaque si ils tombaient dessus, et cette occasion était trop belle pour ne pas en profiter. D’ailleurs, le fait qu’il ne refuse pas le Strip Poker, signifiait que lui aussi s’était préparé à cette éventualité et cela m’excitait encore plus. Tout en l’embrassant, je retirai sensuellement le dernier tissu qui retenait emprisonné son sexe et commençai mes caresses.


Matt

« Ça va ? me demanda-t-il soucieux.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Le plaisir avait été réel mais la douleur que je ressentais une fois l’acte terminé me laissait pour mort. J’essayai de le rassurer mais mon visage exprimait une telle douleur que ça m’était impossible de lui mentir.

— Viens par là, me proposa-t-il en ouvrant grand ses bras.

Je m’y réfugiai et m’abandonnai alors à sa chaleur. Les battements réguliers de son coeur m’apaisaient et ses bras me firent oublier un moment la douleur. Nous restâmes un moment collés et une fois que j’eus moins mal, il recommença à m’embrasser et à me caresser.

— Je ne pense pas pouvoir repartir pour un second round, suppliai-je d’une petite voix craintive.

— Je sais mais je voulais encore sentir les parcelles de ta peau nue, souligna-t-il enjoué.

Ses caresses et ses coups de langue me firent retomber en extase et je ne pus retenir un doux gémissement. Il rigola et vint déposer un baiser sur mon front.

— Je vais m’arrêter là car sinon je ne vais pas pouvoir me retenir, me confia-t-il doucement.

Je me figeai et il s’allongea à mes côtés, heureux.

— On va prendre une douche ? me demanda-t-il, insouciant. Et ensuite, on ira manger ton gâteau d’anniversaire » me dit-il excité par la suite du programme.

J’acquiesçai énergiquement et nous partîmes ensemble à la douche. J’étais encore un peu gêné de me montrer nu devant lui malgré la partie de jambes en l’air que nous venions d’avoir, mais je pris sur moi. Dos à dos, nous nous lavâmes et nous nous aidâmes pour les endroits difficiles à atteindre. Nous rîmes de ce moment commun et sortîmes après de longues minutes à nous embrasser. La chambre était remplie de nos vêtements et ce fut une vraie chasse au trésor pour les retrouver. Une fois habillés de la tête aux pieds, nous nous dirigeâmes vers le salon et je m’assis dans le canapé en l’attendant. Avant de revenir, il éteignit les lumières et apporta le gâteau en chantant la chanson « Joyeux anniversaire ». Heureusement que nous n’étions que tous les deux car sinon j’aurais été mort de honte. Je n’avais tellement pas l’habitude de ces petits moments de joie que je ne savais plus où me mettre. Il déposa le gâteau et je dus souffler les bougies après qu’il ait immortalisé le moment. Une larme apparut dans le coin de mes yeux et je me jetai alors dans ses bras pour le remercier.

« Je ne sais pas faire de gâteau donc j’ai préféré en acheter un, m’avoua-t-il.

— C’est déjà formidable que tu m’aies prévu un gâteau, répondis-je tout émoustillé.

Il sourit devant ma joie et me pinça doucement les joues.

— Allez on mange et nos exercices m’ont donné faim », annonça-t-il satisfait.

Il coupa le gâteau et me servit une part. Décidément, je le trouvais trop bien pour moi. Tout en dégustant le gâteau, je lui jetai des regards indiscrets amoureux. Il se sentit gêné d’être observé aussi intensément et me demanda de détourner les yeux plus d’une fois. Je ris et me concentrai alors sur ma dégustation. Une fois fini, je rangeai et fis la vaisselle tandis qu’il alla chercher quelque chose dans sa chambre. Il en revint quelques minutes plus tard et me demanda de fermer les yeux. J’obéis et attendis immobile. Quelque chose de froid rencontra la peau nue de mon poignet et j’ouvris alors les yeux pour y découvrir un bracelet en cuir. C’était un simple bracelet en cuir, mais recevoir un tel cadeau signifiait beaucoup pour moi. Sous le coup de l’émotion, je ne pus retenir mes larmes.

« Joyeux anniversaire, me souhaita-t-il radieux.

— Merci ! » répondis-je touché.

Comme réponse, il m’embrassa passionnément et je dus m’appuyer contre l’évier pour ne pas tomber.

***

19H - La journée avait été parfaite et je rentrais chez moi enchanté et les yeux remplis d’étoiles.

« Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ? sonda une voix grave provenant de derrière moi.

Je me retournai et vis mon père, l’air sévère. Je me figeai et mon sourire disparut aussi vite qu’il était apparu. Il était rentré plus tôt de son travail et me toisait depuis le bout du couloir. Je le saluai et attendis qu’il entre dans l’appartement pour lui emboîter le pas. Il s’avachit dans le canapé et m’ordonna de lui apporter une bière, ce que je fis sans discuter. J’allais gagner ma chambre quand il m’attrapa sauvagement par les cheveux. Je ne pus réprimer un cri sous la violence de son acte.

— Tu sais quel jour on est ? tonitrua-t-il.

— Le 7 mars, répondis-je affolé et inquiet par son air grave.

— Tout juste ! vociféra-t-il. Ce maudit jour où tu es né ! s’égosilla-t-il.

Il me balança à l’autre bout de la pièce et ma tête rencontra le mur du salon. Le coup avait été particulièrement violent que j’en fus étourdi.

— Tu n’aurais jamais dû n… ! »

Plusieurs coups dans le ventre et au visage me laissèrent pour mort et je perdis connaissance sans comprendre la fin de sa phrase.

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