Chapitre 15 : Je suis désolé Juliette

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Alex

7H – J’éteignis mon réveil avec douceur et m’assis lentement, puis m’étirai tranquillement. Je n’avais presque pas dormi de la nuit mais je m’en fichais pas mal car en ce vendredi matin, j‘étais tout simplement heureux. Les problèmes des derniers jours s’étaient envolés grâce à la journée d’hier et j’avais passé la nuit à penser à lui et à cet instant où il m’avait bien fait comprendre ses sentiments. Il était vrai que je n’avais rien calculé. J’avais juste cherché à comprendre pourquoi il aimait tant m’éviter et dans le coup de l’action j’avais révélé mes plus profonds sentiments. Jusqu’au parc, je n’avais même pas imaginer qu’il puisse m’embrasser et son action m’avait fait perdre tous mes moyens.

Je réalisai soudainement que mes joues étaient devenues rouges et sautai hors du lit pour enfouir ma tête sous une douche glacée. Je frémis quand l’eau rencontra ma peau mais commençai à me frotter frénétiquement. Une fois lavé, j’ouvris mon armoire et soupirai. Je rencontrai pour la première fois un soucis vestimentaire. Je choisis un polo que je reposai de suite puis en sortis un autre pour le ranger. Je passai ma main dans mes cheveux et les frottai, comme si le fait de le faire allait me dire comment m’habiller. Après avoir passé trente bonnes minutes devant mon armoire, j’attrapai un simple polo et un simple jean qui me donnait l’air classe mais pas trop sophistiqué et m’habillai en hâte. Je ne voulais pas qu’il pense que je me sois habillé pour lui mais en même temps je ne voulais pas qu’il me dise que cela ne m’allait pas. J’agitai la tête pour oublier ce tracas et sortis de ma chambre rejoindre mes parents pour le petit-déjeuner.

Ma mère m’accueillit, comme à son habitude, avec un grand sourire et déposa devant moi une tasse de café. Mon père agita la main derrière son journal, me fixa et se mit à sourire.

« Tu as reçu de bonnes nouvelles, mon chéri ? osa-t-elle me demander.

Je faillis renverser mon café, cela se voyait autant ? pensai-je. Quelle tête pouvai-je bien tirer pour qu’ils m’aient démasqué.

— Plutôt bonnes oui, répondis-je avec un grand sourire.

Elle accueillit ma réponse avec un grand sourire et ébouriffa le haut de ma tête.

— Je suis bien contente de l’entendre car tu m’as pas mal inquiétée il y a quelques jours. »

Je lui répondis en dessinant un sourire énigmatique sur mon visage et terminai mon petit-déjeuner.

***

« Oh tu as meilleure mine dis-moi, fit remarquer Marc d’un air narquois.

Je fis la grimace et lui envoyai un petit coup dans les côtes. Il éclata de rire et me renvoya mon coup.

— Tiens monsieur je jette mes affaires pour rattraper l’élu de mon coeur, me sortit-il d’un air mesquin en me tendant mon sac que je passai sur mes épaules.

— Merci ! répondis-je en évitant de le regarder dans les yeux.

— Alors ? » me demanda-t-il impatient.

— Si tu avais été présent hier soir, j’aurais pu tout te raconter, dis-je d’un ton assez mystérieux.

Il me lança un regard désespéré et me fit savoir de par son regard qu’il fallait que je lui raconte tout, sans omettre aucun détail. Je montai en selle et l’invitai à faire de même. Je lui racontai alors les news tout le long du chemin et il m’écoutait silencieusement sans m’interrompre ni ne faisait de remarques déplacées. Une fois que j’eus fini de lui raconter mon épopée amoureuse, il m’exposa son point de vue :

— En tout cas, je suis content pour toi, me confia-t-il. Mais bon, je ne m’attendais pas du tout à ce que mon meilleur ami aime les hommes, me lança-t-il de manière ingénue au visage.

Je haussai les épaules et lui fis un clin d’oeil qui faillit le faire tomber de son vélo. Il se rattrapa in extremis et éclata de rire.

— Je suppose que tu n’en as pas encore parlé à Juliette ? déclara-t-il sérieusement.

Je me tus un petit moment. Il était vrai qu’avec tous ces rebondissements je n’avais pas du tout pensé à ce que j’allais bien pouvoir dire à ma petite amie.

— Me dit pas que tu vas jouer sur les deux tableaux ? me demanda-t-il inquiet.

— Je n’y ai pas encore réfléchi » confiai-je d’un ton pas très rassuré.

Marc souffla de dépit et m’avertit d’éclaircir la situation assez vite car sinon quelqu’un allait pleurer. Je voulus l’interroger un peu plus, mais nous arrivâmes au lycée. Je rangeai mon vélo et allai me diriger vers le portail lorsque des mains me cachèrent les yeux par derrière. Je devinai sans difficulté à qui elles appartenaient et mon sang se glaça sous le coup de l’émotion.

— Juliette tu peux me libérer s’il te plait ? la suppliai-je.

Elle me relâcha tendrement et me déposa un baiser sur la joue droite. Marc me fit les gros yeux et je détournai les yeux comme un coupable pris sur le fait. Elle ne remarqua pas notre jeu de regards et s’accrocha à mon bras. Les pensées se bousculèrent dans ma tête. Je ne savais pas du tout quoi faire. Je n’allais pas la rejeter devant tout le monde alors que tout le lycée pensait que l’on sortait ensemble. Je décidai alors de tout lui expliquer ce soir quand on rentrerait ensemble. Je soufflai discrètement et ne rejetai alors pas son bras et je me dirigeai avec elle et Marc en direction du portail. Soudain, je m’arrêtai paniqué. Matt me regardait avec ses yeux fixés sur le bras que tenait Juliette. Il nous salua de loin, le regard fuyant, et disparut dans la foule de lycéens qui se hâtaient pour ne pas arriver en retard. Marc me lança un regard qui semblait signifier « je te l’avais dit » et nous prîmes la direction de notre classe après avoir laissé Juliette partir vers la sienne. Jusqu’à la classe, je poussai de longs soupirs, m’arrêtant puis repartant. Marc m’entoura l’épaule de son bras :

— Tu as intérêt à t’expliquer, sinon, tu vas le perdre » me murmura-t-il.

Je le savais très bien, je décidai alors de le chercher pendant la récréation mais je ne pus le trouver.

***

12H - Je dégringolai la pente qui menait au potager, essoufflé. Il me fallait absolument discuter avec lui. Je vis une silhouette debout face au potager, un sac à ses pieds. Elle semblait regarder au loin, le regard dans le vide. Je m’approchai doucement pour ne pas le brusquer mais mon pied craqua une branche qui fit se retourner Matt. Lorsqu’il me vit, il sembla aux premiers abords surpris puis un sourire se dessina sur son beau visage et il me fit signe de m’approcher :

« Qu’est-ce que tu reg… commençai-je.

Il posa un doigt sur ses lèvres pour me faire signe de me taire et me montra un étrange spectacle d’un signe de la tête. À quelques mètres de lui, une mésange boréale était en train de se nourrir dans une mangeoire en bois construite par le jardinier. Nous regardâmes bien ce spectacle pendant de grosses minutes. Soudain, mon nez me chatouilla et j’éternuai sans pouvoir me retenir. L’oiseau prit peur et s’envola sans demander son reste. Matt se tourna vers moi et éclata de rire. Puis, nous rejoignîmes le banc placé sous la cabane qui semblait garder le potager. Étrangement, il n’y avait aucune gêne dans son comportement et je me demandai presque si je n’avais pas rêvé le moment devant le portail. Mon ventre faisait des bruits horribles ce qui le fit rire et il sortit de son sac, non pas un bento, mais deux. Intrigué, je suivais le moindre de ses mouvements. Il ouvrit les deux boites et m’en tendit une.

— C’est pour moi ? demandai-je excité.

— J’en ai trop fait ce matin, me répondit-il innocemment en haussant les épaules mais il ne pouvait pas cacher le rouge de ses oreilles.

Heureux, j’acceptai grandement la nourriture et le remerciai d’un baiser sur la joue qui le fit sursauter. Je ne pus m’empêcher de rire et nous commençâmes à manger.

— Au fait, c’est décidé, je vais rompre avec Juliette, annonçai-je sans prévenir.

Sous le coup de la surprise, il faillit recracher la nourriture qu’il venait de mettre à sa bouche.

— Tu peux répéter ? me demanda-t-il sous le coup de la panique.

Je pris un ton sérieux et lui annonçai de nouveau que j’allais rompre avec Juliette. Il posa son bento à côté de lui et il m’écouta plus sérieusement.

— C’est à cause d’hier ? me demanda-t-il d’un air paniqué.

— Oui et non, dis-je d’un ton mystérieux.

Je continuai en voyant son air perplexe.

— Disons que ça a bien aidé, lui dis-je en plongeant mes yeux dans les siens, ce qui lui fit baisser les siens. Je dois avouer que je ne savais pas où est-ce que j’en étais avant hier mais maintenant que je le sais je suis décidé à tout faire pour que tu me dises de vive voix que tu m’aimes.

Mes explications semblaient atteindre leur cible car je le vis rougir jusqu’aux oreilles. Je continuai alors.

— Et puis, je ne suis pas le genre de mec à poursuivre deux personnes, si tu vois ce que je veux dire, murmurai-je avec un regard sérieux.

Je m’étais rapproché de lui et avais posé ma main sur la sienne. Il ne retira pas sa main mais semblait réfléchir à toute vitesse. J’adorais détailler tous les traits de son visage. Si je n’y avais pas fait attention, je l’aurais pris pour une personne froide mais son visage reflétait beaucoup d’expressions mais elles étaient souvent éphémères et je pouvais facilement ne pas les remarquer.

— Tu es prêt à annoncer à tout le monde que tu aimes un homme ? me posa-t-il la question sérieusement.

— Pour tout te dire, je n’y ai pas encore pensé. Pour le moment, je veux juste mettre au clair mes sentiments pour toi et donc je pense qu’il est important que je rompe avec Juliette car si on commence à se fréquenter et que je suis toujours avec elle, ce serait comme te tromper et je sais que je ne me pardonnerais pas un tel comportement.

Pendant toute mon explication, je scrutai son visage pour attraper la moindre de ses réactions. Apparemment il n’était pas contre mais quelque chose le chiffonnait.

— Pour le moment on en fait notre secret ? » proposai-je en le lui chuchotant dans l’oreille.

Il frémit quand il sentit mon souffle sur son oreille et acquiesça. Il avait retrouvé un sourire ingénu et je ne pus m’empêcher de déposer tendrement sur ses lèvres un baiser. Il ne se déroba pas et vint ensuite poser sa tête sur mon épaule. Nous discutâmes de tout et de rien attendant la fin de la pause de midi. Cet endroit était comme notre lieu secret et nous n’allions pas le divulguer à quiconque.

***

16H – Bien que j’avais pris ma décision, je n’étais pourtant pas très confiant. Aidé de Marc, j’avais passé mon après-midi à chercher un moyen de repousser Juliette sans avoir à révéler ma relation avec Matt. La sonnerie me fit paniquer, je devais à présent la rejoindre et je n’avais toujours pas de bonnes idées. Marc m’encouragea, le bras sur mon épaule. De toute façon, je n’avais pas le choix et je ne pouvais plus reculer vu que j’en avais fait la promesse à celui qui comptait pour moi. Je pris une grande inspiration et me dirigeai vers les classes de première. Lorsqu’elle me vit, elle agita joyeusement les mains. J’avais l’impression que je venais de recevoir un coup de poignard dans le coeur. Elle attrapa ses affaires, salua ses amies et me rejoignit, un sourire sur le visage. Je ne pus soutenir son regard et préférai détourner la tête. Nous sortîmes du lycée et atteignîmes notre parc. Ce que j’allais bientôt lui révéler me fendait le coeur alors qu’elle arborait son plus beau sourire.

« Ça fait longtemps que nous n’étions pas sortis ensembles, annonça-t-elle.

— Oui… répondis-je machinalement.

Au ton de ma réponse, elle me dévisagea et son regard devint grave. Nous nous regardâmes dans les yeux sans pouvoir bouger. Elle s’approcha de moi avec prudence et avança sa main vers mon visage que je rejetai d’un revers de la main. Ses yeux ne riaient plus et sa voix commençait à trembler.

— Quelque chose ne va pas Alex ? demanda-t-elle inquiète.

Le sort en était jeté, je ne pouvais plus reculer.

— Juliette séparons nous ! dis-je d’un ton assez froid.

Ses yeux s’écarquillèrent et elle se mordit la lèvre inférieure sous le coup de la surprise. Mes mots venaient de la geler sur place. Elle ressemblait à ces poupées en porcelaine avec de grands yeux. Étrangement, ma voix ne tremblait pas et j’arborais un air assez grave.

— Pourquoi ? me demanda-t-elle en tremblant. J’ai fait quelque chose de mal ? Je peux le corriger si tu me donnes le temps, paniqua-t-elle.

— Ce n’est pas quelque chose que tu peux corriger, dis-je d’un ton assez dur. Je ne t’aime pas tout simplement.

J’avais lâché ses derniers mots sans un regard pour elle. Ses yeux se remplirent de larmes et elle s’accrocha à mon bras comme si ça allait me retenir. Je me défis de sa prise et regardai ses jambes lâcher sous le coup de l’émotion. Je me méprisai pour lui faire subir tout ça mais j’étais bien obligé, je ne l’aimais pas, je ne l’avais jamais aimé comme elle pouvait m’aimer et il fallait que cette mascarade cesse.

— Donne moi une nouvelle chance, je te jure que je vais m’améliorer, sanglota-t-elle.

Je m’accroupis à ses côtés et lui balançai les pires mots que j’avais en réserve.

— Je ne t’ai jamais aimée, lui appris-je d’un ton cinglant. Je ne faisais que jouer avec toi ! dis-je d’un ton moqueur.

Mes dernières paroles eurent raison de moi, elle attrapa son sac d’un coup et me le lança au visage. Malgré le fait que sa force ne pouvait être comparée avec celle d’un garçon, j’étais assez proche pour me retrouver projeté au sol. Ma joue chauffait mais je l’avais bien mérité. Elle se mit debout et me traita de connard puis partit en pleurs. Je restai un long moment étendu au sol, le regard posé sur les quelques nuages qui semblaient danser dans le ciel de décembre. Soudain, je sentis quelque chose de froid sur ma joue endolorie. Matt se tenait accroupi auprès de moi et avait appliqué une poche de glace contre ma joue.

— Merci, dis-je pas trop fier par mon récent comportement.

— Ça fait mal ? me demanda-t-il inquiet.

— C’est ma punition pour avoir été aussi odieux avec elle, acceptai-je d’une mince voix.

Matt semblait embêté et je le rassurai en lui ébouriffant les cheveux. Je m’assis doucement et lui fis face. J’attrapai sa nuque et posai mon front contre le sien en fermant les yeux.

— À présent, je n’appartiens plus qu’à toi, murmurai-je malicieusement.

Il me répondit en riant et nous restâmes un moment dans cette position. Mais au bout d’un moment, nos nuques tirèrent et nous nous éloignâmes sans nous quitter des yeux.

— Ah toutes ces émotions m’ont crevé, annonçai-je d’une voix.

Je m’étirai et nous nous relevâmes car il fallait avouer les sols en hiver étaient plutôt froids. J’attrapai mon portable et vérifiai en un coup d’oeil l’horaire qui s’affichait sur mon écran. Il était quasiment 17H. Je soupirai car il était trop tard pour organiser de suite une sortie et trop tôt pour se quitter. En même temps c’était le début du week end, mais nous n’avions, aucun des deux, prévenu nos familles. Il fallait que je l’accepte, c’était râpé pour ce soir mais sûrement pas pour ce samedi.

— Tu as prévu quoi pour demain ? demandai-je innocemment, bien que j’espérais obtenir une certaine réponse.

Il réfléchit longuement, il semblait hésiter ce qui me blessa mais sa réponse me fit oublier tout le reste.

— Pas grand-chose. Tu veux faire quelques chose de spécial ? me demanda-t-il.

— Et si on en profitait pour se faire une sortie, proposai-je d’une voix excitée.

Devant mon attitude, il se mit à éclater de rire et acquiesça. Mes yeux s’illuminèrent et je mimai un signe de victoire. Me rappelant qu’il ne sortait presque jamais, je lui proposai un programme que j’affectionnais :

— On pourrait aller se faire un bowling et on irait manger quelque part le soir, qu’en dis-tu ?

— Je n’y ai jamais joué, m’avoua-t-il gêné.

— Eh bien dans ce cas ça sera l’occasion, je t’apprendrai » expliquai-je avec enthousiasme.

Il valida d’un signe de la tête et je le serrai alors dans mes bras. Au moment de nous séparer, je déposai un baiser maladroit sur ses lèvres et le suivis des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse de mon champ de vision.


Matt

18H30 – Arrivé en bas de l’appartement, je pris une profonde inspiration et effaçai toute trace de bonheur de mon visage. Je ne voulais pas que mon père devine ma relation avec Alex sinon j’étais bon pour l’hôpital, pensai-je. Après avoir vérifié de nouveau mon visage dans la vitre d’une voiture, je montai avec assurance les marches qui donnaient à mon domicile. J’ouvris la porte et constatai que mon père n’était pas à la maison. Ce qui signifiait souvent qu’il serait présent le samedi matin au moins. Je cachai ma déception et rejoignis ma chambre. Alors que je fermai la porte de ma chambre, j’entendis la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer dans un bruit strident. Les battements de mon coeur s’accéléraient à mesure que j’entendais les pas se rapprocher. J’étais dans un état d’alerte et je sursautai quand la porte s’ouvrit. Je n’avais pas bougé et je me retournai vers mon père qui se tenait dans l’encadrement de la porte. Son regard ne me disait rien qui vaille et je reculai comme pour me protéger. En voyant mon étrange comportement, le visage de mon père se crispa un peu plus :

« Tu rentres bien tard ces derniers temps, dit-il de sa voix angoissante.

Je me raidis et cherchai quelque chose à lui répondre au plus vite pour qu’il ne se doute de rien.

— On a un devoir en groupe à rendre pour lundi, dis-je d’une voix calme.

Il m’analysa de la tête aux pieds et sembla un peu convaincu par mon explication.

— J’ai rendez-vous avec les autres demain après-midi… » ajoutai-je, essayant de contrôler les tremblements dans ma voix.

Il fronça le sourcil et me lança un regard qui voulait dire « fais ce que tu veux, je m’en fous ». Puis, il tourna les talons et claqua la porte de ma chambre. Je fixai encore l’endroit où mon père se trouvait il y a un instant et soufflai pour me débarrasser de la peur que j’avais ressentie. Quoi, c’était tout ? me demandai-je. Enfin, je ne voulais pas lui donner une raison supplémentaire pour passer sa colère sur moi. L’épisode de la douche était encore bien présent dans ma mémoire et rien que d’y penser me donnait la nausée. Je jetai mon sac sur mon bureau et m’assis par terre, le dos contre mon lit. Je savais que mon père pouvait exploser à tout moment mais j’espérais qu’il le fasse après demain afin que je puisse passer une bonne journée sans m’inquiéter. Après m’être reposé un bon moment, je me levai pour aller préparer le repas, croisant les doigts pour que la soirée se passe dans le calme absolu.

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