20. L’audition de Virgile Corman I

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16 février 2014, Commissariat Central de Police de Saint-Nazaire

J’ose espérer, mon cher Costa, que votre piste est solide...

Le commandant Sorbier interpelle son subordonné en sortant de son bureau. Et poursuit sur sa lancée.

Parce que si vous vous plantez, le procureur ne nous fera pas de cadeau ! Il reste persuadé que cet homicide est l’œuvre de L’Étrangleur...

On ne doit rien laisser au hasard, Commandant, rétorque son interlocuteur. Le contexte conjugal et extra-conjugal dans lequel baignait Madame Hatkins mérite qu’on s’y attarde, d’autant plus que la présence du mari rôdant autour de la demeure familiale des Forquin peu avant l’agression est avérée. Le lieutenant Séverin nous en a apporté la preuve.

Certes, mais ne tirons pas de conclusions hâtives pour autant.

Comptez sur moi, Commandant ! D’ailleurs, je vous prie de m’excuser, seulement je dois rejoindre Séverin dans la salle des auditions pour interroger Virgile Corman, l’amant de la victime.

Allez-y, Costa. Mais cette affaire est on ne peut plus délicate, donc ne me décevez pas !

***

Guillaume, avez-vous proposé quelque chose à boire à Monsieur Corman ?

Oui, Capitaine, et il a décliné.

Costa prend place aux côtés du lieutenant Séverin, face à cet homme qu’a aimé Élodie. Seule une table sépare les enquêteurs de l’auditionné.

Monsieur Corman, vous n’ignorez pas la raison pour laquelle nous vous avons fait venir jusqu’ici…

La stature de l’interrogé en impose et contraste curieusement avec son air abattu, presque hagard.

Je… Je voudrais la voir. Voir Élodie…

Il fixe les deux officiers de ses yeux implorants, semblant sincèrement affecté par son décès.

Eh bien, étant donné que vous ne faites pas partie du cercle familial « officiel », le protocole ne le prévoit pas… énonce froidement le capitaine Costarelli.

S’il vous plaît ! J’ai besoin de la voir. Quand je l’ai appelée et que j’ai vu que mes messages restaient sans réponses, j’ai compris qu’il s’était passé quelque chose. Quelque chose de grave, mais je n'avais aucun autre moyen de la contacter.

La prise de somnifères, d’anxiolytiques ou d’alcool aurait aisément pu expliquer le fait qu’elle ne réponde pas à vos sollicitations ! objecte un Guillaume Séverin au sang-froid sans faille.

D’alcool ? Non, Élodie n’était pas alcoolique ! Il lui arrivait de boire un verre ou deux au cours des repas, oui, comme tout le monde, mais en dehors de ça…

Mais elle était dépressive et insomniaque tout de même, vous confirmez ? insiste Costa.

Oui… Et elle avait de quoi l’être, la pauvre.

C’est-à-dire ?

Son mari, il la battait. Et elle en avait peur.

Elle vous l’a dit ?

Oui…

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