Chapitre 7. SEE

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Nous étions le mardi, le lendemain de ma conversation avec Andie. Voilà une semaine que Wendy avait été enterrée. Le temps me paraissait si long sans elle. Il était environ quatorze heures quand j'entrai dans le salon. Samantha se faisait sévèrement réprimander par ma mère. Au fil de leur conversation, je compris que ma sœur avait gardé le sac d'une de ses amies dans ses affaires, et que le sac en question contenait de la drogue.

- Ce n'est pas moi, expliqua Sam, ses parents allaient fouiller dans ses affaires. Donc j'ai proposé de cacher ce truc quelques temps pour lui rendre service. Mais je ne me drogue pas moi !

En fin de compte, Sam fut privée de sortie pendant deux jours et priée de rendre le sac à son amie. Ma sœur ne put donc pas m'accompagner chez Andie cet après-midi-là. J'y allai seule. Comme la veille, je sonnai, saluai la mère d'Andie et montai dans la chambre de celle-ci.

- Salut Debbie.

- Salut.

- Ça va ?

- Oui et toi ?

- Bien aussi. J'ai rêvé d'elle.

- De qui ?

- Cette fille rousse.

- Elle n'existe pas, Andie.

- Elle s'appelait Jane.

- Et était une hallucination !

Andie voulait me détourner les pensées apparemment. Mais je ne comptais pas la laisser faire. Je me dirigeai vers le télescope et m'assis sur le tabouret. Je posai mon oeil contre l'engin et observai la maison des Brooks. La vue était toujours orientée vers la salon, la pièce toujours aussi parfaite. Me désintéressant de cette partie de la maison, je réorientai le télescope vers l'étage de la villa. Sur la droite, il y avait une fenêtre dont le volet était à demi fermé. Avec l'obscurité qui régnait dans la pièce et l'ouverture peu large par laquelle je pouvais regarder, je ne parvins pas à voir ce qui se trouvait derrière le carreau. À gauche, il y avait une pièce lumineuse. Ça semblait être une chambre. Je n'arrivais pas bien à voir l'intérieur à cause du haut rebord de la fenêtre. J'agrandis la vue au maximum. Mais le maximum était encore loin de me suffire. Je ne pouvais distinguer que les murs blancs avec des posters de groupes de rock, la tête d'un lit et le haut d'une lampe de bureau.

- C'était la chambre de Wendy, m'indiqua Andie.

- Tu connaissais bien Wendy ?

- Non. Pas tant que ça.

- Tu l'aimais bien ?

- Oui. Elle ressemblait beaucoup à Jane.

- Arrête avec cette histoire maintenant !

- Il est quinze heures.

- Et ?

- Regarde dans le salon... Mrs. Brooks va arriver, prendre le vase sur la table, jeter les roses par la fenêtre et en mettre d'autres à la place.

Je regardai dans le télescope et, effectivement, il se passa ce qu'Andie avait prédit.

- Comment tu savais ?

- Elle le fait tous les mardis, à la même heure.

Je regardai de nouveau dans le télescope.

- Andie.

- Oui ?

- Il se passe une chose étrange.

- Quoi ?

- Mrs. Brooks vient de poser un petit coffre sur la table. Elle l'a ouvert. Il est rempli de couteaux, de lames. Il y en a de toutes les formes et de toutes les tailles.

- Ah bon ? Et après, que fait-elle ?

- Elle les nettoie et... les aiguise on dirait.

- Pourquoi est-ce qu'elle les aiguiserait ?

- À mon avis, pas pour couper son rôti !

- Tu insinues que ça lui sert à...

- Ça a peut-être un rapport avec Wendy. Et si elle ne s'était pas ouvert les veines ?

- Tu veux dire que Mrs. Brooks aurait tué sa fille ?

- Je ne sais plus quoi imaginer. Cette villa est un endroit si louche !

- Oui, je trouve aussi.

- Elle a fini. Elle range les armes dans le coffre.

- Et après ?

- Rien. Elle remporte le coffre... Elle revient. Elle s'assoit à table... Elle... elle pleure je crois.

- Elle pleure ?

- Peut-être est-ce la culpabilité...

- C'est possible, si elle a tué sa fille.

Je restai longtemps à regarder pleurer cette femme. C'était un spectacle fascinant. Il était presque seize heures et quart quand je décollai mon ?il du télescope.

- Je vais rentrer. Est-ce que je pourrais rester dormir chez toi demain ?

- Oui, je pense.

Quand je fus rentrée chez moi, je résolus de partager ma découverte avec Samantha. J'entrai dans sa chambre précipitamment.

- Tu pourrais frapper !

- Désolée.

- Alors ? Les nouvelles ?

- Je tiens notre second suspect.

- Qui ça ?

- D'abord, j'ai pensé que cette chère Andie avait quelque chose à voir avec la mort de Wendy. D'ailleurs, en parlant d'Andie, elle continue avec cette fille rousse. Cet après-midi, j'ai découvert que Mrs. Brooks possédait un coffre plein de lames, de couteaux, de... poignards... Enfin tu vois. Donc je me dis que, Wendy ne s'est peut-être pas suicidée.

- Comment ça ?

- Avec un seul coup des lames que j'ai vues, on peut trancher le poignet d'une personne. C'est possible que Mrs. Brooks aie tué Wendy...

La porte de la chambre s'ouvrit et Rebecca entra dans la pièce :

- Vous êtes encore avec cette histoire ?

- Tu nous écoutes ?

- Non, je... Si. Et alors ? Ça change quoi ? Je ne comprends pas votre acharnement à vouloir comprendre le suicide de Wendy !

J'expliquai à Beckie nos soupçons sur Andie et Mrs. Brooks. Et, après tous les détails, elle finit par se laisser convaincre qu'une histoire étrange tournait autour de la mort de Wendy.

- Alors, qu'est-ce que tu vas faire ensuite, Debbie ?

- Demain, je vais filer Mrs. Brooks partout où elle ira. Quand elle rentrera chez elle, j'irai chez Andie et je dormirai là-bas. Quoi que je ne pense pas trop dormir mais plutôt surveiller.

- Surveiller qui ?

- Mrs. Brooks et Andie.

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