Chapitre 1

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Dahut savourait la chaleur des lèvres sur sa peau. Sur sa cuisse. Légères comme les ailes d’un papillon. Les paupières semi-closes, elle scrutait le jeune homme aux cheveux blonds qui la dégustait. Comment s’appelait-il déjà ? Le torse nu d’un second amant maintenait son dos à la verticale. Les mains de ce dernier caressaient sa poitrine. La princesse avança son pubis. Il lui fallait plus. Elle déplaça la bouche sur sa cuisse pour la remonter jusqu’à son intimité.

Lorsque son clitoris entra en contact avec la langue chaude, elle gémit. Le blond s’activa davantage, déclenchant un tremblement dans son corps. Derrière elle, l’autre homme descendit et mordilla ses tétons. Dahut toucha la peau à sa portée, la griffant pour exprimer l’étendue de ses sensations. Un doigt la pénétra. Elle se cambra pour en recevoir plus. Encore !

Un rictus satisfait étira les lèvres de son amant. Elle donna le rythme à cette main capricieuse, l’enfonçant plus loin.

— Toujours aussi pressée, majesté ! ricana le brun qui suçotait sa poitrine.

D’une tape sur l’épaule, elle le fit taire et s’empala de plus belle sur le doigt qui lui procurait du plaisir. Son corps entier vibra quand l’orgasme la traversa.

Dans un soupir, elle s’avachit encore plus. Elle joua avec les cheveux du blond. Elle esquissa un sourire. L’après-midi n’était pas terminé, songea-t-elle en observant les membres dressés de ses amants.

La mine gourmande, elle s’avança vers l’un d’eux. Trois coups sur la porte l’interrompirent.

— Majesté ?

Elle se tourna vers le majordome qui avait osé la déranger. Ses cheveux grisonnants entouraient un visage sérieux. Pierre savait pourtant comment elle employait son temps libre. Elle grimaça.

— Qu’y a-t-il ? Je suis occupée.

— C’est-à-dire qu’il y a un homme qui insiste pour vous voir.

Le serviteur serrait le bois de la porte entre ses doigts, craignant sûrement sa colère à venir.

— Un homme ?

— Un évêque, madame.

— Il souhaite se joindre à nous ? demanda-t-elle en haussant les épaules.

Le visage de Pierre se colora d’une délicate teinte pourprée. Étrange, il n’était pas prude pourtant depuis le temps qu’il travaillait au palais. Un évêque ? Qu’était-ce donc déjà ?

— Je ne pense pas, madame.

— Dommage pour lui. Qu’il attende alors !

— C’est-à-dire qu’il insiste pour vous voir maintenant…

La princesse haussa un sourcil.

— Faites-le entrer, qu’on en finisse !

— Euh…

— Qu’y a-t-il encore Pierre ?

— C’est que… pensez-vous vraiment qu’il doive venir alors que…

D’un geste vague, il désigna les trois corps entrelacés sur le divan.

— Il ne manquerait plus que je me dérange pour lui… Si cela ne lui convient pas, il attendra !

Sans plus parler, elle se retourna vers le brun et caressa sa verge délicieusement tendue. La porte claqua dans son dos.

— Où en étions-nous ? susurra-t-elle.

Sa bouche se posa sur le gland palpitant. À quatre pattes, elle démarra des va-et-vient lents. Contre ses fesses, elle sentit un deuxième sexe vibrer contre sa peau sensible. Elle ferma les yeux aux promesses qu’il lui faisait miroiter.

Un raclement de gorge l’interrompit.

— L’évêque Guénolé pour vous madame.

Dahut rouvrit les paupières, et sans déplacer sa bouche, observa l’arrivant.

Il portait une longue toge blanche de chrétien. Un religieux, c’était ça un évêque ! Sa mine outrée emplit la princesse d’un plaisir secret.

— Majesté, salua l’homme d’une voix faible, peinant à la regarder.

— Évêque.

Elle s’éloigna de quelques centimètres de la verge qu’elle dégustait.

— Qu’avez-vous de si urgent à me dire ?

Il se trémoussa.

Dahut ordonna à ses amants qui avaient cessé de la toucher qu’ils reprennent.

— S’il est mal à l’aise, il aurait dû patienter…

— J’aurais aimé vous parler du Christ.

— Le Christ ? Celui qui a écarté l’eau pour faire passer son peuple ? Moi aussi je sais manipuler l’eau, déclara-t-elle en produisant une sphère d’eau dans sa main qu’elle absorba ensuite. Et je n’en fais pas toute une histoire !

Les yeux de Guénolé s’arrondirent. Il recula de quelques pas, puis secoua sa tête.

— Vous confondez avec Moïse, madame…

— Qu’importe… Seuls les dieux que je vénère existent.

— C’est une hérésie, majesté ! Vous ne pouvez pas vivre dans l’ignorance de Dieu ! Il faut bâtir une église sur Ys afin de répandre la bonne parole.

— Une église ? Et dans une église je pourrais agir ainsi ?

Elle s’assit sur le brun derrière elle et s’empala sur son sexe, savourant le choc sur le visage de l’évêque.

— Euh… non… mais vos actes sont ceux d’une païenne, il faut vous marier devant Dieu…

Dahut l’ignora et démarra un mouvement de va-et-vient sur les genoux de son amant. Le religieux fit un étrange geste devant lui rappelant une croix.

Dahut empoigna la verge du blond et lui intima aussi son rythme. Le plaisir montait en elle, animal. Faisant fi du hoquet outré qui retentit, elle s’activa. Elle voulait plus ! Encore et toujours plus ! Le souffle court, elle savoura la puissante vague qui emplit son bas ventre. Sur son amant, la main recouverte de la semence du blond, elle lécha ses doigts en défiant du regard le religieux.

— Je ne changerai mes mœurs pour rien au monde. Votre dieu n’est qu’un fétu de paille face aux miens ! Hors de question qu’une église soit bâtie sur mes terres ! Et encore moins que je me marie en son sein…

— Vous le regretterez, promit l’homme. Dieu vous punira de vous éloigner ainsi de ses saints préceptes.

D’un geste, Dahut lui intima de partir.

— Vous m’avez assez dérangée comme ça !

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