« Je m’appelle Cosette, et j’ai bientôt sept ans.
Je vis à la taverne, et j’attends ma maman.
J’ai hâte qu’elle arrive, et courir dans ses bras.
On me dit « pas possible ». Je n’sais pas pourquoi.
Je suis pourtant gentille et suis obéissante.
Je passe le balai. J’essuie. Je frotte… Et chante,
Quand je suis toute seule. Une simple comptine,
Un air de printemps, une berceuse enfantine,
Qui me fait voyager, qui me fait prendre l’air,
Temps beau ou temps mauvais, été comme en hiver.
Tout comme ce soir où je dois rapporter l’eau
Du puits, au fond des bois. Mais, j’avoue que les seaux
Sont lourds quand ils sont pleins. Et la nuit me fait peur.
La forêt fait du bruit. Les arbres sont trompeurs.
Ils se dessinent en ombres et font peur aux lutins.
Je les croise parfois, et souvent le matin.
Et je les reconnais, sous les yeux d’un hibou,
Ou sous la fourrure d’un écureuil, debout,
Sautant de branches en branches dès que j’apparais…
Mais cette nuit bien sombre et glacée, elle m’effraie.
Les feuilles font du bruit plus qu’à l’accoutumée.
Et un homme apparaît, grand et fort, costumé;
Un homme de la ville. Des gants cachent ses mains.
Ici, c’est la campagne. Il s’est perdu en ch’min!
Il se présente à moi. Son nom, c’est Jean Valjean.
Ils cherchent mes tuteurs, et connaît ma maman.
C’est enfin le moment de me sortir de là.
Et à son grand sourire, je sais qu’il vient pour moi… »

Fx’