Seizième chapitre

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Quelque chose fit un bond dans le cœur de Mad. Quelque chose qu'elle n'aurait pu contrôler. En se débattant elle bouscula le prince. Sûrement peu habitué à la résistance, il en tomba à la renverse, cul dans le sable. Chaan n'était pas encore à terre que les gardes avaient déjà dégainé leurs sabres. Les lames meurtrières étincelaient dans la nuit. Leur vue créa un mouvement de panique chez la foule qui s'était réunie autour des protagonistes. D'ordinaire les princes restent dans leur château, les gardes et les sabres demeurent dans l'oubli et le peuple ne subit pas leur cruelle image. Pour la plupart ce fut la première fois qu'ils virent une arme.

C'était la cohue. Ça courait, hurlait et bousculait dans tous les sens. Les uns qui n'avaient pas assisté à la scène, devant l'effroi soudain des autres, prirent peur également. Plus effrayés encore que ceux ayant vu les lames quitter leurs fourreaux et qui étaient les seuls à savoir pourquoi ils s'affolaient. Mad avait disparu dans la mêlée depuis longtemps. On avait balancé le prince dans la voiture avant qu'il ne se fasse piétiner. Il jurait.

Saranée n’y comprit rien quand, désorientée, elle subit l’agitation qui venait d’éclater. Elle avait laissé Madeleine à peine quelques instants pour aider à la réparation de la roue. Elle n'en avait levé les yeux qu'au retentissement des premiers cris de terreur. Mad était maintenant introuvable. Elle appelait son nom vainement. Elle décida d'attendre dans la navette que panique s'estompe pour la retrouver.

Madeleine avait décampé sans réfléchir et à toutes jambes. Se laissant simplement conduire par cette violente envie de fuir. Après plusieurs secondes, plusieurs minutes de cavalcade elle s’apaisa enfin, et se découvrit au beau milieu de nulle part. Seule dans un silence souverain, prise entre les longs bras lactés des dunes. Elle tenta de faire le tour d’une d’entre elles, mais de l’autre versant ne s’étendait sur l’horizon que leur majestueux dédale de sable.

Mad se baissa pour s’asseoir en tailleur. Ainsi installée elle joua avec les fins grains sableux, faisant couler inlassablement leur douceur entre ses doigts. Elle était en train d’entreprendre la réalisation un pâté de sable quand il y eut un frisson de l'air. Mad crut tout à coup se retrouver dans une cristallerie traversée par le vent.

« Il est temps. » avait dit le narval.

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