31 janvier 2020

 Salut Adrinana,

Quand j'ai vu que j'avais reçu ta réponse, j'ai presque sauté au plafond. Mes voisins doivent se poser des questions sur le jeune homme qui en plus de rentrer à pas d'heures, se met à sauter dans tous les sens en lisant son courrier. À vrai dire, je m'étais fait à l'idée que tu ne me répondrais jamais. J'ai déchiré l'enveloppe - je te le jure, elle est en miettes - un sourire idiot sur le visage et j'ai commencé à lire. Mais j'ai vu le premier paragraphe et mon ego a un pris un coup - ouch... un sacré coup d'ailleurs, je dois encore avoir un bleu.

Premièrement, car j'ai le soucis de l'exactitude, JE N'ÉCOUTE PAS AUX PORTES - moi aussi je peux écrire en majuscules, madame. Et puis tu n'as pas tout à fait tort pour l'histoire du dragon et du donjon : j'habite dans une tour-immeuble et la concierge est un vrai chien de garde ! Tu as de la chance que je ne sois pas moche. Imagine sinon, en plus de m'apercevoir partout, tu devrais en plus supporter mon gros nez ou mes yeux qui louchent ! Heureusement, je t'épargne ce supplice en n'acceptant la publication de photos uniquement si elles sont retouchées. Je suis gentil, moi madame. Pas comme toi qui me balance au détour d'une paragraphe sur moi et Christy que tu t'es remise avec lui.

Et Christy ne glousse pas pour information, elle piaille, rit, pouffe, se marre mais ne glousse pas. Plus sérieusement, j'ai très bien compris que tes compliments étaient rioniques. Malgré toutes ces années, je te connais toujours mieux que quiconque. Je ne sais pas si je pourrais le répéter assez mais je suis désolé. Je m'en veux de ne pas avoir pu être avec toi. Je vais essayer de me rattraper, je te le promets.

Pour que tu n'ai plus à découvrir ma tête dans les magazines d'Enola, je t'offre un exemplaire en avant-première des tirages pour la prochaine campagne de mode. Les tenues sont, comment dire, assez extravageantes. J'aimerais avoir ton avis dessus. Les choix du photographe me laissent assez perplexe.

  Je ne te passe pas le bonjour de Christy,

     Théo, qui veut se faire pardonner,

PS : Ce ne sont pas des feuilletons débiles, c'est de la culture générale, madame.

PPS : Ne te concentre pas sur la taille ridicule de mon nez, s'il-te-plaît.