Miss Ivy

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Ivy se leva en sursaut et constata qu’elle était dans son salon, son ordinateur allumé sur ses genoux. Un coup d’œil à son réveil lui indiqua qu’il était deux heures trente-six du matin. Elle avait perdu la notion du temps, encore une fois. Il fallait qu’elle se rendorme si elle voulait être en forme le lendemain.

Elle aurait besoin de toute son énergie pour passer la journée éprouvante qui l’attendait. Perdre sa mère avait été un choc pour la jeune femme. Depuis une semaine, rien n’était pareil dans sa vie. Elle s’était dévouée à être le pilier de sa famille, la boussole qui empêchait aux autres de perdre le Nord.

Le sommeil se refusait à elle, il s’amusait avec elle comme un chat le ferait avec sa proie. Ivy gagna quand même la bataille et finit par sombrer dans un assoupissement profond.

L’alarme sonna à huit heures tirant Ivy d’un rêve nébuleux où il était question de dragons terrassant un ennemi invisible et d’un royaume sauvé. Elle sorti avec difficulté de son lit et se dirigea mécaniquement à la cuisine et se prépara un café accompagné de pain perdu.

Après ce petit déjeuner copieux, elle regarda la tranche d’information matinale, puis commença à se préparer à la journée pénible qui s’annonçait. En s’observant devant le miroir de sa salle de bain, elle se rendit compte que son visage avait perdu toutes ses couleurs, il semblait vide de vie.

Une fois prête, elle sortit de son petit studio et remarqua que c’était une bien belle journée ensoleillée. Etrange, pensa-t-elle, maman est morte un 18 Décembre. La jeune femme se dirigea à toute allure vers le cimetière qui se trouvait à cent mètre de son lieu d’habitation. Elle fût mortifiée que personne de son entourage ne soit déjà arrivé. Ivy consulta alors sa montre et comprit que c’était elle qui était en retard ! Il était déjà treize heures ! Elle se réprimanda d’avoir perdu autant de temps à contempler son reflet et s’enfonça dans le petit cimetière plein de fleurs.

Elle aperçut finalement un cercueil, posé au-dessus d’une fosse et attendant qu’on le glisse à sa place afin d’apporter à son occupant le repos éternel bien mérité. Ou pas.

Mais il n’y avait toujours personne de sa famille. En fait, il n’y avait personne dans le cimetière, excepté deux femmes dont l’une était manifestement plus âgée que l’autre, habillées en blanc qui bavardaient tranquillement. Ivy s’approcha d’elles et leur demanda si elles avaient vu le cortège qui devait normalement accompagner le cercueil.

Elles lui répondirent par la négative. L’endeuillée s’éloigna bredouille, triste ayant l’impression que quelque chose lui échappait. Les deux femmes l’observèrent prendre le large avec compassion. La plus jeune se risqua à demander qui était cette malheureuse et sa comparse lui répondit : « Oh, elle c’est Ivy MontFiller, une pauvre fille qui a perdu sa mère l’an dernier. Depuis, tous les lundis matin nous avons droit au même rituel, elle reproduit le jour de l’enterrement. C’est simple, elle n’a plus ni la notion du temps, ni celle de l’espace. C’est bien triste, une si belle femme qui a perdu l’esprit »

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