First Lady

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J'ai toujours cru savoir ce qu'était un cœur brisé. J’étais persuadée de connaître le sentiment de perte.

A chaque rupture, à chaque déception, à chaque désillusion. Folle que j'étais de me penser forte car j'arrivais toujours à recoller les morceaux cassés peu importe le temps que cela prenait.

Mais j'avais tort. J'ai vraiment compris la signification d'avoir le cœur brisé quand mon monde a implosé car j'ai su à ce moment-là que rien n'arrivera jamais à rassembler la poussière que mon cœur est devenu.

Sans un bruit, elle s'en est allée. Elle qui représentait mon univers, ma base la plus solide dans ce monde m'a abandonnée.

Ce n'était pas vraiment une surprise, j'ai vu la vie me l'enlever petit à petit mais j'ai voulu me persuader que ce n'était qu'un mauvais rêve dont je m'éveillerai tôt ou tard. Mais le réveil n'est jamais venu. Un matin, j'ai découvert trois mots me signifiant que mon monde changeait de visage définitivement. Mon ange sur terre devenait céleste. Mon cœur a été broyé à cet instant précis et j'ai réalisé que c'était cela, un cœur brisé. Un vide immense au milieu de la poitrine, un vide qui fait mal. La perte ultime, que rien ne peut remplacer.

Elle m'a inculquée le courage et la force. Ne jamais paraître faible en tant que femme et toujours avoir le contrôle de mes émotions. Elle était ma force et ma plus grande faiblesse, mon amour le plus pur, le plus inconditionnel. En manque d'elle, je me sens perdue, je ne sais plus comment gérer ce que je ressens et je navigue entre accès de colère et crises de larmes. J'ai honte de ne pas arriver à me contenir, honte de laisser mon chagrin s'exprimer ainsi. Mais a-t-on le droit d'avoir honte d'avoir mal ? Je m'excuse mille fois auprès de son âme éternelle qui je l'espère flotte autour de moi. Je suis faible. En fait non, je suis juste humaine. Dans un instant d'éclaircie, j'entrevois son visage et son sourire ; je sais qu'elle ne m'en veut pas.

J'ai compris maintenant qu'un cœur brisé ne se reconstruit peut-être pas, on apprend à fonctionner avec ce qui reste après le ravage. J'ai aussi appris qu'avec du courage et de l'amour, la vie peut être belle même en étant déshérité de la présence fondamentale de notre plus grand repère. Je ferme les yeux et je me souviens du doux contact de ses paumes sur mes joues et je sais que c'est sa dernière leçon, son dernier présent.

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