Le Diable, le jeune homme et la belle

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Par delà la mer juste derrière l’horizon

Dans un petit village, vivait une jeune fille

Une femme qui était, du moins disait-on

Presque aussi sage qu’elle était jolie

Sa beauté était telle, que le Diable lui aussi

Tomba amoureux, sans qu’il puisse rien y faire

Il était sans pareil, en matière de jalousie

Mais n’avait dans les yeux, ni le feu ni l’éclair

Mais la demoiselle, humaine avant tout

S’éprit d’un amour, tendrement partagé

Pour un autre mortel, car la belle après tout

Héritait du jour, la lumière comme la beauté

Le Diable furieux, attendit patiemment

Que la belle soit partie, pour ne pas l’effrayer

Il vit le bienheureux, son fidèle amant

Et parut devant lui, tout de feu drapé

Loin d’être effrayé, le jeune homme s’arrêta

Et défia sans faillir le funeste inconnu

“Je ne suis pas étonné, de te voir ici bas

Je ne vais pas m’enfuir, malgré ta venue”

Le Diable narquois, fit face au mortel

Et déploya ses mains, comme on accueille la mort

Il dit d’une voix, qui fit trembler le ciel

“Misérable humain, je vais te lancer un sort”

Le diable à ces mots, maudit l’amoureux

Lui brûla les yeux comme on brûle le foin

Puis il dit tout haut, s'adressant aux cieux

“Eh bien malheureux, est-ce le soir ou le matin ?

A partir d’aujourd’hui, la belle t’est invisible

A quoi te sert alors, de rester à ses côtés

Toi qui a tant joui de voir la sublime

L'aimeras-tu encore sans voir sa beauté ?”

Le Diable triomphant, ajouta au jeune garçon

“Qu’y a t-il mon beau, tu regrettes tes yeux foncés ?”

A ces mots le pauvre enfant, fit face à son démon

Le soleil était haut, et le jeune homme souriait :

“Le Diable, vois-tu, je ne vais pas l’abandonner

Tu peux me priver de mes yeux, ce sera toujours en vain

Car tu m’as ôté la vue, mais tu ne pourras jamais

M'empêcher d’être heureux, quand je sentirai ses mains”

Alors le Diable terrifié, s’éloigna du garçon

Se sachant ainsi vaincu, assumant sa défaite

Par souci de fierté, acceptant la leçon

Il lui rendit la vue, la fit devenir parfaite

Le Diable beau joueur, dit avec compassion

“Pour me faire pardonner, vois-tu je t’ai doté

D’une vue meilleure que la meilleure des visions

Profite-en pour admirer à jamais ta bien-aimée

Le garçon bienheureux, remercia le démon

Pour le terrible sort, qu’il lui avait lancé

“De mes deux yeux, je peux faire abstraction

Car c’est de son coeur, que je suis aimé”

Alors le diable sidéré, se surprit d’admiration

Pour ce jeune homme, qu’il trouvait bien étrange

Il ne put que reculer, devant son propre démon

Était-ce un homme, était-ce un ange ?

Gardez-vous bien de juger, très chers lecteurs

Les gens par leur visage, ou leur prétendue beauté

Ce jeune homme a prouvé, à la force de son coeur

Que l’amour fait des ravages de tous nos préjugés

C’est la fin d’une fable, l’épilogue d’une histoire

Au revoir le diable, et au diable les au revoir !

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