Un arbre seul, au centre d’une forêt

Présidait son entourage, il était bien garni

De nombreuses fleurs parcouraient ses ramages

Et de ses confrères il était le plus haut

Une de ses feuilles dépassait de la canopée

Chatouillée par le vent, elle perdit ses appuis

Et fut détachée de son verdâtre abri

Emportée par un aquilon, elle débuta sa promenade

La voilà seule, loin de ses soeurs

Fragile et sensible, mais bel et bien libre

Elle vit d’autres arbres, des fleurs, des fruits

Et croisa la route d’un rossignol

Prise dans son sillage, elle changea de chemin

Et fut légèrement détournée vers un saule pleureur

Elle virevolta entre ses branches, inconsciente du danger

D’en heurter une et sur le sol, délicatement s’échouer

Elle sortit de l’ombre que le saule lui imposait

Et revint dans le soleil de qui elle fut nimbée

Oubliant pour un temps qu’elle finirait par redescendre

Et justement elle descendit, sortant du couvert des arbres

Se rapprochant doucement du plancher mousseux

Et près d’un tronc qu’elle connaissait bien

Elle se coucha et s’endormit