DRUG

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Drug

1/ Couplet

Peine amère, pas même un semblant d'espoir.

Bitter punishment, not even a semblance of hope.

Destin cruel, je ne peux plus te voir.

Cruel fate, I can not see you anymore.

Celle que tu aimais a pris la fuite.

The one you loved fled.

Te laissant seul dans la nuit.

Leaving you alone in the night.

Drogué jusqu'à l'aube, de tristesse submergée.

Drugged until dawn, overwhelmed sadness.

Refrain

L'amour plus que l'alcool n'est pas une drogue si douce.

Love more than alcohol is not such a sweet drug.

Je t'ai vu perdre pied.

I saw you lose your footing.

L'amour plus que l'alcool n'est pas une drogue si douce.

Love more than alcohol is not such a sweet drug.

Je t'ai regardé t'y noyer.

I watched you drown.

L'amour plus que l'alcool n'est pas une drogue si douce.

Love more than alcohol is not such a sweet drug.

Incapable de te sauver.

Unable to save you.

L'amour c'est comme l'alcool, on en souffre pour en mourir.

Love is like alcohol, you suffer from it to die.

2/ Couplet

Tu m'as poignardé, saigné comme l'océan.

You stabbed me, bled like the ocean.

Partant vers un monde inconnu sans me donner du temps.

Going to an unknown world without giving me time.

Me laissant simplement seul avec une Fender, la célébrité et l'argent.

Simply leaving me alone with a Fender, celebrity and money.

S'il ne faut pas seulement croire en ses rêves mais les réaliser.

If you do not just believe in your dreams but realize them.

Pourquoi même en ayant réussi, j'ai l'impression d'avoir tout raté ?

Why even having succeeded, I have the impression of having missed everything ?

3/ Couplet

Trop tard pour te dire que je t'aime, pas pour le penser.

Too late to tell you that I love you, not to think so.

J'aurais dû t'empêcher de sombrer.

I should have stopped you from sinking.

Je n'ai jamais su comment y arriver.

I never knew how to get there.

Chagrin, douleur, je suis encore sous leur emprise.

Grief, pain, I am still under their influence.

Je n'arrive toujours pas à débrancher la prise.

I still can not unplug the plug.

Après un réveil brutal, une douche revigorante, un café et dix-huit minutes de voiture, je me retrouve marchant incognito sur le boardwalk de Venice Beach. Sortir pour réfléchir calmement à tout ça, m'a semblé être une de mes meilleures options. De fait, j'ai suivi mon instinct qui m'a directement mené sur cette promenade d'un kilomètre de long en bordure de l'océan pacifique.

Bien que l'ambiance du lieu soit joyeuse, bohème et artistique, je reste insensible au monde extérieur. Je déambule au milieu de la foule comme une âme perdue, errant sans but. Troublé malgré moi, la mélodie de « Drug » tourne en boucle dans ma tête. Mentionner cette chanson me plonge dans une extrême mélancolie. J'ai déversé dans ce texte tellement de sentiments que tel un abîme sans fond, il m'engloutit littéralement.

J'ai toujours cru avoir tiré un trait sur toute cette souffrance qui m'étreint le cœur. Or, je constate, que celle-ci est encore bien présente en moi. Me faisant mal, au point de me rendre incapable d'apaiser le chagrin lié à la perte de mon père.

Du reste, je me suis immanquablement demandé, s'il était réellement concevable de guérir de la disparition d'un être cher. Car en ce qui me concerne plus le temps passe et plus je ne parviens pas à m'en remettre. Comme si cette douleur était une compagne destructrice de mon quotidien.

Ma pseudo-discussion avec Dex a remis énormément de choses en perspective, me laissant embarrassée. Gêné même, parce que je me suis rendu compte à quel point, j'ai merdé en grande largeur. Mon meilleur ami a raison, je les ai méjugés, lui et les autres.

La journée est exceptionnelle, la plage et le spectacle qui s'offre ici est divertissant même si mes yeux ne voient rien de tout cela. Break-dance, magasins de tatouage et de perçage, restaurants, mimes, jongleurs, bouffons, sans compter le ballet de touristes prêts à tout pour rapporter le meilleur souvenir.

Je suis particulièrement préoccupé par tout ce que ne m'a pas dit Dex. Mes potes profitent à fond de notre célébrité, mais ayant toujours peur qu'elle ne disparaisse, je ne cesse de bosser comme un fou. C'est comme si je voulais participer à la construction de cette communauté sans réellement en faire partie. Paradoxe assez dingue, je sais.

Mais si je le fais, ce n'est pas par peur de l'oubli, c'est plutôt par crainte de décevoir. Tromper les attentes et les espoirs de ceux qui ont placé leur confiance en moi. Car grâce à l'argent de nos droits d'auteurs, la mère de Stan a pu bénéficier de meilleurs aménagements pour son handicap et d'une prothèse plus adaptée.

Entrevoir le bonheur dans les yeux de mes proches est le plus bel avantage que cette carrière me procure. Je refuse de retourner aux bars minables et aux hôtels crasseux. Non que je crache sur notre parcours ou sur ceux que nous avons rencontré en cours de route, car ils ont été parfois de très belles expériences.

Sauf que je souhaite que le succès continue parce que nous avons encore de longue et de belles années devant nous. Et pour cela, je dois absolument retrouver mon mojo, ce truc qui me faisait écrire plus de six textes, ébauches de mélodies comprises.

Dire que je n'ai jamais dû fournir le moindre effort pour composer. Cette folie me venait constamment par vagues. Parfois inapte à endiguer ce besoin, j'écrivais n'importe où. Étiquette de bouteille, serviette au restaurant, coin de table, veste, peau encore vierge de tatouages tout était bon pour ne pas oublier.

Aujourd'hui rien.

Distrait, je percute une jolie petite fille et la glace qu'elle semble déguster tombe au sol. Je m'apprête à m'excuser quand mon regard se heurte à celui d'une femme. Et pour la première fois depuis des mois, plusieurs phrases me viennent instantanément.

Look at me again

Regarde-moi encore.

And I would lean on your lips.

Et je me pencherais sur tes lèvres.

I do not love you yet.

Je ne t'aime pas encore.

But never close your eyes.

Mais ne ferme jamais tes yeux.

And it might well happen.

Et il se pourrait bien que ça finisse par arriver.

À cet instant, c'est comme si le temps s'arrête pour me permettre de comprendre quelque chose. Figé, je la dévisage intensément. Face à mon mètre quatre-vingt-six, elle a l'air petite. Ses cheveux volent au vent et ses yeux vert forêts bien plus vives que ceux de Dex me transpercent de part en part.

Habillée d'une longue robe bohème chic, ses épaules découverte laisse apercevoir son tatouage, un attrape rêve agrémenté de plumes volant au vent. Cette jeune femme est vraiment sublime.

Ses lèvres rose thé quelque peu pincé sont pleines et me font penser à des pêches rosées. Elle n'est pas simplement belle, elle a l'air gracieuse, mystérieuse et sensuelle. Et la fin du titre « Poisoned » me vient toute suite.

Mécontente cependant, elle me demande.

-Vous ne pouvez pas faire attention ?

Incapable de lui répondre, je reste comme un idiot à l'admirer car même en colère elle superbe.

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