VII.

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    Une fois de plus, Raja m’avait arrachée à quelqu’un que j’aimais sans ménagement. Lasher n’avait pas semblé perturbé par notre séparation, mais je voyais dans ses yeux cette lueur que je connaissais bien maintenant. Un mélange de désespoir et d’impuissance. Il avait eu beau fanfaronner, étaler sa science, et jouer l’indifférence, ses fêlures m’avaient été révélées. Si la tristesse ne marquait pas ses traits, elle ravageait pourtant son cœur.

    Raja me sermonna. Après tout, nous ne nous étions rien promis Lasher et moi. Pourquoi fallait-il que je sois si sentimentale ? N’avais-je donc rien appris de ma séparation avec Océane ? Lasher avait trouvé son peuple et sentait qu’il y avait sa place. Ne pouvais-je m’en réjouir ? Pourquoi étais-je obligée de tout compliquer ?

    Vivien s’approcha de moi. « L’un des miens vient de partir pour prévenir l’équipage de L’Écarlate. Es-tu prête, toi ? » J’embrassai du regard ce bateau fabuleux. Au loin, j’en distinguais deux autres qui flottaient paisiblement au-dessus des nuages.

    Nous n’étions pas restés plus de quelques heures, pourtant je luttais vainement pour retenir mes larmes. Et ce déchirement n’était pas uniquement lié à notre séparation, à Lasher et moi. Ce peuple élu n’avait pas livré tout ses secrets. Je désirais ardemment rester parmi eux. Découvrir leur vie, prendre le temps, comme nous l’avions fait avec les Caducées. Les ballons beiges laissaient échapper une chaleur bienvenue autour d’eux. J’avançai ma main vers le brûleur le plus proche. Mes doigts étaient glacés.

    John avait le teint verdâtre. Vivien réprima un sourire en se concentrant sur le cristal luisant qu’il serrait entre ses mains. « D’accord. Allons-y, Vivien ». Je m’accrochai à son bras et le serrai fort. Raja m’imita, tandis que John hésitait, peu désireux d’être à nouveau malade. J’attrapai ses doigts et les refermai autour du poignet de Vivien. Au milieu de la brume électrique, je distinguai Lasher dont le visage s’était affaissé. Il pleurait.

 

***

 

    Le mont Cangshan est un endroit aussi beau que mystérieux. Un brouillard épais règne constamment sur les hauteurs verdoyantes et l’air est toujours glacé, quelque soit la saison. Il s’agit d’un lieu qui n’a presque pas changé après la Levée du Voile, hormis les nouvelles espèces animales et végétales qui ont envahi les flancs des montagnes chinoises.

    Notre arrivée ne sembla pas étonner nos hôtes. Vivien nous avait fait apparaître au milieu d’une cour animée, où personne n’avait réagi face à notre apparition soudaine. La place en terre batture était écrasée par une haute pagode en pierres grises, dont certaines étaient peintes de rouge et de noir. Le bâtiment se découpait sur le ciel carmin, grandiose, et était manifestement un lieu essentiel ici.

    Je regardai autour de moi. La forêt profonde donnait l’impression de s’être écartée pour permettre l’édification de la pagode. Je distinguais quelques poulies et tyroliennes, au milieu des arbres, qui grinçaient toutes sourdement dès que l’une était utilisée.

    Vivien nous entraina derrière lui. John resta en arrière, couché sur le sol pour reprendre ses esprits.

    « — Bienvenue chez les Daguiers, le peuple guerrier. La pagode de l’impératrice se trouve devant vous. Au rez-de-chaussée, nous allons retrouver quelques membres de la guilde des Larmes de Prométhée. Ensuite nous monterons pour demander une entrevue avec l’impératrice Jia.

    — Une impératrice ? S’étonna Raja.

    — C’est comme ça qu’ils l’appellent. Mais il ne s’agit pas d’une organisation dont la volonté expansionniste est prédominante.

    — Un empire guerrier sans volonté de conquête ? me moquai-je.

    — C’est pourtant le cas, pour le moment. Cette partie de notre planète n’était pas très habituée à accueillir de nombreux étrangers. Mais la Levée du Voile a marqué des gens un peu partout dans le monde et le Mont Cangshan a vu venir des milliers de personnes de nationalités différentes. Alors ils se sont autoproclamés l’Empire Daguier du fait de ce melting-pot qui ne leur était pas familier. Comme pour souligner que leur marque était une marque de fédération.

    Je posai les yeux sur une femme assise par terre, concentrée sur un ouvrage en bois rudimentaire. Elle tissait une couverture aux couleurs mal assorties en mâchant un morceau de viande crue. La paume de sa main gauche était creusée par une lumière puissante en forme de dague. Des gouttelettes rouges dégoulinaient le long de son menton. Je fus prise d’un écœurement puissant qui me fit détourner les yeux.

    — Oui, il ne faut pas être sensible. Les gens marqués par la Dague ne se nourrissent que de viande crue. Ils ont un métabolisme très particulier.

    — Mon Totem est un herbivore et, depuis que notre symbiose est totale, la viande me donne des haut-le-cœur, m’expliquai-je.

    Raja se rapprocha de Vivien et baissa la voix.

    — Mais, autant de personnes qui ne se nourrissent que de viande… N’y a-t-il pas un risque pour l’écosystème local ?

    — Si. C’est pourquoi l’impératrice a décidé de découper les zones de chasse pour chacun et de ne les autoriser à se nourrir qu’une seule journée par semaine.

    — C’est rude, commentai-je.

    — Leurs organismes n’en souffrent pas. Comme je vous l’ai dit, ils ont un métabolisme étrange.

    — Et cette marque leur donne-t-elle d’autres particularités ?

    — Oui, ils sont d’une force et d’une rapidité démesurées, leurs sens sont sur-développés, et ils ont une maitrise instinctive des arts martiaux et du maniement des armes blanches.

    — Des super-prédateurs en somme.

    — Effectivement, ils ont tendance à se voir comme des surhommes. Et ils n’ont pas tout à fait tort. Mais ils sont également très ouverts et accueillants, vous verrez. Ils font partie des premiers peuples à avoir accepté que des Larmes de Prométhée s’installent sur leurs terres. Ils laissent absolument n’importe qui se promener par ici.

    Vivien avait raison. Avant d’entrer à l’intérieur de la pagode gigantesque, j’observai un peu la cour qui grouillait d’activité. Les tyroliennes dans les arbres n’avaient de cesse de faire arriver ou partir des voyageurs. Dans la foule, de nombreuses marques se mélangeaient, et des Larmes de Prométhée apparaissaient régulièrement au milieu de leurs fameuses brumes électriques, leurs capes rouges sur les épaules. L’endroit était pourtant isolé, mais le passage avait l’air d’être incessant. Témoin de cette effervescence déroutante, j’eus l’impression de découvrir la première agglomération cosmopolite du Nouveau Monde.

 

***

 

    Ma première rencontre avec l’Impératrice eut lieu quelques heures après notre arrivée au Mont Cangshan. Jia Meng n’avait rien de ce que j’avais imaginé d’un statut comme le sien. Il s’agissait d’une petite chinoise, un mètre soixante tout au plus, au visage émacié mais rieur et aux cheveux noirs coupés au carré. Elle était penchée sur une carte, étalée au sol, lorsque nous fûmes introduits, et ne nous prêta pas attention immédiatement.

    Un homme lui murmurait des choses à l’oreille, pointant du doigt des lieux sûrement stratégiques pour l’organisation de leur survie dans ce milieu hostile. Il était aussi grand qu’elle était petite, aussi fort qu’elle paraissait délicate, et aussi ténébreux qu’elle semblait solaire et chaleureuse. Il s’agissait de Liang Meng, son époux et premier conseiller. Je ne pus m’empêcher de voir le taijitu dans cette opposition physique et songeai un instant à Lasher que je ne reverrai peut-être jamais.

    La femme se leva d’un bond et nous tendit les bras.

    — Veuillez m’excuser pour cette attente, je devais absolument terminer le marquage de cette carte avant de vous recevoir. Je suis Jia, Impératrice des Daguiers. Vous êtes ici chez vous.

    Elle s’approcha de nous, le dos de sa main gauche posé sur le front, image incarnée de la dirigeante de peuple afférée. La dague dans sa paume pulsait d’une lumière cuivrée, cascadant sur les rides qu’elle avait au coin des yeux. Cette femme était déroutante. Elle avait une apparence simple et une humilité évidente. Pourtant, la force qui se dégageait d’elle et l’animalité avec laquelle elle se déplaçait faisaient résonner en moi une sorte d’alarme. Surtout, rester sur ses gardes.

    Je lui aurais donné une quarantaine d’années, mais ses yeux pétillants de jeunesse me firent douter. 

    — Je n’aurai pas beaucoup de temps à vous consacrer aujourd’hui. Nous avons tant à faire ici. J’ai cru comprendre que vous veniez à nous comme ambassadeurs de votre peuple.

    Raja serra la main tendue par l’Impératrice.

    — En effet, nous venons représenter le peuple des Totems qui souhaite lier une relation privilégiée avec vous. Je suis Raja, ambassadrice officielle, mandatée par Nanaki, le Loup Gris, Champion et Maître des Totems.

    — Cela nous touche beaucoup, croyez-moi. Mais quel est votre but, exactement. Pour quelle raison votre Champion souhaite-t-il s’allier ? Contre qui ?

    — Le monde a changé, Impératrice. Les cartes ont été redistribuées. Nous pensons que, le choc passé, les survivants organisés, la nature humaine poussera à nouveau certains à vouloir dominer les autres. A vouloir étendre leur pouvoir et leur influence. Mais nous sommes convaincus que la Levée du Voile a pour but de nous donner un nouveau départ. La possibilité de faire autrement, mieux, et nos peuples ont un rôle important à jouer dans la direction que prendra l’humanité.

    Jia pencha la tête sur le côté, observant attentivement mon amie. Son front se plissait légèrement par moment. Elle avait l’air de repenser chaque mot qui venait d’être prononcé.

    — Ceci a le mérite d’être franc, Ambassadrice. Je vous propose de nous isoler un moment pour en discuter. Vos amis iront avec Liang, il leur montrera nos montagnes pendant que vous m’exposerez la vision de votre peuple.

 

    Nous fûmes entrainés, John et moi, par l’homme des montagnes. Nous traversâmes la grande cour, toujours animée par le va-et-vient incessant des Larmes de Prométhée, pour nous plonger dans la forêt qui bordait l’endroit. Dans les arbres, des dizaines de câbles avaient été tirés et s’enfonçaient sous les frondaisons pour mener qui le voulait vers des lieux inconnus.

    Liang tira d’un grand sac des instruments métalliques. Des poulies portatives. Il nous expliqua comment nous servir des tyroliennes et nous recommanda de ne plus nous séparer de notre poulie, seul moyen pour se déplacer efficacement dans leurs montagnes.

    Je grimpai, à l’aide d’une échelle en cordes, à l’arbre indiqué par notre guide et me retrouvai bientôt perchée sur une branche, trente mètres au-dessus du sol. Le vertige me guettait.

    Sans plus réfléchir, je fixai la poulie et me jetai dans le vide. La chute sembla durer une éternité. Mon cœur frappait contre ma poitrine alors que je fendais les airs. Les conifères défilaient à toute allure autour de moi, menaçant de m’arracher le visage avec leurs longues griffes épineuses tendues vers le filin sur lequel je glissais.

    Le silence des cimes m’écrasait. A moins que mes sens ne se soient brouillés pendant la traversée. Je ralentis, imperceptiblement. Le moment s’étira, comme si ma décélération avait également affecté l’écoulement du temps, jusqu’à ce que me fige au-dessus du vide. Il fallut terminer à la force des bras, se hisser quelques mètres, jusqu’au tronc qui m’attendait.

    Je me débarrassai de mon matériel et me laissai tomber le long de l’échelle pour m’écraser au sol, contre l’arbre, le dos moite collé à l’écorce. Cela n’avait pas été si terrible, finalement, mais tout mon corps tremblait. Je serrai les jambes, tentant de contrôler mes tressaillements. Je respirai un grand coup et tendis l’oreille. Il n’y avait plus aucun bruit. Seul un frottement lointain de tyrolienne brisait le calme paisible de la forêt.

    Je me redressai et fis un tour sur moi-même. Rien n’était visible. L’épaisseur de la végétation donnait un sentiment de total isolement. Et en même temps, sans que je ne me l’explique vraiment, une sérénité absolue m’envahit. L’odeur de l’humus parfumait l’atmosphère, l’humidité de la terre me recouvrait et la brume des montagnes ne me paraissait plus aussi effrayante. Elle s’était rapprochée de ma peau. Elle semblait briller, ses reflets verts luisaient malgré la pénombre de la forêt, et sa caresse m’enivrait d’une force nouvelle. Un agréable spasme crispa mon bassin et le fit craquer.

    Mon corps venait de changer sans que je ne m’en rende compte. Mon Totem avait partiellement pris le dessus, si bien que mon tronc humain était à présent posé sur l’assise d’un cheval. Stupéfaite, j’observai le phénomène sans le comprendre.

    John bondit à mes côtés. Ses mains paraissaient  plus épaisses, des griffes perçaient le bout de ses doigts, et une longue queue tigrée pendait derrière lui. Il sourit, dévoilant une dentition de carnassier.

    — Tu es un centaure, Sarah !

    — Mais que nous arrive-t-il ?

    — L’endroit inspire notre Totem autant que notre côté humain. La force qui émane de ces montagnes, de la nature, renforce notre Totem et le pousse à ressortir.

    — Nous sommes des espèces d’hybrides…

    — Je me demande s’il ne s’agit pas là du but ultime de notre marque.

    Incrédule, j’hochai la tête pour montre mon désaccord. Pas question d’appartenir à une tribu d’hybrides.

    — Je croyais que le but ultime était la symbiose parfaite. La maîtrise du Totem, le partage entre deux âmes d’un seul et même corps.

    — Toutes ces choses sont nouvelles, Sarah. Qui peut vraiment le dire avec certitude ? Il y a une certaine logique à ce que la symbiose entre deux âmes d’espèces différentes se traduise par un corps hybride. Non ?

    Liang apparut sur l’échelle et sauta près de nous. Il posa ses yeux furtivement sur nos corps étranges et les détourna aussitôt.

    — L’énergie de la planète est particulièrement puissante ici. La nature régnait déjà avant la Levée du Voile dans nos montagnes. Vous êtes dans un endroit où l’énergie naturelle est omniprésente et purifie tout. Vous n’êtes pas les premiers dont la marque réagit différemment ici. On pense que cette brume épaisse transporte une part de la force de notre planète. Elle est sûrement liée à la réaction des marques.

    Je fermai les yeux, me connectant au Totem qui se trouvait en moi. Mon corps semblait refuser de retourner à son état premier. Une bouffée de panique m’envahit. Allais-je rester ainsi pour toujours ? N’aurais-je plus la joie de sentir, à nouveau, mes jambes humaines ? Et si je retrouvais Lasher, un jour, comment accepterait-il ce changement ? Un centaure. Un mythe devenu vivant, mis au monde par la Levée du Voile et la brume du Mont Cangshan.

    Liang posa sa main sur mon épaule. Sa poigne ferme m’aida à me reprendre.

    — Donnez-vous un peu de temps pour penser à tout cela. Nous devons avancer. Nous avons encore vingt minutes de marche pour atteindre l’un de nos villages. Là où vous résiderez le temps de votre séjour parmi nous.

 

***

 

    Nous avions passé un mois dans l’Empire Daguier lorsqu’une Larme de Prométhée vint nous annoncer la nouvelle.

    Ce jour là, j’avais décidé de rester dans le bourg où nous logions, Raja, John et moi. Avec de l’entraînement, j’avais pu retrouver ma forme humaine. Mais je sentais bien qu’elle n’était plus celle que je devais avoir. L’hybridation était ma nouvelle définition, même si je ne l’acceptais pas encore.

    John et Raja, eux, n’avaient eu aucun mal à se faire à leur nouveau corps. Peut-être parce qu’il n’y avait pas autant de différence entre leur forme humaine et leur forme hybride, contrairement à moi. John ressemblait à un humain, malgré ses griffes, ses dents et sa queue et Raja était tout simplement sublime avec ses deux ailes noires collées à ses bras.

    Elle avait beaucoup pensé à ce que nous vivions et était persuadée qu’il s’agissait là de la manifestation de la pleine puissance de notre marque. Les nouvelles que nous avions pu avoir de notre peuple allaient en ce sens. Nanaki et quelques autres avaient également atteints le stade d’hybrides alors qu’ils n’avaient pas été en contact avec la brume des Monts Cangshan. Il paraissait de plus en plus certain que l’endroit avait simplement été un accélérateur du développement de notre marque.

    Le fonctionnement des Daguiers était déjà bien huilé. J’avais pu observer leur vie dans les montagnes et rencontrer beaucoup d’entre eux. Personne ne semblait souffrir de la distribution des jours de nourriture mise en place par Jia et, malgré les caractéristiques de guerriers surhumains inhérentes à leur marque, la paix régnait partout dans l’Empire. S’il y avait un conflit, il se réglait par un duel à mains nues à l’intérieur de l’une des quatre Arènes de Paix.

    J’avais voulu visiter tout l’Empire, avant de me rendre compte qu’il se répartissait sur plusieurs dizaines de villages et presque une centaine de petits bourgs. Son étendue devait être incroyablement grande.

    Les Daguiers ne pouvaient vivre dans des groupes trop nombreux pour deux raisons. D’abord, les Monts Cangshan ne permettaient pas de construire de grandes villes propices à la vie d’une communauté abondante. Ensuite, et je suspectais qu’il s’agissait de la raison principale, parce que leur nature guerrière ne pouvait tenir sereinement dans un endroit à forte densité humaine. Ils avaient compris que leur vie serait paisible à la seule condition qu’elle ne soit affectée que par une proximité relative.

    Et cela marchait bien. Le nombre de visiteurs était étonnant. Une aubaine pour nous. Raja, ambassadrice zélée, ne manquait pas de converser avec chacun. Et il est vrai que, pendant ce mois chez les Daguiers, nous pûmes rencontrer de nombreux Sorciers, des Caducées, notre premier peuple-ami, celui d’Océane, ainsi que quelques membres d’un peuple surnommé « la tribu des Rêveurs » dont la marque était une plume derrière l’oreille.

    Nous eûmes même l’occasion de rencontrer l’un des « Descendants d’Eren ». Un garçon étrange et déplaisant, marqué d’un Ouroboros autour du poignet gauche.

    J’étais installée à l’ombre d’un arbre gigantesque. Une espèce inconnue, entre le baobab et le pin, et griffonnais quelques unes de mes réflexions dans mon journal intime. La chaleur était déjà étouffante, en plein mois de mai, mais la brume mystique aux reflets émeraude continuait à recouvrir les sols forestiers.

    Raja traversa le ciel et vint se poser, avec une grâce éblouissante, juste devant moi.

 

    — Les Larmes de Prométhée viennent de nous prévenir. Les Sorciers invitent tous les peuples à un Grand Conseil. Ils souhaitent instaurer une sorte de réunion régulière dans laquelle chaque peuple sera représenté et où les questions primordiales de survie et d’avenir seront traitées. Jiang a été nommé par l’Impératrice pour représenter les Daguiers.

    — A quel endroit aura lieu cette réunion ?

    — Il s’agira d’une réunion d’esprits. Une Sorcière posséderait le don de canaliser les esprits pour les lier temporairement.

    — Bien. Je suppose que c’est une bonne idée. Et je comprends mieux pourquoi nous parcourons le monde depuis tout ce temps. Les alliances ont déjà commencé par ton intermédiaire.

    — Il y a un peu de ça, effectivement.

    — Mais cela ne me concerne pas vraiment. Ce Conseil ne change rien à ma vie, pour le moment.

    — En fait, si. La mise en place du Conseil sonne la fin de notre voyage. Nous rentrons chez nous. Nous devions préparer le terrain, tisser des liens avant que les effets de la Levée du Voile ne se rejoignent. C’est chose faite. Dorénavant, le Nouveau Monde va se construire autrement.

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