Chapitre 9

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― Alors comment s'est passé ta première journée ? me demanda ma sœur, alors que nous passions à table.

― Eh bien plutôt bien. Tiens, regarde, j'ai fait des photos.

― Je veux voir, moi. Montre à Ninon.

― Laisse Maman tenir le téléphone, c'est fragile, demandai-je à ma petite tête blonde préférée.

― Ah oui effectivement, la terrasse est superbe. Tu vas vouloir y passer tes journées. Et ça, c'est dans ton bâtiment ? me demanda-t-elle, en me montrant la salle de muscu.

― Eh oui, t'as vu, c'est un truc de dingue.

Pour le repas, Eva avait préparé simplement des pâtes aux beurres. Pour le grand bonheur de Ninon, mais moins pour le mien. J’avoue que j’appréciais de cuisiner et de manger des plats plus délicats.

― Si tu veux, je pourrais faire à manger parfois, même si je rentre souvent assez tard ?

― Ça pourrait être super, ça changerait des nouilles.

― J'irais faire les courses au marché, dès que je pourrais, pour vous faire un bon petit plat.

― Ninon veut venir, tonton.

― Oui, on verra si c'est possible.

― D'ailleurs, je voulais savoir si tu pouvais déposer Ninon demain ? me demanda ma sœur. J'ai un rendez-vous pour une prise de sang, à huit heures trente et je dois être à jeun.

― Il faut que je la dépose à quelle heure ?

― Huit heures quinze, pour début de la classe à huit heures trente.

― Et toi Ninon, tu veux que je te dépose à l'école.

― Ouiiiiiii, cria-t-elle en sautant sur place.

Ma sœur et moi rions de bon cœur en regardant ma nièce faire sa danse de la joie tout en chantant, « C’est tonton qui m’emmène à l’école. C’est tonton qui m’emmène à l’école… »

Le lendemain matin, alors que nous étions en chemin, Ninon me donnait fièrement la main, comme si j'étais une star internationale, et bombait le torse, comme pour dire « Regardez-moi ! ».

Elle était si pressée d’arriver que nous fûmes un peu en avance en arrivant devant les grandes portes de la maternelle et dûmes attendre quelques minutes. Immédiatement, les regards s’étaient tournés vers moi et les chuchotements c’étaient installés. Sûrement quelques commérages sur la nature de ma relation avec Eva. Intérieurement, je préférais en rire, mais il me faudrait rapidement trouver le moyen de les faire taire.

― Bonjour Maxime.

En me retournant, je vis avec surprise Marion.

― Bonjour Marion, dis-je en remarquant un petit garçon à qui elle tenait la main. Ton fils va dans cette école ?

― Oui et c'est ta fille.

― Non, c'est Ninon ma nièce, dis-je un peu plus fort, histoire d’être entendu du plus grand nombre.

― Ah oui, tu m'en as parlé hier, je suis bête.

La porte de l'école s'ouvrit et tous les parents s'engouffrèrent à l'intérieur. Manon m'accompagna dans sa classe et me montra son univers. L'endroit où elle attachait ses affaires, l'étiquette de son prénom, avec un arbre rouge et la grande maison de poupée.

― Bon, je te laisse ma chérie.

Je me dirigeais vers la jeune institutrice de Ninon, pour lui expliquer qui j'étais et celle-ci demanda à avoir rapidement une autorisation signée de ma sœur, pour que je puisse de nouveau m'occuper de mon petit démon.

Je sortais de la classe, quand l'institutrice m'interpella.

― Il faudra aussi donner votre numéro de portable, en cas de problème.

― Oui bien sûr.

― Je vois que tu as déjà une touche Maxime, remarqua Marion qui sortait de la classe de son fils.

― N'importe quoi.

― Je dis ça, je dis rien… Mais elle s’est mordillée les lèvres quand tu lui parlais.

Peut-être avait-elle raison, je n’avais vraiment pas fait attention à ce détail.

― Tu vas directement au bureau ? me demanda-t-elle.

― Oui et toi ?

― Pareil, tous les matins, je vais au bureau à pieds.

Marion et moi remontions les rues qui nous séparaient du bureau et il me sembla que ce petit trajet matinal serait l'occasion d'en apprendre plus sur mon frère et mon père.

― Alors dis-moi Marion, nous allons travailler souvent ensemble. J'ai le droit d'en apprendre un peu plus sur toi ?

― Oui bien sûr, que veux-tu savoir ?

― On peut commencer par la base. J'ai déjà vu ton fils donc je suppose que tu es marié et tu as d'autres enfants ?

― Oui, effectivement je suis mariée et j'ai une autre fille, mais qui va en primaire, elle va bientôt avoir neuf ans.

― Ah oui, suis-je bête, tu me l’a dit hier. Et ton mari fait quoi dans la vie ?

― Mon mari est cuisinier.

― Cool.

― Oui, enfin... c'est compliqué. Il change souvent de boulot. Il a toujours des problèmes d'entente avec ses patrons.

― Il est peut-être fait pour être chef de son propre restaurant.

― Non, je ne pense pas, dit-elle en montant les yeux au ciel, et heureusement, il n'en a jamais exprimé le besoin. Et toi alors, ta famille ressemble à quoi ?

― Eh bien moi, je n'ai pas encore de famille. Enfin si, mes parents et ma sœur, mais pas de famille à moi.

― Pas envie, ou pas trouvé ?

Avais-je la réponse à cette question ? J’aimais dire que c’était par choix, mais en réalité, je me posais de plus en plus la question. Mais, en réalité, je n’avais pas envie de rentrer dans ce questionnement trop personnel.

― Pas envie je crois, j'aime ma liberté de célibataire. Et puis mon boulot prend une grande place dans ma vie, dis-je avec le plus de conviction possible.

― Je comprends. Et donc tu habites chez ta sœur ?

― Oui pour l'instant. Après, je verrais, peut-être pour prendre un appartement tout seul. Mais je profite un peu de Ninon, ma nièce.

Nous arrivions déjà devant le Bâtiment du bureau et nous devions clôturer notre discussion. Je proposais à Marion de passer devant moi et elle laissa sur son passage une douce odeur de parfum aux notes délicates de fleurs. Une émotion étrange traversa mon corps, comme un souvenir ou un songe. Elle prit l'escalier, m'expliquant qu'elle le préférait toujours à l'ascenseur. J'étais un homme et les charmes de Marions me faisaient beaucoup d'effets. À chaque marche, sa jupe glissait sur la peau nue de ses jambes. À chaque marche, mon sexe se raidissait un peu plus.

― Maxime ?

― Oui.

― Le bureau c'est sur la droite, là je vais faire un tour aux toilettes, dit-elle en ajoutant un clin d’œil.

― Oh pardon, je n'ai pas encore les plans du bâtiment en tête, baragouinai-je en sentant mes joues se colorer.

― Pas de soucis, à tout de suite.

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