Chapitre 8

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― Bon on commence par la salle traceurs ? demanda Marion.

― Ok pas de soucis je te suis. Je te laisse faire, dis-je.

― Parfait et ça sera l'occasion de faire un peu plus connaissance.

― Oui tout à fait.

― Au fait je voulais te remercier, dit-elle en nous faisant sortir du bureau.

― A bon et pourquoi  ?

― Et bien Philippe m'a dit que tu avais refusé, il y a quatre ans, le poste que j'occupe. Donc c'est grâce à toi que j'ai eu cette promotion.

― Le monde est petit.

― Comment ça le monde est petit, s'étonnait Marion.

Et merde !

― Heu... oui effectivement, ce n’est peut-être pas la bonne expression. C'est qu'à époque je ne voulais pas rentrer sur Strasbourg.

― A bon et pourquoi, si ce n'est pas indiscret. Et qu'est-ce qui a changé ?

Je n'avais pas particulièrement envie de lui parler des relations avec mon père et encore moins du fait qu'elle était la femme de mon frère caché.

― Je me plaisais bien à Paris et...

― Nous voilà à la salle traceurs.

Ouf sauvé par le gong.

― Alors nous avons trois traceurs. Un pour chaque largeur de papier : 300, 600 et 900. Ici une plieuse et là un massicot électrique. Comme tu vois on est plutôt bien équipé.

― Oui effectivement dans mon ancien bureau Parisien, on avait une plus petite salle pour ce genre de matériel et bien moins fournie.

― On continue, si tu veux bien ? Je vais te faire faire le tour de toutes les salles de réunion. Donc tu en étais où au fait ? reprit-elle.

― Comment-ça ?

― Et bien tu étais en train de me dire pourquoi tu avais changé d'avis, sur Strasbourg.

― Ah ça, dis-je en cherchant à être le plus détaché possible. Eh bien, je pense que le poste était une opportunité qui m'était offerte.

― Ah je croyais que c'était toi qui avais proposé ta candidature.

Et une autre boulette, vite vite, trouve une solution.

― Heu, oui, effectivement. Je voulais dire que sur Paris, il n'y avait pas dans l'immédiat de tel poste et je commençais à avoir besoin de nouveaux challenges. Alors j'ai cherché en province s'il n’y avait pas mon bonheur.

― Tu es ambitieux ?

― Je ne sais pas. En tout cas j'ai besoin de m'éclater dans mon travail et je déteste m'ennuyer. Et toi tu es sur Strasbourg depuis longtemps ? demandai-je histoire de changer de discussion.

― Depuis toujours. Je vis avec mon mari et mes deux enfants, dans Strasbourg même. Je peux même venir au boulot à pied tous les matins.

― Garçon, fille ?

― Les deux.

― Quels âges ?

― Six et huit ans, bientôt neuf dans une semaine.

― Cool.

Marion, en même temps que nous discutions, me montrait les différentes salles de réunion, les toilettes, les vestiaires, où ils avaient la chance d'avoir deux douches individuelles. Il faut avouer que mon cadre de travail allait être grandement amélioré.

― Si tu veux, au Rez-de-chaussée, il y a une salle où tu trouveras quelques machines de musculations, me dit-elle.

― Carrément ? dis-je surpris.

― Oui, il faut prendre une cotisation de cent euros par ans et tu peux y aller presque quand tu veux. Il suffit de réserver à l'avance un créneau. Mais en général on arrive toujours à se débrouiller entre nous.

― Tu y vas souvent ?

― Plutôt oui et pourtant j'y suis allée à reculons au début. J'ai toujours pris soin de moi, mais je préférais des sports plus ludiques, comme la danse. Mais c'est vraiment pratique, j'y vais souvent après le boulot, comme ça il n'y a pas de perte de temps. D'autres préfèrent y aller pendant midi et même certains de bonne heure le matin.

― Je pense que je vais prendre une cotisation, car là où j'habite, pour le moment, je ne vais pas avoir beaucoup de place pour faire ma muscu.

― Ah bon tu habites dans un studio ?

― Non, je loge chez ma sœur, avec sa fille. Et dans le salon il y a toujours beaucoup de jouets qui trainent.

― Oui je comprends, avec mes enfants c'est pareil.

― Et puis je ne peux pas m'imposer, je ne suis pas chez moi.

― Effectivement, conclut-t-elle. Bon on retourne dans notre bureau ?

― Oui.

― Je pourrais te demander quelque chose ? ajouta-t-elle.

― Oui bien sûr.

― Tu te rappelles un peu de l'aménagement du bureau ?

― Oui un peu.

― Et bien je trouve qu'il n'est pas pratique du tout et j'avais imaginé un réaménagement plus agréable et fonctionnel.

― Et pourquoi tu ne l'as pas fait avant ?

― Et bien, j'ai lancé quelques hameçons auprès de Philippe, mais j'ai bien compris qu'il ne voulait pas perdre de temps, là-dedans.

― OK et bien on y réfléchira. C'est vrai qu'on travaille mieux dans un cadre agréable. Ça peut valoir le coût d'investir un peu de temps et même un peu d'argent. Il faudra voir si le budget de fonctionnement nous le permettra.

― Génial ! Je suis tout à fait d'accord : Il faut s'avoir investir, dit-elle avec un large sourire de soulagement.

Je crois que je venais de marquer des points à moindre frais. Et cette période de prise de poste était des plus opportunes, pour une telle tâche.

― Alors vous avez fait mieux connaissance tous les deux, dit Philippe quand nous rentrâmes dans le bureau.

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