CRAC ! Une hache à la main, un arbre mourant. CRAC !

Intervalles réguliers, comme calculés. CRAC ! C’est ce geste, imité, répété, usé. CRAC Transmis. A travers les âges et les gens, jusqu’ici, dans cette simple forêt.

CRAC

C’est un homme, vieilli par un nombre d’arbres abattus. Les éclats de bois s’envolant sous les coups. Il a les mains calleuses du travail manuel, le teint tanné de l’effort en plein air. Les rides que le temps lui a offertes, pour que chaque regard qui se pose sur lui aperçoive son parcours.

Une grande simplicité dans le quotidien. Une vie d’amour, d’amitié et de travail.

Un garçon naît dans ce monde.

Petit, il est le parfait équilibre entre le calme et l’hyperactivité. Il aime jouer avec cette voiture sculptée dans le bois. Autant que courir dans le grand carré d’herbe, derrière la maison. Il est gentil, et farceur de temps en temps.

Adolescent, il s’affirme, il grandit. Il adopte ce regard réfléchi, l’appose sur tout ce qui l’entoure. Il commence à aimer plus loin.

Plus âgé, il soigne la nature, comme il le peut. Il apprécie chaque instant un peu plus sa compagnie. Les conversations silencieuses des plantes l’apaisent toujours autant, leurs feuilles bruissant doucement.

Et chaque jour, il transmet ce calme autour de lui, cet apaisement.

Il vit au rythme de la terre, respirant à l’unisson avec elle, seconde après seconde.

Et jusqu’au dernier souffle cette paix l’habitera. Ainsi que ce sourire en coin, du gentil espiègle qu’il a toujours été.