7. Fatigué
Je suis fatiguée.
Mais ce n’est pas cette fatigue qui nous entraîne dans les bas-fonds du monde, dans une mélancolique déprime, dépourvue de toute force. Celle qui nous laisse sans l’envie de rien, estompe les obligations, rend toute chose trop futile ou trop compliquée pour être réalisée.
Cette fatigue d’avoir trop fait, d’être incapable de continuer, ce n’est pas elle qui m’anime.
Non. C’est cette fatigue que j’aime. Qui nous terrasse physiquement, psychiquement. Mais qui nous laisse si bien de l’intérieur. Elle nous habite et on en est fier. Car on sait qu’on la mérite.
C’est la fin d’une journée sans pause qui se calme enfin. Le plafond au-dessus du lit qui accueille nos rêveries d’épuisés. C’est ce grand projet qu’on accomplit. Ou même cette séance de sport.
C’est la fatigue du dépassement de soi. Qui puise dans nos ressources, mais qu’on ne regrettera jamais de porter. Cette sensation que l’on n’oubliera jamais et qui restera au fond de nous pour la prochaine fois.
Je suis fatiguée. Sereine et fatiguée. Mon cœur s’épanouit, je laisse mon corps se reposer.
Je souris au plafond, enroulée dans mon duvet. Je me sens bien.
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