Le vent glissait entre les branches, faisant bruisser les feuilles au passage. Un feuillage qui commençait déjà à revêtir son élégant costume d’automne.

C’était un de ses jours, où l’on ne sait pas si l’été est vraiment fini. Où il fait trop froid pour se promener en T-shirt, mais où la chaleur soudainement revigorée ne nous fait pas supporter cette petite laine très longtemps.

La brise passagère m’avait poussée à tout de même garder ma jaquette.

Les rayons de ce soleil, à peine chauds, se frayaient un passage à travers le paysage pour venir s’étaler sur ma poitrine.

Étendue de tout mon long dans l’herbe de la prairie, je suivais des yeux une mouche tournoyant près de moi. Le huit plus ou moins régulier qu’elle effectuait dans le ciel s’imprima dans mon regard.

Ma main droite dessinait des motifs compliqués dans les brins verts.

La gauche, elle, rencontra une compagne. La chaleur d’un membre identique, appartenant au garçon, juste à côté de moi.

Je tournai la tête sur le côté. Ses grands yeux marron cherchaient déjà les miens.

Nos iris s’accrochèrent, comme partageant leurs plus grands secrets.

Ma poitrine se gonflait et s’abaissait, dans une lenteur régulière, parfaitement coordonnée avec la sienne.

Les petits cercles qu’il traçait sur le dos de ma main m’apaisaient, chaque seconde un peu plus.

Je fermai les yeux. Bizarrement j’avais cette conscience si précise de mon corps, du sien, du monde qui nous entourait.

La nature nourrissait notre conversation silencieuse. Un oiseau, un insecte, petits sons d’une vie tout près de nous. Vent, feuilles, herbe, doux bruitages de l’existence, murmures si agréables.

Portée par les ailes d’un oiseau, ma conscience s’envola.

Le léger sifflement sorti de mes lèvres anima à son tour l’atmosphère.