XX

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-Tu veux bien…

-Te ramener chez toi? Pas de soucis, allez on y va. me dit-il en souriant. Il sort son téléphone et met en marche sa lampe. On y va. Je le suis. Le retour se fait dans une sorte de silence, pas du tout gênant à ma grande surprise!

Arrivé dans ma rue, il éteint son portable et ouvre la bouche.

-Voilà, c’est là. J’espère vraiment te revoir bientôt. J’t’aime bien, sans plus hein, mais t’es sympa. Enfin bon voilà quoi, à plus! Me dit-il en tournant les talons. J’ai le temps de dire à voix haute et d’un son assez audible pour qu’il entende: “toi aussi t’es sympa, à bientôt!”. Il se retourne et me sourit, je lui sourit en retard. Il est vraiment gentil. Je pense sincèrement pouvoir lui faire confiance. Il est 19h30 quand je pousse la porte de chez moi. Je vois de suite mon père et mon frère assis dans le canapé. Je ferme la porte derrière moi et me dirige vers l’escalier, sans le vouloir, je les ais un peu ignorés.

-Adèle, s'il-te-plait, viens t’asseoir. Me dit mon père. Je m’arrête net. Dans le doute, je reviens sur mes pas et m’assois dans le fauteuil à côté du canapé.

-Qu’est-ce qu’il y a? Demandais-je, troublée.

-De un, tu ne sors pas le soir sans me dire où tu vas. Deuzio, on doit parler je pense.

-De quoi? Dis-je en ayant une vague idée du sujet à débattre.

-De ça. Dit-il en pointant mon ventre du bout des doigts. Mon frère et lui ont la même tête, sérieuse.

-Vous voulez me demander ce que je vais en faire? Je sais pas.

-Il faut qu’on y réfléchisse. A l’heure qu’il est, il doit sûrement être en prison celui qui, enfin, lui. Il faut que tu penses à cet enfant.

-Vous croyez pas que je n’y pense pas déjà assez? Je ne fais que ça toute la journée, coincée entre ces quatre murs. Je t'ai dis papa que je savais pas quoi faire.

-Calme-toi, on sait que c’est difficile en ce moment, mais les mois passent vite. Je t'ai laissé le temps de réfléchir, maintenant il faut sérieusement se pencher sur la question. Tu veux le garder ou l'abandonner?

-Je t’ai dis que je ne savais pas! Je sais pas les deux? Tu comprends un peu ce que je traverse là? Ca là, ce qui est là dedans me rappelle h24 ce qui s’est passé. Et en même temps, il est autant victime que moi! Je sais pas quoi faire papa. Je sais pas. Sur ces mots je partis m’enfermer dans ma chambre. Mon frère n’avait quasiment pas parlé. Je m'enferme dans ma chambre et me blottie dans mon lit. Je repense à ce qu’on s’est dit avec Vincent. Je tourne en rond depuis plusieurs semaines ici. Je suis comme en cage. Les cours sont tellement plus difficiles à suivre à la maison. Je ne vois presque personne. Perdue dans mes pensées, le sommeil m’emporte. Je sombre dans un autre monde. Un monde que je peux contrôler. Un monde idéal.

Le lendemain, le soleil me réveille. J’ouvre les yeux, encore une nuit de passé. Comme d’habitude, des images de ce qui s’est passé reviennent. Je commence à m’y faire même si s’est surement une mauvaise habitude. Je me lève de mon lit. J’y étais bien.Je pensait à quelque chose d’impor Je passe devant mon mirroir où je regarde toujours ce ventre s’arrondir de plus en plus. Je descends dans la cuisine où je me préapre un petit-déjeuner, Gérôme y est aussi. Sa tasse de café et une tartine de beurre dans la main, il me sourit. Il a des cernes, comme moi, il a pas du bien dormir. Je me fais mon chocolat chaud habituel.

-Et merde! S’écrit Gérôme, je me retourne. Un bout de sa tartine vient de tomber dans son café. Je lui donne une cuillère, il l’accepte en grômelant.

-Qu’est-ce qu’y a? Je lui demande.
-Ma tartine m’a laché.

-Sérieusement?
-Nan, laisse tomber. C’est rien, les études quoi!

-Y a que ça?
-Je… Il hésite. C’est ton affaire. Ca me met vénère! Un petit silence s’installe.

-Je vais retourner au lycée. Dis-je. C’était ce à quoi je réfléchissait depuis quelques jours. L’isolement ne me convient pas. Je n’ai rien fait et pourtant c’est moi qui reste à part. Je veux continuer à aller au lycée, je n’en peux plus de rester cloitrer à la maison à attendre qu’on daigne bien m’envoyer les cours. Je veux revoir du monde. Je sais que ça va peut-être être difficile mais si je m’explique, peut-être que les gens comprendront. Gérôme s’étouffe avec son café.
-Kof kof, hum! Quoi???

-Je vais retourner au lycée. Répétais-je avec plus d’assurance.

-Mais tu, tu es sûre de toi là. C’est quand même une décision assez importante. Tu dois en parler à papa.

-Ca en te choque pas?
-Pas tant que ça. Je sais que t’es pas faites pour rester à la maison toute seule. Tu as besoin de voir d’autres personnes. Je penses que ça te feras du bien mais fait attention aux cons!

-Merci Gérôme. Dis-je en l’enlaçant. Que je l’aime mon frère!

-De rien p’tite soeur! Me répond-il en souriant. Allez, désolé, ‘faut que j’y ailles, je vais rater mon bus sinon! Mais bisous, gros bisous. Dit-il en posant sa tasse dans l’évier et en montant dans sa chambre me laissant ainsi finir mon chocolat. Une fois finit, je prends mon courage à deux mains et pousse la porte qui mène à l’arrière de la pizzeria. Je suis entouré de légumes, de fruits, de viandes. Des centaines d’odeurs magnifiques. Je continus ma route et arrive à la cuisine puis au bar. Mon père sert un Monaco à un habitué, le sourire aux lèvres. Il aime son métier, ça se voit!

-Tiens v’là la p’tite Adèle. Ca va? Me dit Roger, l’habitué en question. J’esquisse un sourire. -Ca va et toi?

-Et beh écoute, tout roule! Mon père se retourne après avoir finit de nettoyer un verre.
-Tiens, ça va ma puce? Me dit-il.

-Je, je voulais te parler.

-Tu m’excuse Roger, je reviens.

-Vas y, les filles ne savent pas attendre! Dit-il en finissant d’une traite son Monaco. Lui et ses remarques! Mon père pose son torchon sur son épaule comme les vrai serveur et nous rentrons dans l’arrière cuisine.

-Qu’est-ce qu’y a? Me demande-t-il. J’inspire un grand coups et annonce mes plans.
-Papa, je vais reprendre les cours au lycée. Lui dis-je.

-Que, quoi???

-Je ne suis pas faite pour rester à la maison. Ca ne me convient pas, tu le sais.

-Mais, Adèle, ce n’est pas rien quand même. Tu ne sais pas comment les autres vont réagir!

-On verra papa, on verra. J’allais envoyer un message au proviseur après t’avoir prévenu. Je voulais que tu le sache, c’est tout.
-Ca peut être dangereux Adèle! Tu as bien réfléchit?

-Oui, j’ai eu tout le temps pour réfléchir!

-Tu es sûre que c’est la chose à faire? Pour ton bien, je donnerais tout mais là, c’est particulier.
-T’inquiètes pas papa, ça ira, je te le promets. Mon père sembla sourir, il m’enlaça et me souffla à l’oreille ces quelques mots: “Je serais toujours de ton côté Adèle, tu peux compter sur moi”.Je lui souris en retour et déposa un baiser sur sa joue avant de rentrer chez moi. Je montais encore une fois dans ma chambre et ouvrais mon ordinateur. Une fois la messagerie du lycée ouverte, je rédigeais le message suivant:

“Bonjour monsieur,

Je vous informe que je reprendrais les cours au lycée à partir de la semaine prochaine. Premièrement parce que ça ne me convient pas de travailler seule chez moi, à l’écart des autres. Deuxièmement, parce que je ne trouve pas juste d’être en quelque sorte “puni” opur ce qui s’est passé. Je ne rejète bien sûr pas la faute sur qui que ce soit, c’est de sa faute un point c’est tout. Quoi qu’il en soit je reviendrait lundi prochain.
Cordialement,

Adèle”

Je clique sur envoyer et c’est partit. Je ressens un peu comme de la joie. Je vais revoir le monde. Je vais tout de suite après sur le groupe insta de la classe. Il faudra surement que je m’explqiue. Les élèves formulent des hypothèses de toutes sortes. Je stress un petit peu mais bon, ça va aller. Je regarde tout de suite les cours de lundi, je crois que j’ai hate. Je ressors mon sac que je n’ai pas touché depuis quelques semaines déjà. Je refais aussi un point sur ma cicatrice. J’ai toujours un petit bandage mais ça commence doucement à se sicatrisé. J’avais vu une rumur traditionnelle japonaise concernant les cicatrices comme quoi le temps de cicatrisation dépend de l’humeur du bléssé. Plus il sera en colère contre celui qui le lui a fait, plus elle prendra de temps à cicatriser. C’est surement ce qui se passe avec moi. Je change de bandage et inspecte vite fait la plaie. J’y ai vraiment mis tout mon coeur. Je ferme les yeux et revois ces images. Je m’étais sentie si bien lorsque j’étais inconsciente. Un sentiment de paix intense, c’est ce qu’on ressent lorsqu’on est mort? Je chasse ces vilaines pensées de ma tête et regarde tous les devoirs à faire pour la semaine prochaine. J’ai le week-en pour les faire alors je m’y met.

J’ai passé mon week end à travailler. Ce soir, je finit les dernières choses à faire pour vendredi. Tout est organisé, j’ai ma tenue, mon sac est prêt, tout va bien se passer j’espère. Au moment où je pose mon stylo, je le sens bouger. Je ne peux m’empécher d’esquisser un sourir. Je pose ma main sur mon ventre, il continu de gigoter. Je ne sais toujours pas quoi faire de lui et je sens que je m’attache peu à peu à lui. Une fois mon bureau rangé, je me couche dans mon lit, mon cocon. Je saisis mon téléphone et surf un peu sur instagram. Je me retrouve sur la page de Vincent. Je décide alors de lui envoyer un message simple mais efficace: “Je reviens demain ;)” et eteint mon téléphone. Il vibre, je le reprend. “Géniale! On se voit demain alors!;D”, je like son commentaire. J’ai hate, peut-être. Je regarde le message que m’a envoyer le proviseur acceptant ma réintégration au sein de ma classe. Ca me soulage je crois. Je remet en marche mon réveil pour 8h. Je commence à 9h demain, tout va bien se passer. C’est sur ces paroles que je m’endors, prise de fatigue.

Bip Bip Bip Bip, Bip Bip Bip Bip. Mon réveil sonne. J’ouvre les yeux. Ca y est c’est le jour J!

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