25. Le matin de Noël

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25.      Le matin de Noël

 

  Le lendemain matin, Christophe se réveilla en sentant l’odeur de petits pains fraichement sortis du four mêlée à une odeur de pain toasté. Il ouvrit les yeux et serra, contre lui, Clémence qui semblait encore dormir.

Le petit déjeuner devait se faire en famille ce matin, ils allaient se régaler. Alors qu’il refermait les yeux, Clémence murmura,

— Ça sent super bon, tu ne trouves pas ?

— Ça sent divinement bon… Mais je n’ai pas envie de me lever.

— Note, on peut appeler le service d’étage et se faire amener le petit dej’ !

Christophe pouffa de rire et ajouta,

— Oui, et on demande que ce soit Madison ! Je la vois râler d’ici !

Alors qu’ils rigolaient tous les deux, Clémence lui dit tout d’un coup,

— Chut ! Tu n’as pas entendu ? J’ai cru entendre ta mère…

Christophe tendit l’oreille puis capta effectivement que sa mère les appelait d’en bas des escaliers. C’était bizarre… Il avait l’impression qu’elle chuchotait.

Tous les deux intrigués, ils se levèrent, passèrent une robe de chambre puis se dirigèrent vers le pallier. Mathilde les aperçus, elle était en bas des escaliers, sur la première marche, Christophe lui indiqua qu’elle pouvait monter, ce qu’elle fit, en ricanant. Une fois arrivée à leur niveau, elle expliqua,

— En fait, il y a eu un miracle de Noël cette nuit !

Elle pouffa de rire puis continua,

— Madison se met à la cuisine !

Éberlué, Christophe lui répondit,

— Quoi ? Mad en cuisine ?!

— Oui, elle voit avec ton père comment préparer le chocolat chaud et comment gérer la couleur des toasts.

— Gaétan reste dormir ici ? Demanda Clémence à Mathilde.

— Oui, c’est prévu, pourquoi ?

— Bah, je crois que ceci explique cela, non ?

— Quoi, tu penses que Mad apprend quelques trucs vite fait pour lui apporter le petit dej’ au lit à son copain ? Demanda Christophe.

Christophe semblait un peu incrédule, mais Mathilde acquiesça et leur dit,

— Ah oui, c’est vrai… C’est une bonne motivation ! Ce Gaétan a une très bonne influence sur elle, je trouve !

Mathilde fit une pause et leur dit ensuite,

— C’est pour que vous puissiez assister à la chose que je vous appelais discrètement… Sinon, le petit déjeuner est prêt, n’hésitez pas à descendre quand vous voulez.

— Ça ne va pas traîner maman, on a faim tous les deux.

— Oui, le temps de passer quelque chose de plus convenable et nous arrivons… Je goûterais bien le chocolat chaud made by Madison moi !

Les trois éclatèrent de rire puis Mathilde laissa le couple se préparer.

 

Le petit déjeuner s’étendit jusque tard dans la matinée, vers 11h, la sonnette retenti, ils se regardèrent tous, craignant l’arrivée de Valérie…

— Maman, tu n’avais pas dit qu’elle n’arriverait que demain finalement ?

— Mais… Oui… Aux dernières nouvelles.

— Madison, Gaétan, il arrive quand ? S’enquit Mathilde.

— Normalement, cet après-midi, il en a pour des heures en train, il vient du fin fond des Ardennes ; ses parents ont l’habitude de louer un chalet perdu dans la forêt pour toute la famille durant les fêtes de Noël.

— Bon ben, il va falloir aller ouvrir… Qui se dévoue ? Demanda André.

Tête baissée et résignée, Madison leur dit,

— Moi… Ce serait bien d’accueillir ma mère avant qu’elle ne rameute tout le quartier parce qu’on l’a fait attendre quelque minutes à l’extérieur le matin de Noël.

Elle se leva et se dirigea vers la porte d’entrée. Elle était encore en pyjama, rose, parsemé de lapins rose foncé. Madison se fit la réflexion que sa mère allait probablement lui faire une remarque à ce propos, mais se dit,

Et puis zut, je n’en ai rien à faire de ce qu’elle pense après tout…

Elle ouvrit la porte, s’apprêtant à donner un sourire figé à sa mère lorsqu’elle découvrit Gaétan, tout sourire, sur le petit perron.

Il portait une corbeille remplie de victuailles à bout de bras et un sac à dos contenant probablement quelques affaires pour le petit séjour qu’il ferait à Tournai.

Madison voulut lui sauter au cou, mais fut freinée par la corbeille. Elle le fit alors passer dans le couloir et lui indiqua l’entrée de sa chambre, dont la porte donnait dans le couloir de l’entrée.

— Gaétan ! Je ne t’attendais pas si tôt ! Comment t’as fait pour arriver si vite ? Viens, dépose tes affaires ici, c’est ma chambre.

— Waouh ! Cool ta chambre ! Elle est plus grande que nos deux studios réunis !

Il déposa la corbeille puis se débarrassa de son sac à dos,

— C’est pour ton oncle et ta tante, la corbeille ; des spécialités de chez moi. Mon sac, je le dépose où ?

— N’importe où, on le rangera après, t’inquiète.  

— Je suis venu avec un de mes cousins qui avait prévu de partir tôt pour rentrer à Bruxelles, j’ai profité de sa bagnole et à partir de Bruxelles, je n’avais plus qu’une heure de train pour venir ici.

— Mais pourquoi tu ne m’as pas prévenue ?

— Parce que je voulais te faire la surprise…

Elle le prit dans ses bras et lui glissa,

— C’est une belle surprise… Tu sais, quand je suis venue ouvrir la porte, je pensais que j’allais tomber sur ma mère. Mais là, je suis contente que ce soit toi !

Madison entendit un petit bruit dans le couloir puis dit à Gaétan,

— Oh, ils doivent se demander ce qu’il se passe… T’es prêt ? Viens, je vais te présenter. Mais avant, je t’embrasse !

 

 

De leurs côtés, Madison ne revenant pas et n’entendant aucun éclat de voix, les quatre se demandaient de qui il pouvait bien s’agir.

Christophe proposa d’aller jeter un coup d’œil dans le couloir. Il vit passer une personne chargée dans la chambre de Madison. La porte étant restée ouverte, il entendit une voix masculine répondre à Madison.

Il rejoignit le groupe et leur dit,

— Je crois qu’il s’agit de Gaétan… Je pense qu’il doit déposer ses affaires chez Madison, nous allons enfin rencontrer ce faiseur de miracles !

Les trois autres exprimèrent aussi leur soulagement de savoir qu’il ne s’agissait pas de Valérie. André annonça,

— Eh bien, nous l’attendons ce Gaétan, qu’elle nous le présente ; qu’est-ce qu’elle attend Madison ?

— Oh, elle prend peut-être le temps de lui dire bonjour, dit Clémence.

— Oui, laisse-leur le temps de se retrouver dit Mathilde.

Sur ces entrefaites, Madison arriva, elle précédait Gaétan dans la salle à manger où ils étaient encore tous attablés.

Elle avala sa salive et annonça,

— Ce n’était pas maman, mais bien Gaétan qui est arrivé plus tôt. Je vous présente donc Gaétan, mon petit ami.

Chacun accueillit le nouveau venu de façon amicale, Mathilde lui proposa de s’installer à table avec eux, expliquant que le petit déjeuner avait traîné, mais qu’ils comptaient passer sous peu au repas de midi et qu’il y était cordialement convié.

Gaétan offrit la corbeille qu’il avait rapportée pour l’occasion et expliqua les différents mets qu’elle contenait.

Cela permit de faire connaissance et de détendre l’atmosphère. Gaétan se sentit rapidement à l’aise, au grand soulagement de Madison.

Clémence avait repéré l’inquiétude de Madison, elle s’approcha d’elle en profitant de débarrasser, avec elle, une partie de ce qu’il y avait sur la table pour lui dire,

— Voilà qui est fait Madison, il semble bien, non ? Le courant a l’air de bien passer en tout cas.

— Oui, je suis soulagée Clémence !

— Qu’est-ce qui t’inquiétait ?

— Bah… Sa famille, c’est un peu la vieille bourgeoisie des Ardennes, tu vois, tirés à quatre épingles… Déjà rien qu’avec mon prénom, je fais tâche.

— Mais enfin…

— Bah, chez eux, c’est Louise pour sa sœur, Maximilien pour son petit frère… Ses cousins et cousines ont tous des prénoms classiques.

— Et alors ? Ils t’apprécient pour toi, pas pour ton prénom Mad.

— Je sais, mais ça m’embête que mon prénom provienne d’un film que ma mère a vu et qu’elle a adoré… Je préférerais que mon prénom ait une histoire « autre »… Enfin, je n’y peux rien.

— De fait, tu n’as pas choisi ton prénom.

Clémence la prit dans ses bras et lui dit,

— Regarde, tout se passe bien dans la salle à manger, tu entends ? Ils rigolent ! Ne te tracasse pas Madison. Et le fait qu’il soit venu si tôt à Tournai, je trouve cela terriblement mignon pour toi.

Madison sourit franchement et lui répondit,

— Oui, je suis trop heureuse ! Il me manquait, tu ne peux pas savoir !

— J’imagine Mad.

Lorsqu’elles retournèrent dans la salle à manger, elles constatèrent que Gaétan était en pleine discussion avec André et que les autres leur faisaient des clins d’œil en les voyant arriver. Madison soupira d’aise, tout se passait bien.  

 

Plus tard dans la journée, ils décidèrent tous de faire une petite balade digestive sur les bords de l’Escaut.


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