26. Le Noël de Mathilde

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26.     Le Noël de Mathilde

 

Une fois sur le chemin du retour, Mathilde reçu un appel de sa sœur. Elle resta en retrait par rapport aux autres qui continuaient à avancer. André, qui lui jetait régulièrement un coup d’œil, souffla en hochant négativement la tête. Clémence l’interpella,

— Mathilde a l’air agacée, tu sais qui est au bout du fil ?

— Oui… Valérie !

Il soupira. Christophe se rapprocha et leur dit,

— Oh, elle doit encore mettre maman dans l’embarras ; elle est peut-être en train d’inviter toute la famille de Roger pour ce soir ou préciser qu’elle arrivera à minuit, mais qu’elle compte sur le repas trois services à cette heure-là… Je l’imagine bien demander ce genre de chose.

André le regarda un peu de travers mais ne put réprimer un sourire.

— Je ne sais pas ce qu’elle propose ou impose, mais là, ta mère est en colère… Quand elle fait les cent pas comme ça, en se grattant la tête et en fonçant les sourcils comme elle le fait, c’est que ce n’est pas bon !

Clémence sourit de voir son futur beau-père aussi attentif aux signes des humeurs de sa femme.

Elle caressa la main que Christophe avait posée sur sa hanche. Il déposa un baiser sur sa tempe et lui murmura,

— J’espère que ce ne sera pas un truc catastrophique.

— Je l’espère aussi, répondit Clémence.

André haussa les épaules et soupira… Les trois ne pouvaient qu’attendre la fin de la discussion qui semblait de plus en plus houleuse entre les deux sœurs.

 Clémence jeta un œil du côté de Madison et Gaétan ; ils s’étaient arrêtés un peu plus loin, dans les bras l’un de l’autre, Madison souriait à ce que Gaétan semblait lui dire.

— Heureusement que Madison a Gaétan, souffla Clémence.

— Oui, il me semble être quelqu’un de sérieux ce jeune homme, précisa André.

— C’est vrai, mais Mad est terrorisée à l’idée qu’il rencontre sa mère… Et je la comprends, plaça Christophe.

— Elle m’a dit qu’elle en avait déjà parlé avec lui, de sa mère… Je crois qu’elle a peur qu’il prenne ses jambes à son cou après l’avoir vue. C’est vrai qu’elle n’est pas des plus commode ta tante Valérie, dit Clémence.

André et Christophe gloussèrent de rire puis se reprirent.

— Bon, c’est toujours pas fini cette discussion ? Lança Christophe.

— Non, mais… Hou ! Regarde le regard noir de ta mère… Ça n’augure vraiment rien de bon ça !

Mathilde les voyant occupés à l’attendre, elle leur fit signe d’avancer. Qu’ils rentrent, elle allait avoir besoin de marcher, seule, après la dispute qu’elle venait d’avoir avec sa sœur.

Ils réenclenchèrent la marche, laissant Mathilde à l’arrière. 

 

Une fois qu’elle vit qu’ils avançaient à nouveau, elle décolla le portable de son oreille… Valérie avait déjà raccroché depuis quelques minutes.

Mathilde avait besoin de respirer et de réfléchir…

Comment allait-elle annoncer à Madison que sa mère ne viendrait pas pour Noël… Préférant rester avec Roger, chez des amis, en France.

Son excuse était la suivante ; c’est beaucoup trop loin, je suis fatiguée !

Lorsque Mathilde lui avait demandé ce qu’elle devrait dire à sa fille pour l’excuser, Valérie lui répondit ; oh, et bien, elle est grande maintenant, elle n’a plus besoin de sa mère, je crois, non ? Tu ne penses pas ? Elle semble bien se débrouiller, non ? Elle a même un petit copain… Plus sérieux que le premier, j’espère ; elle va toujours se fourrer dans des situations pas possibles cette fille, la vraie fille de son père, un inconstant fini !

La discussion s’était alors envenimée ; Mathilde la confrontant à son rôle de mère dont elle ne pouvait pas se destituer « comme ça », parce qu’elle en avait décidé ainsi.

Valérie l’attaqua bassement en lui rétorquant qu’au moins sa fille, elle, n’avait pas tenté de se suicider à cause d’une rupture. Mathilde vit rouge et lui balança ses quatre vérités ; son absence constante dans la vie de Madison, le fait qu’elle ne l’ait quasi pas élevée, la laissant aux bons soins de sa sœur, l’absence d’intérêt quelconque pour le présent et l’avenir de sa fille…

Valérie avait fini par lui raccrocher au nez en criant ; j’en ai marre de cette famille de con, laissez-moi vivre ma vie !

Mathilde était consternée, ce n’était pas le Noël qu’elle avait espéré, tant pour elle que pour le restant de la famille qui vivait sous son toit.

Maintenant, elle allait devoir l’annoncer. Elle savait que son époux et son fils seraient soulagés de son absence, elle les comprenait, certes, oui… La maisonnée n’en resterait que plus paisible, mais elle, elle avait été blessée par sa sœur, cette dernière s’était attaquée à elle via son fils, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant.

Mathilde versa quelques larmes puis se reprit, elle arrivait à hauteur de la maison et allait devoir leur annoncer la nouvelle.

 

Fin du tome 2

 

La suite est en cours de rédaction  :-)

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