9. Rencontre d'un indésirable

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9.     Rencontre d’un indésirable

 

D’abord, tous ensemble, ils visitèrent différents magasins de décoration, mais Madison n’y trouva ni son bonheur ni une quelconque inspiration pour la décoration de sa future chambre. Alors que les parents de Christophe et Valérie décidèrent de rentrer, les trois autres optèrent pour un détour par un tea-room pour reprendre quelques forces.

Clémence discuta avec Madison à propos de son manque d’inspiration actuel face à sa future chambre. Sa mère s’en était montrée exaspérée et avait fait quelques remarques désagréables à sa fille. Assises dans le salon de dégustation, Clémence lui dit,

— T’inquiète, ça viendra… Je crois que tu dois encore te faire à l’idée aussi, non ?

Madison soupira,

— T’as pas tort… Je crois que je dois encore digérer tout ce qui s’est décidé aujourd’hui, c’est vrai.

— On refera les boutiques d’ici deux ou trois semaines si tu veux.

— Oh oui, entre filles !

— Pourquoi pas… Tu pourrais venir à Bruxelles aussi, il y aura peut-être un autre choix pour toi.

— D’accord, il faudra qu’on arrange ça avec Christophe alors… Je ne voudrais pas qu’il ait l’impression que je te monopolise.

— Eh ! Pas de souci, il suffit que je le lui dise… Je suis libre de faire les boutiques avec qui je veux, tu sais…

— Je sais… Mais c’est pour être sure.

Christophe les interrompit en arrivant avec le menu du tea-room.

— Voilà, j’ai le menu, moi, je prends une crêpe chocolat et noisettes !

Les deux femmes se plongèrent dans le menu, Clémence opta pour une crêpe chocolat et noix de coco, Madison hésita puis choisit une simple crêpe au sucre candi.  

Alors qu’ils dégustaient gaiement leurs crêpes un homme interpella Christophe,

— Christophe ! Comment vas-tu mon vieux ?

Christophe se figea lorsque l’homme en question lui tapota l’épaule, il s’essuya les lèvres avec sa serviette puis dit, posément et calmement,

— Bonjour Jérémy.

L’autre, enjoué, le relança,

— Ça fait des années qu’on ne s’est pas vu !

Puis, s’adressant à Clémence et Madison,

— Christophe et moi sommes de vieux copains Mesdames… Je me présente, Jérémy, puisque cricri ne nous présente pas…

En s’adressant à Christophe, il rajouta,

— J’imagine que c’est chasse gardée…

Christophe finit par lui répondre, toujours aussi calmement, même si Clémence voyait bien qu’il contenait une irritation certaine.

— De fait, je te présente Clémence, ma compagne et Madison, ma cousine.

Jérémy les dévisagea toutes les deux puis s’exclama, en s’adressant plus à Madison

— Ah, eh bien, elle a grandi la petite ! Tu ne dois pas te souvenir de moi, je t’ai croisé quand tu vivais chez ton cousin.

Il orienta ensuite son attention sur Clémence et dit, avec un sourire carnassier,

— Et je vois que tu ne t’embêtes pas toi…

Christophe ferma les yeux l’espace d’une seconde puis demanda, toujours sur le même ton,

— Et comment va Sophie ? J’imagine que vous êtes toujours ensemble, non ?

 Jérémy réorienta son attention sur Christophe et lui répondit,

— Hou ! Non, c’est fini depuis un an… J’en ai eu marre de son côté à toujours tout vouloir gérer.

— Ça te plaisait à l’époque, non ? Et les enfants ? Vous en avez deux, non ? Ils deviennent quoi ?

Il répondit, comme agacé par les questions de Christophe,

— Oh, ça va… C’est elle qui a la garde, elle gère ça bien mieux que moi, ils vont très bien !

Clémence et Madison ne pipaient mot, mais observaient les échanges qui se déroulaient devant elles. Discrètement, Madison glissa tout bas à Clémence,

— Je crois que c’est le mec avec qui Sophie est partie.

Clémence lui fit un clin d’œil et lui dit tout aussi discrètement,

— C’est ce que je crois comprendre…

Elle se mordit la lèvre inférieure, elle voyait Christophe se murer dans une attitude stoïque qu’elle n’avait pas l’habitude de voir, mais qu’elle avait déjà repérée lorsqu’il faisait face à des situations qui le dérangeaient.

Alors que Jérémy lui apprenait que Sophie avait l’intention de revenir vivre à Tournai, Clémence se décida à agir, le regard de Christophe se perdait dans ses souvenirs, ses souvenirs noirs.

Elle prit son téléphone portable en enclencha un appel au numéro de Christophe. Son téléphone sonna, il regarda le nom qui apparut et lui jeta un coup d’œil interrogateur. Clémence s’écria,

— Oh, c’est l’appel de ta mère, on doit y aller, c’est ça ?

Il comprit son entourloupe et joua son jeu,

— Oui, c’est ça !

Se tournant vers Jérémy, il lui dit, en tentant de sembler on ne peut plus détaché,

— Écoute, nous sommes attendus ailleurs, c’était sympa de te revoir !

L’autre répondit,

— Ah, mais ça, tu m’as l’air bien occupé comme homme… Bon, je vais te laisser, t’es en bonne compagnie toi au moins !

Il fit de grands signes, tapota à nouveau sur l’épaule de Christophe puis finit par s’en aller.

Christophe lâcha un gros soupir puis prit sa tête dans ses mains en marmonnant,

— C’est pas vrai… Mais quel con ce type !

Il refit surface en adressant un demi-sourire à sa cousine et sa compagne et leur dit,

— C’était le gars avec qui Sophie m’a trompée depuis le début de notre relation et avec qui elle s’est mise en ménage après la séparation.

En récupérant une de ses mains dans la sienne, Clémence lui dit,

— C’est ce qu’on a cru comprendre Madison et moi.

Il serra la main qu’elle tenait puis ajouta,

— Ce type est un vrai sans gêne… Débouler ici comme si on était de grands copains et puis vous détailler, toutes les deux… J’ai eu du mal à tenir mon calme, mais l’attaquer n’aurait pas été une solution.

— Ne t’inquiète pas pour ça Christophe, on avait repéré son manège. Mais toi, est-ce que ça va ?

Il ferma les yeux et lui dit,

— Ça va… Ça vous dit si on bouge ?

— Oui, allons-y, dit Clémence.

— Oui, de toute façon, on a terminé le tour des boutiques, il est déjà tard dans l’après-midi, on devrait rentrer, ma mère doit être partie maintenant !

Clémence la regarda,

— Oui, je l’espère.

— Elle est peut-être même partie directement après les boutiques, sans repasser chez tes parents, Christophe.

— C’est bien possible, je l’espère en tout cas! Balança Christophe sur un ton mêlé de dépit et d’énervement.

Clémence lui sourit, elle s’était rapprochée de lui et le tenait par la taille, il avait fait de même. Elle était parée pour le soutenir durant le chemin du retour tout en faisant la conversation à Madison.

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