2. Au bord de l'eau

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2.     Au bord de l’eau

 

Christophe enleva chaussures et chaussettes puis remonta son jean. Il aida Ludovic à en faire autant puis, les deux filèrent vers la mer.

Clémence les observa, ils rigolaient à deux, Christophe rassurait Ludovic lorsqu’une vague un peu plus grosse atteignait ses pieds. Finalement, Clémence ôta, elle aussi, ses chaussures et remonta son jean.

Alors qu’elle les rejoignait après avoir placé toutes les chaussures et chaussettes dans le sac qu’elle avait toujours en mains, elle les entendit lui dire,

— Tata, viens dans l’eau ! Attention, elle est froide !

— Ah, tu viens ! C’est revigorant Clem… Ça va avec le sac ? Tu ne préfères pas le laisser sur la plage ?

— Bah, non… Il y a quand même des gens qui passent, je n’ai pas envie de devoir revenir à l’appartement pieds nus parce que quelqu’un l’aura embarqué entre-temps.

— Oui, mais t’es encombrée là.

— Eh bien, je préfère ça…

— Ok, c’est comme tu veux, moi, je m’occupe de Ludo alors. Il adore !

— Mais je vois… Et je suis contente que ça se passe bien pour toi, avec lui.

Il la regarda puis fila vers Ludovic qui s’était un peu éloigné en essayant de rattraper une vague.

Ils passèrent plus d’une heure à patauger puis finirent par sortir de l’eau et sécher leurs pieds afin de remettre leurs chaussures.

— Ludo, laisse-moi enlever le plus de sable possible, tu prendras un bain quand nous serons dans l’appartement et après nous irons manger au restaurant.

— Oui ! Au restaurant, comme avec papa et maman.

— Oui, comme avec tes parents.

— Dis-moi Ludo, demanda Christophe, tu prends quoi comme plat d’habitude au restaurant ?

— Comme maman… Ou comme papa.

— Avec toute une assiette ?

— Non ! Une petite assiette… Je suis encore petit !

— Ok.

Christophe sourit, il s’attendait à entendre « boulette sauce tomate » ou « compote frites », mais non, quand Clémence lui avait dit qu’il était gastronome, c’était vraiment ça ; il mangeait la même chose que les adultes.

— Voilà, nous sommes tous les trois prêts à faire des petites courses avant de rentrer se rafraîchir puis d’aller au restaurant dit Clémence. On se met en route ? Tu me donnes la main Ludo ?

— Non, je donne la main à Christophe, tata.

— Ah oui… Si tu veux.

Clémence regarda Christophe, un peu dépitée. Il lui dit,

— Allez, moi, je veux bien te donner la main tata Clem.

— Merci Christophe… Toi au moins tu ne me lâches pas.

La soirée se déroula comme prévu, Ludovic épata Christophe par son comportement, irréprochable, au restaurant.

— Ma sœur et mon beau-frère l’ont souvent pris avec eux, lorsqu’ils allaient au restaurant et ils lui ont assez rapidement fait goûter leurs repas. Il y a pris goût et il en redemande. Ils essayent juste de ne pas lui donner de mets trop salés. Mais c’est chouette, je trouve, il mange vraiment de tout, pas comme certains qui n’acceptent les brocolis qu’à 12 ans.

— C’est un vrai plaisir… Et en plus, il est nickel, purée, il a trois ans et demi et il n’a pas pleurniché une seule fois ! Même quand il a voulu venir dans tes bras à la fin du repas, il n’a pas fait de scandale. Là, tu l’as mis au lit, il va dormir jusqu’au matin ?

— Oui, normalement pas de souci.

— Mmh la soirée est à nous alors…

— Oui… Ça te dirait un verre du vin qu’on a acheté là tantôt ?

— Oh oui, ne bouge pas, je m’en charge.

Christophe se leva et sorti deux verres avant de déboucher la bouteille de vin, qu’il ramena, ainsi que quelques chips.

— Ah… On est bien, non ? Demanda Christophe.

— On est très bien Christophe.

Il goûta le vin,

— Il est bon, un peu sec, mais bon.

Elle se pelotonna contre lui et goûta aussi le vin.

— Oui, sec, mais fruité quand même. Dis, pour demain, on fait quoi ? On va voir les phoques avec Ludo ?

— Oui, le spectacle des phoques et une ballade en bord de mer aussi, comme aujourd’hui, non ? Il semble adorer courir après les vagues.

— Il n’y a pas que lui…

Il lui tripota les cheveux et lui dit,

— Oui, j’avoue, j’aime aussi courir après les vagues… J’avais l’impression d’être un gamin, là tantôt.

— Aussi gamin que Ludo, tu étais dans ton élément, c’était… Attendrissant.

— Ah oui ?

— Oui… Je m’attendais plus à jouer, moi, avec Ludo, mais visiblement, il ne te lâche plus ! Est-ce que ça te va, ça ? Tu veux que je m’en occupe plus ?

— Non.

Il fronça les sourcils et continua,

— J’aime m’occuper de lui Clémence, ne t’inquiète pas pour ça, ma petite biche.

Il passa un bras dans son dos et le caressa,

— C’est vrai qu’il ne me lâche plus, mais j’ai l’impression que c’est plus, toi, que cela interpelle, non ?

— Bah… Mon cher petit neveu semble m’oublier quoi !

Elle pouffa de rire.

— Mais non… Souviens-toi, dans le resto, c’est dans tes bras qu’il a voulu venir, tu le rassures, c’est ton côté maternel.

Il lui caressa la joue, elle ferma les yeux et soupira tout en esquissant un sourire.

— C’est parce que je parle de ton côté maternel ?

Elle haussa les épaules,

— Oui… On n’en a pas vraiment reparlé depuis que j’ai l’implant.

— C’est vrai, je l’ai un peu mis au frigo, pour ma part… Après l’alerte.

Elle le détailla, caressant sa mâchoire puis lui précisa,

— Moi aussi, j’ai été refroidie et mon seul intérêt à ce moment-là était de trouver une bonne contraception.

— Tu sais, j’ai envie d’avoir des enfants, mais pas maintenant.

— Je sais, je comprends, ça se prépare l’arrivée d’un enfant.

— Et quand je te vois avec Ludo, ça me donne d’autant plus envie d’en faire avec toi.

— C’est vrai ?

— Oui, je vois bien que tu sais t’y prendre avec lui, et tu es rassurante, pas stressée… Pas stressante comme certaines mères qui ne supportent pas que leurs enfants bougent ou se salissent.

— Non, ça, c’est clair, je ne mettrais pas mes enfants sous cloche, il n’y a rien de pire ; il faut qu’ils découvrent et qu’ils apprennent, comme Ludo, quand il voulait garder le sable dans ses chaussures…

Ils rigolèrent à ce souvenir… Il lui avait suffi de faire quelques pas avec ses chaussures pleines de sable pour que Ludovic accepte les conseils et les soins de sa tante.

Ils continuèrent à discuter durant la soirée, puis, ils furent rattrapés par la fatigue ; cette journée avait été longue.

Clémence l’attira dans la chambre après qu’il eut rangé le vin et le reste des chips, ils se pelotonnèrent l’un contre l’autre au milieu du lit moelleux et s’endormirent rapidement.

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