L’interrogatoire qui suivit dévoila le mystère dans son ensemble. Le générateur ADéNéo, surveillait officiellement la santé de ses dix cobayes porteurs de l’option Admiration, mais suivait secrètement leurs activités afin d’éviter tout genre de dérives, telles que celle que Léa avait justement initiée.

C’est ainsi qu’un marché alléchant fut présenté au directeur. N’ayant pas prévu auparavant de conserver une clé pour pénétrer en toute discrétion dans la salle, il n’eut d’autre choix que de forcer la porte pour récupérer les données demandées par l’entreprise, conformément à sa mission.

Cette méthode peu subtile évitait toute demande de visite des lieux susceptible de porter atteinte à sa crédibilité face au vol. Prenant ensuite l’initiative d’appeler un serrurier pour poser une fermeture neuve, il reçut officiellement de la part du technicien trois jeux de clés, quatre en pratique. La partie était alors amplement simplifiée pour lui, n’ayant plus qu’à entrer comme dans son bureau.

La commande de nouveaux ordinateurs passée par le trio au nom de la faculté fut modifiée par Monsieur Godard, toujours au nom de la fac. Les appareils seraient bien livrés configurés selon la discipline exercée, mais les cryptages de communication sans fil devaient être désactivés. De plus, quatre ordinateurs seraient nécessaires, et non trois.

La puce électronique supplémentaire, bien dissimulée, captait ainsi les données des trois autres. Toutes les billes se trouvaient dans le camp de l’espion qui venait et se servait. De cette manière, les informations étaient aisément transmises à ADéNéo quotidiennement.

L’affaire Godard étalée au grand jour, la partie perdue pour le générateur, le projet Tellier abouti, l’établissement universitaire attira en grand nombre les étudiants auprès des illustres chercheurs. Le nom de Léa Tellier s’était encore forgé une nouvelle célébrité en vertu de la révolution jetée au pied de la Procréation Informatiquement Assistée. Chaque HumaniX naîtrait, à moins d’improbables demandes contraires, avec un cerveau de génie, et vivrait aussi longtemps qu’un humain naturel.

Léa Tellier, le génie du siècle!