2. Gif Discord

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Je marche dans la rue qui mène chez moi , stresser à l’idée de revoir les têtes déçues qu’avaient mes parents .

Je suis triste , mais en même temps en colère . Qu’est-ce que j’y peux si j’aime les hommes ? Qu’est-ce que ça change ? Vous m’aimez moins parce que je suis différent ? Parce que je ne rentre pas dans les critères de votre religion à la con ? Et bah d’accord abandonnez moi bande de connard !

Je dois avouer que si l’autre vielle ne m’avait pas incité à aller voir mes géniteurs pour qu’on s’explique , j’y serais sûrement jamais aller . Je suis trop têtu et trop fière pour ça .

Il n’empêche que … quand même ! Tomber sur une autre LGBT par pur hasard , comme ça , et qu’on s’entende bien en plus ( outre mesure les pics qu’on s’envoie de temps en temps ) , je dois dire que même si j’ai arrêté de croire en Dieu depuis longtemps , si il n’est pas dans le coup , ma réincarnation sera une huître .

Je finis par m’arrêter devant un immeuble moderne pour riche , et avant de taper le code d’accès de la porte , j’envoie un message à Nina pour l’informer de ma situation . ( Avant que je quitte son appart , on s’est échangé nos Discord au cas où . Pourquoi Discord ? Elle trouvait que ça faisait moins vieux comme ça . Elle m’a aussi dit « j’adore les Gifs de discord … ! » . Celle-là … même si je l’a traite de vielle , c’est une vrai gamine . )

De moi :
Devant chez les catholiques . Je commence à paniquer sévère .

Elle me répond quelque seconde après seulement .

De ina ( son pseudo ) :
TKT , je le sens bien ! Au pire , y’a un très joli parc à côté tu pourras t’enterrer là-bas si ça tourne mal . J’organiserai ta cérémonie de fin aussi . Enfin bon , vu que tu seras un cadavre en décomposition , tu aura autre chose à foutre que de regarder ton enterrement !

J’entre dans l’ascenseur .

De moi :
Je t’emmerde .

Escalier , puis porte du 12 appartement .

De ina :
Moi aussi je t’aime . Aller va crier sur tes parents va , ça te fera du bien .

Je souris . On dirait presque qu’elle sait que je suis devant la porte de chez moi et que je m’apprête à sonner .

Je prend une grande inspiration , et j’appuie sur le petit bouton sur la droite de la porte aussi blanche que les murs du couloir .

J’attends quelques seconde , puis entends quelqu’un se précipiter dans l’entrée juste avant qu’elle ouvre la porte en fracas .

Une belle femme blonde avec quelques cheveux blancs et rides qui vont avec son âge me regarde avec des yeux bleus océan remplit de colère .

- Martin ! s’exclame ma mère . Tu sais à quel point nous étions inquiet ton père et moi ?! Ce n’est pas parce que tu es .. hum .. gay que tu dois te croire tout permis .

Je soupire . Ça lui a coûté de dire ça .

- Écoute maman , je suis juste venu vous dire quelque chose . Je repars après .

- Qu-quoi ? Mais où comptes-tu aller ?? Tu as tes études et puis … tu ne pourras pas vivre éternellement juste avec la carte de ton père !

- Maman , je reprends avec un ton plus ferme , s’il te plaît , je veux vous parler d’un truc important .

Elle me regarde encore quelques secondes , puis soupire et me laisse entrer .

J’avance dans l’entrée avant de pénétrer dans le salon ( cette phrase est bizarre venant d’un gay … y faudra que j’en parle avec la vieille … Merde pourquoi je pense à elle dans un moment pareil ?? ) .

Mon père , qui était sur le canapé , se lève précipitamment , mais avant qu’il ne puisse en placer une , je le devance :

- Écoute avant de faire la moindre remarque . ( ils tentent de dire quelque chose mais je continue quand même ) Je suis gay , et je suis votre fils aussi . Je ne crois plus en Dieu depuis longtemps , je n’écoute rien à la messe du dimanche , et pendant le catéchisme au collège , j’écoute de la musique . Je … je déteste votre regard actuellement , ne faites pas genre , je sais que vous vous dites que « ce n’est qu’une phase » ou encore que « c’est une maladie qu’il faut guérir » , que je vous déçois . Mais moi , je n’ai pas demandé à naître comme ça ! Je …. je suis gay , point . J’aime les hommes , fin de l’histoire . Je ne vous demande pas d’oublier votre religion , mais d’au moins accepter ce que je suis , même si ça prend des années . Je veux juste … continuer à être votre fils … Je peux , au moins ?

Après cette longue tirade , je m’autorise à respirer .

Ma mère s’apprête à dire un truc , mais ce ravise , avant de prendre vraiment la parole :

- Je ne te cache pas que j’aimerais que tu ne sois pas … ça , mais comme tu l’as dis , tu es notre fils , et jamais je ne pourrais t’abandonner . Mais Mathieu … On va avoir besoin de temps , OK ? Pour s’habituer .

Mon père acquiesce pour appuyer les propos de ma mère .

Soulagé qu’ils soient compréhensifs , je me retourne vers l’entrée pour partir .

- Attend ! me rattrape mon père . Où est-ce que tu vas ?

- Chez une amie , je mens .

Enfin je mens pas vraiment . Disons que c’est une amie , mais que j’ai rencontré il y a peine 1h .

- Tu … enfin ça te dis de rester à la maison ? m’interroge ma mère . De plus , je crois que nous devons te trouver un autre lycée que le privé dans lequel nous comptons t’inscrire !

Je leur souris et mon père se dirige vers la cuisine pour commencer à préparer le repas .

Comme si il ne s’était rien passé , je les aide .

°°°

Je regarde mon téléphone pour la 28727ème fois depuis que j’ai envoyé mon « moi aussi je t’aime » en destination du salle gosse . J’adore les gifs Discord , mais le fait que tu ne puisse pas voir si quelqu’un à vu tes messages ou non fait quand même bien chier , et puisque j’ai trop d’égo pour lui confirmer le fait que je m’inquiète pour lui , je ne lui envoie rien aussi .

Je soupire et relance l’épisode 24 de la saison 2 d’Assassination Classroom tout en mangeant mes raviolis toujours dans leur boîte .

Je déteste cet épisode . Déjà Koro meurt , et ça me fait bien chier sa mère , mais aussi , il me rappelle que rien n’est éternel , que tout s’efface un jour où l’autre .

Oui , comme ma rencontre avec le salle gosse qui s’est terminé quand il est parti . Il ne reviendra sûrement jamais , puisqu’il va forcement se réconcilier avec ses géniteurs .

Dommage , je commençais sérieusement à bien l’apprécier .

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