Chapitre 15 - Marielle

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Je pleure à l’intérieur de mon corps, cette souffrance constante n’est plus supportable mais je n’ai aucun choix, je dois la supporter de force.

- Ça devient compliqué de la baiser avec tous les branchements ! Dit Gramont sur moi

- Pour rappel, elle ne devait même pas survivre ! Moi je ne suis pas là pour ça, alors dépêche toi.

Les râles de Gramont me font comprendre qu’enfin il en a finit avec moi.

- Cette nuit, tu vas avoir un petit problème, la machine va s’arrêter quelque temps, y a une maintenance et je ne t’ai pas positionné sur les chambres à brancher...pas de chance.

Ce n’est pas un problème ça !!! Enfin je vais arrêter de souffrir. Sauf que c’est pire, je sens qu’on aspire trop.

- Oh mais c’est qu’on pleure.

Quoi !!! Il voit mes larmes !!!

- Ça doit sacrément te faire mal pour que tu chiales la comateuse. Demain on va travailler ta rate, tu verras ça aussi ça fait mal.

Vu ce que j’endure depuis plusieurs mois, je crois que ça ne peut pas être pire. Le lendemain, il est au rendez-vous, à croire qu’il dort à l’hôpital lui. Ses mains froides se posent sur le coté de mon ventre et il commence à appuyer. J’ai mal mais c’est rien par rapport à mes reins. Il me palpe et je commence à avoir envie de vomir.

- Ça prend du temps mais elle finira par devenir très douloureuse ne t’en fais pas.

Régulièrement il reprend son massage et petit à petit je sens une gêne, puis une douleur qui monte doucement en moi. Mais cette nuit là, ce qui me fait paniquer c’est mon manque de souffle.

- Paniquez pas Marielle, on va vous retirer votre respirateur, dou…cement. Respirez doucement. Bipez le docteur Gramont !

Non !!!! Je suis encore un peu dans les vapes et je n’ai plus aucune force pour bouger.

- Bonjour Marielle, de retour parmi nous. Me lance-t-il

Il m’ausculte et j’ai envie d’hurler mais aucun son ne sort de ma bouche pâteuse.

- Je vais m’en occuper, merci.

Non !!! Me laissez pas avec ce monstre !!!

- Alors comme ça tu refuses de mourir, intéressant. Mais moi tu vois ça ne m’arrange pas salope que tu sortes de ton coma.

Il me tourne de force et je sens une piqure s’enfoncer derrière mon crâne.

- Voilà, tu vas comme ça pouvoir continuer à tout ressentir mais sans pouvoir bouger. On va croire à une paralyse post coma et moi je vais pouvoir continuer ce que je faisais.

Ma panique me gagne mais je n’arrive pas à bouger ni à crier. Je suis comme dans une camisole invisible.

- Bon voyons cette rate. Tu sais que j’adore quand tu me regardes effrayée mais ce que j’aime le plus c’est quand tu chiales, t’as bien fais d’ouvrir les yeux.

Il enfonce ses doigts sous mes cotes et la douleur est foudroyante quand il appuie.

- Elle commence à être bien inflammée, c’est parfait ça.

Il injecte quelque chose dans ma perfusion et repart. Le lendemain, Mick’ est près de moi. Mon dieu qu’il est beau même si son regard est d’une profonde tristesse.

- Elle ne peut pas encore bouger, ni parler, il n y a que ses yeux qui sont fonctionnels. Nous allons lui mettre une sonde gastrique pour la réalimenter doucement.

- Elle est sortie d’affaire alors ? Demande Mick’

- Non Monsieur Parker, ses organes sont très touchés.

- Mais à quoi ça sert alors tout ça ?

- A l’aider, pour qu’elle ne souffre pas trop.

Menteur !!!

- Monsieur Parker, je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas parce que votre femme est éveillée, que l’intérieur de son corps va bien. La rate commence à se détériorer et j’aimerais avec votre autorisation bien évidemment, faire des examens plus poussés.

Dis non Mick’ !!!

- Oui bien sur, faites ce qu’il faut pour qu’elle aille mieux.

Non !!!!

Mick’ me regarde et le médecin part enfin. Je tourne le regard vers Mick’.

- Je ne sais pas quoi te dire Marie, je suis mal de te voir comme ça. Notre fille va bien, elle…elle grandit si vite. Je te rapporterai des photos la prochaine fois que je viendrais ou alors ça sera Julie je ne sais pas trop.

J’aimerais lui sourire, lui dire que je l’aime.

- Je t’aime comme un dingue tu sais, j’essaye de tenir bon Marie mais…je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu nous as fait ça.

Non !!! Pourquoi il dit ça !!!

- Bref, on en parlera plus tard. Repose-toi. Je repasserai. Dit-il en posant un baiser sur mon front.

Je regarde ses lèvres que j’ai envie de sentir sur les miennes. Il me fait une sorte de sourire forcé puis il repart. Si ma sortie du coma pouvait-être une chance, ça devient vite une malédiction quand je peux voir tout ce qu’on me fait mais aussi le regard de l’homme que j’aime sur moi. Quelque chose à changé en lui et j’ai bien peur de l’avoir perdu. De toute façon rien ne sera comme avant.

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