Chapitre 8

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Il veut bien qu’on se voie et il me propose même de venir me chercher pour aller au lac. Ça me gêne maintenant de penser à Thomas vis-à-vis de Léa et de son béguin pour lui. Mais je sors avec lui maintenant, c’est fait, c’est fait !

Je prépare mes affaires pour voir mon grand narcissique. Cette fois je n’oublierais pas de mettre un maillot de bain. Il vient, toujours à califourchon sur sa légendaire bécane rouge. Je monte et zou en direction du lac à proximité de notre petite ville.

On marche près de l’eau côte à côte. Je ne sais pas quoi dire, j’ai le cœur qui bat fort et j’ai l’impression que je respire lourdement. J’ai un petit saut de cœur quand je me dis qu’il l’entend peut-être. J’essaie au mieux de me concentrer sur ma respiration pour la réduire. « Mais c’est clair que si tu penses à ta respiration tu vas l’entendre plus, le but c’est de ne pas y penser et tu respireras normalement. » Je me conseille toute seule. Oui mais le problème c’est qu’en me disant de ne pas penser à ma respiration, je pense à ma respiration.

On non je suis en train de déglutir et ça fait du bruit ! Bon je pense que je suis paranoïaque là, il faut se calmer. Thomas me prend doucement la main. Je le regarde étonnée, il m’a sorti de mes pensées. Sa grande main tient la mienne et disperse de la chaleur sur ma peau. Je fonds quand je me rappelle que je sors avec cet homme.

On se promène encore un petit moment comme ça. Je regarde l’étendue d’eau qui se présente à quelques mètres de nous. Tiens !

« Regardes Thomas, il y a une mini île au milieu du lac ! » Je l’interpelle en montrant du doigt la direction de la surface encerclée d’eau. « Je crois qu’il y a comme une cabane dessus. » Je continue ma description en plissant les yeux pour voir plus en détails.

Il observe alors la construction de bois au loin.

« On va voir de plus près ! » S’exclame ce dernier.

« T’es sûr qu’on a le droit ? » Je l’interroge un peu anxieuse.

« Si on n’a pas le droit on prend le gauche ! » Plaisante le petit con à côté de moi, le sourire aux lèvres.

Je lui donne un coup de poing sur l’épaule.

« Nan mais c’est écrit interdit nulle part, on s’en fiche ! Allez viens ! » Ajoute-t-il en me tirant par la main.

On pose nos affaires sur un caillou un peu caché par un buisson puis on se met en maillot pour sauter dans l’eau froide. On nage quelques minutes en crawl jusqu’à la petite île. Il m’aide à monter sur celle-ci puis on se retourne pour inspecter les lieux.

Le javeau est moyen, il y a des arbres minces qui ont poussé ainsi que de grosses pierres qui encerclent une espèce de cabane en vieux bois. La hutte est abandonnée, c’est sûr et certain. La construction n’est pas du tout solide, certaines planches sont cassées et pourrissent parterre. On décide alors d’y entrer pour voir l’étendue des dégâts. L’intérieur est rempli de mauvaises herbes. Il y a même du lierre grimpant qui longe les planches les plus robustes qui sont encore clouées entre elles. Je trouve cet endroit incroyable !

« C’est trop bien ! J’adore ce petit endroit caché ! » Je m’enthousiasme en sautillant sur place.

Il me regarde un sourire en coin.

« Imagine si on pouvait refaire cette cabane ! » Je songe à haute voix. « Mais bon ce n’est pas possible ce serait trop compliqué d’emmener le matériel jusqu’ici. » Je me contredis déçue.

« C’est dommage… » Acquiesce Thomas misérablement.

On décide de rester un peu sur cet emplacement mystérieux.

« C’est comme un film que j’avais vu une fois sur deux ados qui sont tombés sur un endroit pas loin de chez eux. Le lieu était magique avec des créatures fantastiques, d’ailleurs ils sont devenus roi et reine de ce monde. Bon l’histoire ne se finit pas bien mais tout le monde rêverait d’avoir un coin à soi comme celui-là ! Nan ? » Je raconte.

« Oui c’est sûr ! Tout ce qu’on pourrait faire sans être dérangé. » Ose placer Narcisse le magnifique avec un regard pervers.

Deuxième droite de la journée. Il prend son épaule là où je l’ai frappé en pouffant de rire.

« Tu veux voir ce que c’est vraie la violence ? » Me menace ce dernier.

Il se jette sur moi, ses jambes écrasant les miennes et les doigts sur ma taille. Il me fait des chatouilles de la mort qui tue. Je me tortille dans tous les sens tentant en vain de le pousser avec mes mains libres. Malheureusement les flots de rires étouffés et la lutte de mes muscles lors de cette bataille, font que la force de mes bras est presque nulle.

« Pitié, arrêtes ! Je t’en supplie ! Je suis désolée ! » Je crie les larmes aux yeux.

Il me lâche et se met à côté de moi. Je me relève avec un mal au ventre incroyable après avoir tant ri. J’essuie mes larmes avec toujours un petit rire incontrôlable qui reste. Le pire c’est qu’il est fier de lui ce petit avorton ! « Tu t’es laissé dominer c’est fini pour toi ! » M’annonce ironiquement ma conscience.

Je dois sûrement être rouge écarlate dû à l’effort. Thomas tourne son beau visage hispanique vers le mien et me regarde tendrement. Ses yeux d’un vert tilleul brillent de mille feux. Je me surprends à l’embrasser de moi-même. Il a l’air d’apprécier cette tentative de ma part, puisqu’il me prend dans ses bras vigoureux.

Nous nous faisons encore un peu de petites attentions puis nous traversons à nouveau le lac pour atteindre nos affaires temporairement abandonnées sur un rocher.

Nous marchons un peu pour sécher et discutons en même temps. Je profite d’être avec lui pour contempler chaque parcelle visible de son corps. Je veux pouvoir apercevoir son image en détail dans ma tête même quand il n’est pas là. « Tu deviens accro ma pauvre fille ! » Remarque ma conscience. Oui… Je reconnais les cicatrices que j’ai entrevues à notre première sortie au lac.

« Comment tu t’es fait toutes ses cicatrices ? » Je questionne Thomas, curieuse.

« Je fais pas mal de sport et petit j’étais assez casse-cou. » M’explique simplement ce dernier.

« Casse-cou ?! Toi ? Ça m’étonne énormément ! » Je me moque avec un sarcasme exagéré.

Il rit jaune en me poussant légèrement pour appuyer son mécontentement.

Il est aux alentours de 16h et pour moi c’est l’heure du goûter. Je suis très gourmande et le sucre c’est mon truc. J’ai amené un paquet de biscuits pour l’occasion. Je le sors et en propose à Thomas.

« Non je ne suis pas très sucre, moi je préfère le salé. » Me répond alors l’inconscient.

« QUOI ?! Nan mais c’est quoi ça ?! Le sucre c’est la vie ! » Je m’égosille toute seule.

« Non mais oh ! Des goûts et des couleurs, on ne discute pas ! » Se défend-il.

« Tant pis ça en fait plus pour moi ! » Je rebondis alors en haussant les épaules.

Il me pique le biscuit que j’allais enfourner dans ma bouche pour le manger aussitôt. Les yeux grands ouverts, je regarde la scène interloquée. Il m’a volé mon biscuit cet enfoiré ! Je me jette littéralement sur lui comme une furie pour faire semblant de lui mordre les bras et les épaules.

Il m’attrape d’un coup et me maîtrise en me collant sur le sol de son corps lourd. Je suis sur le ventre et j’ai les bras croisés dans mon dos, tenus par l’une de ses mains. Il est assis sur mon derrière. Je me sens tellement impuissante dans cette situation. Je ne peux pas bouger, je peux seulement attendre qu’il veuille bien me lâcher.

Une fois que, de fatigue je finis de me débattre, il enlève doucement les cheveux de ma nuque à l’aide de sa main libre. Il se baisse et souffle sur la partie postérieure de mon cou, je tressaute de surprise. Il décide ensuite d’embrasser voluptueusement le tissu délicat de ma nuque. Mon cœur rate un battement et des frissons parcourent tout mon épiderme. Je sens quelque chose comme un poids au niveau de mon bas-ventre. Je respire lourdement.

« Je t’ai eu… » Me susurre lascivement le narcissique dans l’oreille.

Il libère mes mains puis se redresse pour me laisser me lever tout étourdi. Je ressens cette sensation de froid et de manque comme si le poids de son corps était devenu une habitude. Une fois droite et dépoussiérée il me prend par la taille et me fait avancer pour qu’on puisse rejoindre son scooter.

Pour la suite, ça se passe vite. Il me dépose près de chez moi, je rentre chez moi. Je passe la fin de mon dimanche en jouant avec mon frère à la Wii et je vais dormir rapidement avec encore un peu d’euphorie d’aujourd’hui.

*ELLIPSE NUIT DE DIMANCHE*

Je me lève à 6h30, réveillée par mon réveil de téléphone. J’ai fait un rêve érotique… C’était… Ouah ! « Petite perverse ! » critique mon cerveau. Hey ! C’est toi qui m’as fait imaginer tout ça je te signale ! Bon c’était quand même insensé avec un scénario digne d’un Picasso du cinéma, puisque c’était un rêve mais c’était franchement pas mal. Je fais toujours le petit train-train du matin c’est bon on connaît, pas besoin de le décrire.

Pouf j’atterri dans le bus, je suis à côté de Lyne. Cette fois-ci je lui raconte tout mon week-end sans louper les détails croustillants parce que je ne referais pas la même erreur. Je ne leur cache plus rien sauf quand il y a Léa. Je n’ai pas envie de la blesser en racontant tout devant elle, les filles sont d’accord avec moi là-dessus. Par contre je fais attention de ne pas l’exclure pour autant, elle sait l’essentiel comme quand je suis avec lui ou non mais pas plus. Je sais que trop bien ce que ça fait de se sentir écarté d’un groupe.

Bizarrement je sens dans le trajet en car, pas mal de personne qui me regarde. Une fois dehors dans la cour, les mêmes regards curieux. Je les ignore, de toute façon ce n’est peut-être que mon imagination. Même si c’était le cas je ne saurais pas quoi faire. On retrouve tout le groupe pour discuter mais dès qu’on arrive à leur hauteur…

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