Chapitre 6

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Je me suis taper le nez contre la personne. En me le tenant, je lève la tête pour regarder l'inconnu et m'excuser.

« Alex ? » Dit mon interlocuteur en se frottant le torse où je me suis écrasée.

« Salut Jean ! Tu fais quoi dans le coin ? » Je lui demande.

« Je vais voir ma mère à la boulangerie, et toi ? » M'informe-t-il.

« Je vais chez le fleuriste, après je comptais passer chez le boulanger de toute façon, ta mère travaille là-bas ? » Je retourne à nouveau la question.

C'est ce que j'appelle une double conversation, c'est quand on parle de deux choses différentes au même moment avec la même personne. Et ça me perturbe toujours que ce soit par SMS ou en vrai.

« Oui c'est la meilleure boulangère de la ville ! » Se vante Jean en bombant sa poitrine, tout fière de sa maman. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il est adorable.

« Si c'est le cas, tu vas pouvoir m'aider à trouver le parfait gâteau pour un bon moment en famille ! » Je conclue alors.

« Ouais ça peut se faire ouais ! » Me répond le jeune homme.

« Nickel, mais je dois prendre les fleurs avant... » Dis-je en réfléchissant.

« Ne t'inquiète pas, on va voir Nana elle va te faire ça tout de suite ! » Affirme Jean en me faisant signe de le suivre.

[Nana et Jean vous savez dans Peter Pan, le chien nounou c'est Nana et Jean bah c'est l'un des enfants... Voilà voilà... C'est mon histoire donc mes ref' !!!] 

Je suis alors Jean qui m'emmène jusqu'à un petit magasin de fleurs, celui que j'avais déjà repéré sur Google Map. On entre dans le petit shop et il parle directement à la vendeuse. Elle lui prend les joues, lui fait de gros poutous sur le front et lui parle en italien. Il lui fait alors un bisou sur la joue avant de me regarder et de nous présenter. « On dirait qu'il vient demander la permission à sa nonna de se marier avec toi… » Ricane ma conscience. Ouais...

« C'est une pote du lycée, elle veut acheter des fleurs ici. » Explique Jean en regardant la dame. « C'est mon ancienne nounou quand j'étais petit. » Continue-t-il, se tournant vers moi en posant sa main sur le dos de la vendeuse.

« Lei è bellissima ! Tu devrais sortir avec elle mon petit ! Qu'elle est ravissante et toute souriante ! » S'exclame l'italienne en faisant de grands gestes à son protéger.

Je suis extrêmement flattée de tous ces compliments mais je reconnais que je suis surtout très inconfortable dans cette situation. Je suis déjà avec quelqu'un mais je n'ai même pas le droit de le dire.

« Nana ! On n'est pas là pour ça ! » Soupire Jean aussi gêné que moi.

La vendeuse reprend son sérieux de marchande et s'approche de moi. Elle pose sa main sur mon bras et me regarde avec ses yeux pleins de malices. Cette dame est vraiment chou avec sa peau bronzée et ses joues rouges.

« Alors bella mia, tu as une idée de quelles fleurs tu veux ? » Me demande Nana avec son accent.

"En réalité j'aimerais deux plantes en pots dont une à suspendre. » Je lui indique.

« Certo ! J'ai presque de tout ici ! » Dit-elle en se dirigeant vers une étagère. « Les plantes sont ici, je te conseillerais du lierre et peut-être une plante verte qui est assez autonome comme... » Elle fait une pause en réfléchissant. « Celle-là ! » Meugle-t-elle en me montrant comme un mini-palmier.

« J'adore, elles sont magnifiques ! » J'acquiesce avec force.

« Celui-ci c'est un kentia, il est facile à entretenir ! L'autre c'est du lierre, il sèche vite mais c'est aussi simple à entretenir. » M'explique l'ancienne nounou.

« Ça me va ! » Je confirme.

L'italienne me demande la couleur de ma chambre et choisit de magnifiques pots peints à la main qui correspondent parfaitement à mes attentes. Elle sort de son tablier motifs fleurs, un sécateur pour couper les feuilles déjà sèches, pour que mes plantes soient toutes belles. Elle met ensuite ces dernières dans les récipients en argile. On passe à la caisse pour régler l'achat mais le prix est beaucoup plus bas que je ne l'aurais imaginé.

« Pour toi, ragazza, les pots seront gratis ! » M'informe-t-elle généreusement.

« C'est vrai ? Oh merci beaucoup Nana ! Je reviendrais, ça c'est sûr ! » Je m'exclame avec joie.

On fait bisous tout ça, puis on sort du magasin avec Jean pour rejoindre la boulangerie. Une fois là-bas, mon ami passe derrière le comptoir pour dire bonjour à sa mère et m'indiquer quel gâteau est fait pour propager le bonheur. Après une bonne discussion de 15 minutes avec sa mère, je décide enfin de rentrer chez moi. Je leur dis au revoir et prends le chemin de ma maison. J'ai rarement vu des personnes aussi gentilles et chaleureuses dans ma vie, ça fait du bien.

Je suis à présent devant ma porte. Je regarde d'abord par la fenêtre du salon si quelqu'un est dedans. Voyant que la voie est libre, j'ouvre doucement la porte pour faire le moins de bruit possible, j'entre tranquillement et referme derrière moi. Je me dirige à pas de loup vers la cuisine pour y déposer le gâteau bien en évidence sur la table. Je monte ensuite dans ma chambre pour poser mes plantes à des endroits ensoleillés. Je crois que les suspensions ne sont pas pour maintenant. Je regarde mes belles plantes satisfaites de mes achats, j'ai envie de leur donner des noms.

« Alors toi tu vas être Morticia ! » Je parle toute seule en montrant le lierre.

« Et toi Véronica ! » Je continue en me tournant vers le petit palmier.

Je trouve que ça leur va bien. « Que des prénoms de filles » S'interroge ma tête. Eh oui girl power b*tch ! Je cherche ensuite une petite bouteille vide qui traîne dans la maison de 25 cl et troue le bouchon pour faire un mini arrosoir pour Morticia et Véronica.

« Tu fais quoi ? » Me demande mon frère qui débarque dans ma chambre.

« Je prends le matériel nécessaire pour m'occuper de mes nouvelles copines. » J'explique simplement. J'ai conscience que je passe pour une schizophrène mais c'est fait exprès. « Voici Morticia et Véronica ! » Je les présente en les montrant.

Matthias me regarde sans aucune émotion sur le visage, puis me fait un magnifique triple-menton en guise de réponse. Je réponds à sa grimace par une autre grimace, c'est comme ça que mon frère et moi communiquons.

« Ils sont beaux ses cache-pots ! » Complimente le frangin.

« Ouais je sais et je les ai eus gratis ! » Je me vante.

Matthias me regarde avec une émotion, cette fois il imite le tableau le cri de Munch.

« Ça fait depuis qu'on est dans cette ville que je cherche un pot pour Patricia ! » Hurle-t-il.

Oui lui aussi donne un nom à ses plantes. Il l'a depuis 3 mois et exploit, elle n'est toujours pas morte. Je lui explique tout ce qui s'est passé cette aprem, la rencontre avec Jean, sa mère et Nana. Il est étonné de toute cette mignonnerie qui émane de son pote.

« Je veux rencontrer sa famille ! » Annonce Matt.

« T’as préparé les anneaux j’espère ! » Je me moque.

On rigole ensemble pendant un petit moment. Il me parle de ses cours ennuyeux, de sa prof de maths qui est, je cite « Formée comme un sablier, mais un sablier sexy ». Il me parle aussi des délires avec Maxine, Ben et Jean de la journée. La porte d'entrée claque, quelqu'un est arrivé. Je coupe court à la conversation et cours pour voir qui c'est. C'est ma tante avec un gros sac noir. Matthias et moi nous dirigeons vers elle curieux de savoir ce qu'il y a dans le sac. C'est un sac de transport pour les animaux.

« Je vous présente professeur, mon chaton ! » Nous informe la marraine de mon frère.

Une petite boule de poils se cache au fond de la cage en tissu. Elle le pose sur le canapé et ouvre lentement la fermeture pour ne pas lui faire trop peur. Pour ne pas l’affoler encore plus, elle nous demande de nous reculer. Ma tante prend ensuite l’animal dans ses mains et le met sur sa poitrine imposante pour le calmer. le petit être à fourrure est noir avec une tache blanche de la forme d’un plastron sur sa poitrine. Si je devais l’humaniser, je l’imaginerais bien en professeur de littérature du début 20e siècle avec de petites lunettes rondes au bout de son nez.

« Il est très affectueux mais pour le moment il est dans un endroit inconnu, ça fait beaucoup d’odeurs différentes pour lui. Hein Professeur ?» Lui demande-t-elle avec sa voix de Chipmunks.

Je vois cette adorable créature se pelotonner vers les aisselles de sa maîtresse. Après quelques minutes de silence et de câlins, le chaton se débat un peu, Tatie le lâche alors pour qu’il puisse découvrir la maison à sa guise.

D’après ce que j’ai compris ce petit individu a été mis sur le balcon de tante Agathe. Elle a demandé aux voisins s’il appartenait à quelqu’un mais personne ne savait et personne n’est venu chercher ce petit bout. Elle a donc décidé de le prendre comme animal de compagnie. Sa voisine l’a gardé pendant que tatie était à la maison mais comme elle ne sait pas combien de temps exactement elle va rester ici, elle ramène Professeur pour s’occuper de lui à plein temps.

Le reste de la soirée se passe relativement rapidement, ma famille est super contente du gâteau, il est juste trop bon ! Je monte après une longue conversation familiale et je vais dormir.

*ELLIPSE DE LA NUIT*

Le soleil brille sur Townsville !

[Si vous reconnaissez, vous êtes des vrais !]

Je me lève, fais ma routine du matin tranquille, part pour l'école. Lorsque j'arrive, je me retrouve derrière un mur, face à Thomas. Il m'embrasse, comme maintenant tous les matins, mais cette fois-ci il est très insistant. Il m'enlace puis me caresse les cheveux.

« C'était qui le gars avec qui tu étais hier ? » Me demande ce dernier tout à coup.

« Tu veux dire Jean ? C'est un camarade de classe de mon frère, je l'ai croisé par hasard. Pourquoi ? » Je réponds le plus naturellement du monde.

Mais comment il sait que j’étais avec Jean hier ? Il est peut-être passé en ville et m’a vu avec. Si c’est le cas alors il aurait dû venir me voir. Ou alors c’est l’un de ses potes qui nous a croisé. Bon au pire je m’en fiche, je n’ai rien fait de mal et Jean un bon pote.

« Donc il est dans le lycée. » En conclut-il.

« Oui. » Je confirme les sourcils froncés d’incompréhension.

Il change de sujet et nous continuons de parler comme si de rien était jusqu'à ce que la cloche sonne. Je reçois encore des commentaires et des questions de mes amies, je me sens toujours coupable de ne rien leur dire à propos de Thomas.

Les cours du matin se passent relativement rapidement quand arrive la pause de midi. On est dans le self avec les filles quand quelque chose d'inattendu arrive.

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