Troubles - 1ère partie : addictions

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Début décembre 2012
 
Dorian voyait se profiler les fêtes de Noël à l'horizon et cela lui filait le blues. Il allait se retrouver seul face à lui-même. Il traversait toujours difficilement la fin d'année. Sa solitude était comme une morsure et il ouvrit le coffret dans lequel il conservait toutes les lettres d'amour reçues de ses différentes conquêtes. Pour lui, ces courriers étaient un réconfort. Même s'il avait l'impression de ne pouvoir chérir qui que ce soit, en dehors d'Elena, il ressentait cet irrépressible besoin d'être aimé, voire adulé.
 
Quelques-unes des lettres provenaient d'une jeune femme qui lui ressemblait. Chacun portait en lui une profonde souffrance, ce qui les rapprochait. Cette brune avait écrit à Dorian à plusieurs reprises et, en quelques occasions, O' Maley avait failli la recontacter. Une seule chose le retenait, la dépendance de cette fille à la drogue. Il ne voulait pas replonger. Le jeune homme n'avait pas conscience que sa nouvelle addiction l'entraînerait à sa perte. Depuis un mois, Dorian avait commencé à boire. Bien sûr, de par son métier et ses rares fréquentations, il consommait une bière ou un verre de vin, voire de whisky. Mais, depuis un moment, il buvait tous les jours, assailli par ses angoisses. Cela le soulageait de courts instants mais, après quelques verres, un gouffre de souffrances sans fond l'engloutissait. Cependant, il avait mis le doigt dans l'engrenage infernal et n'en sortirait plus.
 
 
Décembre 2012, quelques jours avant Noël
 
Le ton de la dernière lettre d'amour, reçue le matin même, fit basculer Dorian irrémédiablement. L'expéditrice du courrier lui laissait son numéro de portable et, après avoir lu et relu la missive, il avait failli la contacter. Le soir, après un énième verre de gin, au fond du désespoir, il l'appela. Peu importe que l'horloge de son téléphone indique pas loin de vingt-deux heures. Il obtint une réponse quasi immédiate. La voix de Nelly était mal assurée, la jeune femme semblait dans le cirage mais lorsqu'elle reconnut Dorian, elle sortit de sa torpeur à la seconde. Le jeune O' Maley, presque totalement ivre, lui tint un discours plutôt incohérent mais la jeune femme, le cerveau embrumé par les effets de la dope, retint l'essentiel à ses yeux. Il lui demandait de venir le rejoindre. Elle répondit à Dorian qu'à cette heure, elle ne savait pas s'il y avait encore des trains en partance pour l'Yonne. Elle allait consulter les horaires sur internet. Nelly supplia le jeune homme de ne pas raccrocher, le temps qu'elle effectue la recherche. Quelques minutes plus tard, elle avait l'information qu'elle désirait : un train démarrait à 22h38 de Gare de Paris-Bercy et arrivait à Villeneuve-Sur-Yonne à 00h02. Le jeune homme lui annonça qu'il laisserait sa porte ouverte. Elle n'aurait qu'à sonner et entrer. Juste après avoir raccroché, Dorian programma l'alarme de son téléphone pour 00h10, histoire d'être éveillé lorsque Nelly se pointerait, puis se traîna jusqu'à son lit.
Assommé par l'alcool, il s'endormit dans la minute qui suivit.

Lorsque l'alarme de son portable retentit, le jeune homme ne savait plus trop où il était. Il faillit se rendormir mais se souvint à temps qu'une fille devait arriver. Le prénom ne lui revint pas tout de suite.
Nelly arriva une vingtaine de minutes plus tard, sonna et entra comme prévu. Elle se jeta littéralement sur lui. Il la déshabilla tout en l'embrassant et la caressant, puis l'entraîna vers le lit. La fougue de la jeune femme enflammait les sens de Dorian et leur nuit d'amour fut aussi torride que les premières qu'ils avaient partagées, quelques mois plus tôt. Au réveil, bien après midi, il se demandait ce que Nelly faisait là. Bon sang ! Il avait sacrément dû se démonter la tête la veille ... Et, bien sûr, il regrettait. La jeune femme n'allait plus le lâcher maintenant, il en était certain.

Dorian ignorait toutefois ce qu'il avait déclenché en appelant la jeune femme. Ce serait une relation de dépendance, pour l'un comme pour l'autre. Nelly ne serait pas la seule à souffrir, même si O' Maley serait celui qui tirerait les ficelles, en fonction de ses humeurs.

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